Les partisans des Cowboys de Dallas ont enfin leur cadeau de Noël, le retour de leur porteur de ballon vedette, Ezekiel Elliott. Avec la fin de sa suspension de six matchs, Elliott sera déchaîné sur le terrain et il va vouloir prouver à tout le monde que c’est l’homme de la situation à Dallas.

Avec un match sans lendemain contre les Seahawks de Seattle et le retour d’Elliott, je ne peux qu’imaginer l’énergie qu’il va y avoir au AT&T Stadium de Dallas chaque fois qu’il va toucher au ballon. Rien pour rassurer les Seahawks, Elliott ne devrait pas connaître trop de difficulté à s’intégrer naturellement dans la formation. La position de porteur de ballon repose tellement sur les instincts et les qualités athlétiques qu’il serait surprenant de voir un quelconque signe de rouille chez le numéro 21 des Cowboys.

Zeke arrive également avec des jambes fraîches à un moment de la saison où pas mal tout le monde est magané. L’entraîneur –chef des Cowboys, Jason Garrett, a voulu calmer le jeu en laissant sous-entendre que les Cowboys effectueraient une rotation avec les autres demi-offensifs Rod Smith et Alfred Morris, mais on ne sera fera pas de cachettes, si on veut vraiment savoir ce qui se passe avec les Cowboys, celui à écouter c’est le propriétaire Jerry Jones… et Jones a dit qu’Elliott allait être prêt à connaître un gros match.

L’énergie d’Ezekiel Elliott va se transporter jusque dans la foule dimanche. Il faut dire qu’une course de 10 verges d’Ezekiel Elliott ce n’est pas la même chose qu’une course de la même distance d’Alfred Morris. Elliott apporte le côté dynamique, robuste, physique, les partisans sont debout, les coéquipiers sont survoltés.

Comme si Elliott avait besoin d’un autre facteur en sa faveur, la défense des Seahawks se fait malmener au sol par les équipes adverses dernièrement. Il y a deux semaines, les Jaguars ont couru pour 156 verges et la semaine dernière Todd Gurley et sa bande ont marché sur Seattle en route vers un match de 244 verges et 4 touchés au sol. Oui, il y a des blessures, mais la défense semble avoir perdu le facteur intimidation qui faisait ses succès. Les Cowboys ne devraient avoir aucune crainte à courir.

Ce n’est jamais une bonne nouvelle quand on ne parvient pas à arrêter le jeu au sol. C’est généralement l’objectif numéro un des coordonnateurs défensifs afin de rendre les adversaires unidimensionnels. Mais au-delà de ça, c’est une question de ne pas se laisser dominer physiquement. C’est une question de fierté de ne pas se laisser brasser. Et quand tu te fais passer sur le corps comme les Seahawks depuis deux matchs ton ego en prend un dur coup. Si tu arrêtes le jeu au sol, tu gagnes la bataille physique. Si tu perds cette bataille, l’autre équipe contrôle le temps de possession et ton attaque a moins le ballon et force le jeu davantage.

La fin de la médiocrité des Rams

Une victoire des Rams dimanche leur assurerait le titre de la section Ouest de la Nationale. La dernière fois que l’équipe était parvenue à réaliser l’exploit, c’était en 2003 quand elle était installée à Saint-Louis. Pour une participation aux éliminatoires, il faut remonter en 2004. C’est une organisation qui a connu son lot de misère (NDLR : aucune saison de plus de 8 victoires depuis 2003). C’est évidemment une des belles histoires de l’année, déjà 10 victoires cette saison après une année de misère de 4 gains et un titre de division viendra couronner le tout.

Les Rams ont connu un virage à 180 au cours des deux dernières saisons avec le départ de Jeff Fisher et l’arrivée du nouvel entraîneur-chef Sean McVay. L’an dernier, ils avaient un ratio de points marqués/points accordés de -70 et cette saison ce même ratio est de 166. Ils sont passés du 30e au 1er rang à ce chapitre dans la ligue, c’est un revirement de situation incroyable. La preuve ne peut être plus convaincante de l’impact d’un entraîneur au football.

Jeff Fisher disait récemment lors d’une émission de radio qu’il avait apporté beaucoup de morceaux de l’édition 2017 des Rams. C’est une déclaration qui a l’effet d’un couteau à deux tranchants. D’un côté Fisher veut se donner du crédit pour le succès des Rams, mais de l’autre, il démontre qu’il n’était pas en mesure de connaître du succès avec tous les éléments en place.

Fisher a été en place avec les Rams durant cinq ans et sa meilleure saison s’élevait à un rendement de sept victoires, huit défaites et un match nul. Durant cette période, la meilleure performance à l’attaque des Rams était une 21e place.  Il ne se passait rien de bon à l’attaque à Saint-Louis et c’est un problème qu’a toujours traîné Jeff Fisher. Il pense d’abord et avant tout à la défense.

Il ne faut pas chercher très loin pour voir le problème que Jeff Fisher avait à générer de l’attaque. Ces trois derniers quarts-arrière, il les a étouffés dans son système de jeu. La preuve est flagrante avec Jared Goff qui connaît une saison spectaculaire depuis que Fisher est partie. L’an dernier c’était 54% de taux de réussites de passes et cinq passes de touchés contre sept interceptions, cette saison c’est 62% de passes complétées et 24 touchés contre seulement sept interceptions.

Goff n’est pourtant pas le seul exemple de ce phémonène. L’an dernier, les Rams comptaient dans leur rang un certain Case Keenum qui avait complété 60% de ses passes, lancé neuf passes de touchés et 11 interceptions. Case Keenum n’est pas le plus grand quart-arrière de la NFL, mais la seule saison où Keenum a lancé plus d’interceptions que de touchés, c’est sous les ordres de Jeff Fisher. Cette saison, il lance pour 68% de passes complétées pour un ratio de touchés et interception de 20 et 7 avec les Vikings du Minnesota.

En 2015, les Rams alignaient Nick Foles. On se souvient avec de sa saison spectaculaire avec les Eagles en 2013 comme partant, où il avait lancé 27 passes de touchés contre deux interceptions. En 2015 avec les Rams, il a complété 56% de ses passes, lancé sept passes de touché contre dix interceptions. Coïncidence, un autre quart qui a connu sa seule saison avec plus d’interceptions que de touchés. Si un entraîneur a bien trouvé le don d’étouffer son quart et son attaque au cours des années, c’est bien Jeff Fisher.

Jeff Fisher n’a évidemment pas fait que des mauvais coups au cours de sa carrière. En 2000, il a tout de même atteint la finale du Super Bowl avec Steve McNair. Finale qu’ils avaient d’ailleurs perdue contre les Rams et le Greatest show on turf. En 2008, les Titans avaient remporté 13 matchs avec le duo Kerry Collins et Vince Young. Depuis 2009 par contre, il n’a jamais eu une formation qui a joué pour plus de ,500.

Si un sport compte sur l’importance de bons entraîneurs, c’est bien le football et les Rams l’ont prouvé. Sean McVay a beau être le plus jeune entraîneur de l’histoire de la NFL, il a rempli les attentes à Los Angeles. Il faut dire que son grand-père, John McVay, a été un des artisans de cinq conquêtes du Super Bowl par les 49ers à titre de directeur général. Le football et la famille McVay sont indissociables, si bien que le petit Sean a probablement grandi avec un ballon de football à côté de sa suce !

Propos recueillis par Guillaume Pelletier