MONTRÉAL – Malgré une deuxième demie inspirée, le Vert & Or n’a pu répéter son exploit de 2012.

Les Carabins ont profité d’une décision coûteuse de l’Université de Sherbrooke au quatrième quart pour l’emporter 31-24, samedi, au CEPSUM.

Sur un troisième essai et des poussières à la ligne de 26 de son équipe, l’entraîneur-chef du Vert & Or, David Lessard, a opté pour une faufilade. Mais le secondeur de l'Université de Montréal Frédéric Chagnon a provoqué et récupéré l’échappé de Jérémi Roch pour permettre à Gabriel Cousineau et l'attaque montréalaise de reprendre la possession au 27 de Sherbrooke.

Cinq jeux plus tard, Sean Thomas Erlington, qui a été l'étoile du match avec une récolte de 212 verges au sol et deux majeurs, a inscrit le touché sur une course de deux verges pour faire 29-24 avec 6:29 à faire au quatrième quart.   

 « Il faut avoir du caractère au football. C’est un sport pour les hommes. C’est super difficile. Juste le fait qu’on y ait cru, qu’on s’aime et qu’on est uni, on a réussi à aller chercher la victoire quand c’était difficile », a mentionné le quart-arrière des Bleus, Gabriel Cousineau, qui a terminé le match avec 191 verges par la voie des airs.

« On était confiant qu’on l’aurait, a déclaré Lessard en parlant du troisième essai. On avait une bonne formation. On avait de l’espace et on avait gagné le premier jeu, mais on a échappé le ballon. Avoir eu Mathieu Hébert (le botteur partant, mais il était blessé), ça change la donne. Je ne regrette pas. On le referait 100 % du temps. »

Le Vert & Or a eu quelques chances en fin de match. Refoulé profondément dans son territoire, il a concédé le touché de sûreté pour faire 31-24 pour les Bleus. Il a ensuite stoppé les champions en titre de la Coupe Vanier sur un troisième essai pour reprendre le ballon à sa ligne de 35. Roch et sa bande n’ont toutefois pas été en mesure d’aller créer l’égalité. Dans les derniers instants de la rencontre, Sherbrooke a hérité du ballon une dernière fois profondément dans son territoire, mais les secondes ont manqué.

« Les équipes championnes trouvent un moyen de gagner en fin de match. On n’a pas réussi à le faire », a noté un Jérémi Roch évidemment déçu et qui a gagné 186 verges aériennes avec une passe de touché et une interception.

Les Carabins iront à Québec, comme l’an dernier, pour disputer la Coupe Dunsmore face au Rouge et Or de l’Université Laval qui s’est facilement débarrassé des Stingers de l’Université Concordia en l’emportant 52-8.

Cette défaite met un terme à la carrière du plus prolifique quart-arrière de l’histoire du Sport interuniversitaire canadien, Jérémi Roch, qui a vu quelques-unes de ses passes être échappées par ses receveurs. Ce dernier détient le record pour les verges par la passe en carrière en saison régulière.

« C’est plate parce que Jérémi, c’est le plus grand quart-arrière de l’histoire du SIC et j’espère qu’il ne sera pas défini par ce jeu-là. C’est sûr qu’il s’en veut », a expliqué Lessard qui croit que son pivot n'a pas eu toute la reconnaissance qu'il méritait durant sa carrière.

C'était la cinquième fois en six ans que les deux clubs s'affrontaient en demi-finale québécoise. Les Sherbrookois l'ont emporté en 2010 et 2012 tandis que les Montréalais ont avancé à la Coupe Dunsmore en 2011, 2014 et 2015.

Accusant un retard de 13 points à la mi-temps, le Vert & Or est revenu dans le match au troisième quart en inscrivant 22 points sans riposte majoritairement grâce à sa défense et ses unités spéciales.

Le secondeur finissant Olivier Goulet-Veilleux a fait échapper le ballon à Régis Cibasu et Rami Saintus l’a ramené sur 29 verges pour le touché. Les visiteurs réduisaient l’écart à 15-9 à ce moment.

Quelques minutes plus tard, Frédérick Caron a ramené un dégagement sur 87 verges pour un touché. Le Vert & Or prenait alors les devants pour la première fois du match. Avec un simple sur le botté d’envoi suivant le majeur, l’UdeS détenait une avance de 17-15.

C’est ensuite l’attaque des Verts qui a pris le relais. Le tandem Vincent Cléroux-Gaudreau et Jérémi Roch a uni ses forces pour une dernière fois pour procurer une avance de 24-15 à leur équipe sur un jeu de passe de 19 verges.

Mais les Carabins n’avaient pas dit leur dernier mot. Samuel Nadeau-Piuze a capté sa deuxième passe de touché du match avec 10:29 à faire au quatrième quart pour rétrécir le déficit à deux points.

Le vent a influencé les performances des deux formations en attaque. Les deux quarts-arrières ont eu de la difficulté contre le vent. Les Bleus ont eu le vent dans le dos au deuxième et quatrième quarts marquant 24 de leurs 31 points durant cette période.

« Pas beaucoup d’équipes sont capables d’aller chercher des victoires quand elles se font compter 22 points au troisième quart. C’est un groupe qui est uni, qui y croit et on a trouvé une façon de gagner », a noté Danny Maciocia, qui est allé voir Roch après la rencontre pour lui dire que c'était un joueur spécial.

Encore un fort match de Thomas Erlington

Sean Thomas Erlington a lancé les hostilités en allant marquer un majeur dès la première séquence offensive du match. Après un cafouillage sur le botté d’envoi, les Carabins ont commencé à leur ligne de 3.

Le numéro 1 a sorti son équipe de cette fâcheuse position avec une course de 52 verges et a complété plus tard en portant le ballon sur 25 verges pour le touché.

Samuel Nadeau-Piuze a inscrit le deuxième majeur des locaux lorsqu’il a capté la passe de 8 verges de Gabriel Cousineau alors que les Carabins avaient eu un terrain court en raison d’un dégagement raté d’Olivier Émond. Après le converti d’un point, les Bleus retraitaient au vestiaire avec une avance de 15-2.

Sean Thomas ErlingtonLe Vert & Or a raté une belle chance au premier quart à la suite d’un revirement sur essais des Carabins. La défense de Guillaume Boucher a freiné Thomas Erlington sur un troisième jeu et une verge pour redonner le ballon à l’attaque.

Roch et son groupe ont avancé du centre du terrain jusqu’à la ligne de 21, mais le botteur remplaçant Louis Desautels n’a pu passer le ballon entre les poteaux procurant seulement un simple à son équipe.

On savait que les unités spéciales allaient jouer un grand rôle avec la situation des botteurs de chaque côté.

Desautels, qui s’occupe des placements en raison de la blessure à Mathieu Hébert, a raté ses trois bottés de précision en première demie, dont deux qui ont donné des simples. L’un d’entre eux a été bloqué par Junior Luke alors que le pointage était de 8-2 pour l’UdeM.

Le botteur de dégagement des Carabins, Félix Ménard-Brière, a fait preuve de courage alors qu’il s’est blessé au bras ou à l’épaule gauche en tentant de récupérer un ballon au début du deuxième quart. Il est resté dans le match et a effectué plusieurs bons dégagements.

« Je n'avais besoin que d'un bras et d'une jambe pour botter. Il aurait fallu qu'il me casse les deux jambes pour ne pas que je puisse botter », a illustré celui qui est sur l'équipe d'étoiles du Réseau du sport étudiant du Québec.

Un moment inquiétant est survenu au troisième quart. Le plaqueur défensif de l'UdeM, Olivier Daoust-Pichette, est resté allongé au sol très longtemps. Le tout ressemblait à une commotion cérébrale alors qu'il semblait étourdi lorsqu'il s'est relevé. Le bloqueur Alexandre Laganière s'est également blessé sur une séquence tard au quatrième quart.

Les Carabins étaient privés de deux vétérans partants pour cette demi-finale. Le secondeur Alex Cromer-Émond et le demi-inséré Philip Enchill n’ont pas été en mesure d’enfiler leurs épaulettes en raison de blessures.