Le rouleau compresseur que représente l’équipe de football du Rouge et Or de l’Université Laval fait encore des ravages cette saison. La troupe de Glen Constantin a présentement une fiche de 7-0, produit 53,4 points par match en moyenne et en accorde que 9,3 en moyenne. L’équipe est également imbattable sur leur terrain, elle qui a remporté ses 69 derniers matchs à domicile.

Cette saison, les Gaiters de Bishop’s et les Redmen de McGill ont particulièrement souffert face au Rouge et Or. Bishop’s a subi deux revers de 72-15 et 64-3, tandis que les Montréalais se sont inclinés au compte de 70-3 et 53-14.

Malgré tout, les joueurs et entraîneurs des autres équipes ne perdent pas espoir. Leur motivation est de faire tomber le puissant Rouge et Or.

« On ne se fera pas de cachette, on sait que c’est une puissance. On sait qu’ils sont très forts, mais on aborde jamais un match en se disant qu’on n’a aucune chance de gagner », a avoué François Dessureault, le quart-arrière des Stingers de Concordia.

Une recette magique

Plusieurs hypothèses ont été énoncées afin d’expliquer le succès que connaît le Rouge et Or année après année. Toutefois, Gilles Lépine, le directeur du programme d’excellence Rouge et Or connait le secret et il se nomme Glen Constantin.

«Les gens ont tendance à dire que le programme du Rouge et Or attire beaucoup de monde dans les gradins et c’est ce qui fait notre succès. Ça apporte de l’argent et c’est la raison de nos succès. Mais non. C’est Glen Constantin qui est probablement à la base de la recette avec son groupe d’entraîneurs. »

Il faut dire que le succès de chacune des équipes passe par le recrutement et le personnel d’entraîneurs du Rouge et Or excelle à ce chapitre.

Loin de s’apitoyer sur leur sort, les autres programmes québécois sont conscients qu’ils doivent travailler plus fort pour rattraper le Rouge et Or dans plusieurs domaines.

« Il y a du monde qui ont établi des choses et c’est aux gens qui sont en dessous de travailler d’arrache-pied pour rattraper ceux qui sont en avant », a expliqué l’entraîneur par intérim des Redmen de McGill, Patrick Boies

Pour plusieurs personnes, la bonne volonté a quand même une limite. Les 11 titres québécois consécutifs et les huit titres canadiens en 14 ans laissent croire que cette domination peut devenir nocive pour le football universitaire québécois.

C’est notamment le cas du nouvel entraîneur des Stingers de Concordia, Donovan Mickey.

« Personne ne veut voir une partie se terminer 70-3 et voir les athlètes perdent de cette manière. De plus, personne ne veut jouer dans ce genre de partie. »

Quelles sont les solutions?

Le Réseau du sport étudiant québécois a récemment mis sur pied un comité sur lequel siège l’Université Laval qui est chargé de trouver des moyens afin de corriger le manque de parité au football universitaire.

Il s’agit d’un pas dans la bonne direction si on se fie aux dires de l’entraîneur des Carabins, Danny Maciocia. « Premièrement, il faut admettre qu’on a un problème. Au moment qu’on est rendu là et que toutes les équipes réalisent qu’on a un problème, on peut aller chercher des pistes de solution. »

Les solutions explorées par le comité seront le sujet d’un reportage présenté sur les ondes de RDS, mercredi.