On peut utiliser le même refrain que celui entendu au cours des trois dernières années pour déterminer l’éventuel vainqueur du Tournoi des Maîtres.

La liste des favoris compte encore cette année au minimum une vingtaine de noms provenant tous des 50 meilleures positions au classement mondial. Ce qui a peut-être changé avec l’analyse des statistiques avancées, c’est l’importance de la puissance par rapport aux vainqueurs. Longtemps, on a eu tendance à surveiller les joueurs qui obtenaient les meilleurs résultats sur les verts. Ce n’est plus nécessairement le cas.

Même si les responsables du Augusta National ont progressivement au cours des dernières années rallongé le parcours, les joueurs les plus puissants ont un net avantage pour jouer les coups d’approche aux verts avec des bâtons courts. On leur a compliqué la vie avec l’ajout de pièges tels des arbres, de nouvelles fosses de sable et d’autres fosses qui ont été relocalisées. Malgré tout, le mot puissance reste à l’honneur. D’autant que l’herbe longue est un facteur négligeable sur ce réputé terrain.

Les études de la USGA et du Royal and Ancient ont noté que les changements technologiques ont majoritairement mieux servi les joueurs qui profitaient déjà des plus longs coups de départ. Il n’est donc pas surprenant qu’en analysant plus en profondeur les rondes et les victoires de Tiger Woods, on constate qu’il a pulvérisé les trous à normale 5 se démarquant ainsi très nettement des autres joueurs. Donc la puissance constitue un atout majeur au Masters.

Autre avantage : les joueurs qui utilisent des trajectoires de balles très hautes sont aussi favorisés. Les coups d’approche ont beaucoup moins tendance à quitter le vert. Et ceux qui comptent sur de longs coups de départ ont également l’avantage de pouvoir mieux atteindre les bonnes portions des verts. On le sait, quiconque ne se retrouve pas au bon endroit en paye aussitôt le prix.

La météo pourrait d’ailleurs changer quelque peu la donne pour les coups d’approche. Les verts étant plus réceptifs, les joueurs avec des trajectoires plus basses, pourraient être un peu plus dans le coup.

L’autre élément dont on a fait grand état récemment, concerne l’attitude et l’approche psychologique des joueurs lors des tournois d’importance. On a constaté que ceux qui ont fait preuve de plus de hargne avaient obtenu plus de succès, même aux dépens de ceux considérés comme plus talentueux.

Certes, le contrôle des émotions demeure un aspect important, mais afficher ses émotions l’est devenu davantage. Démontrer plus de détermination plutôt que d’avoir un langage corporel qui donne l’impression d’avoir été vaincu. Faire preuve de caractère, sans tomber dans la caricature et respecter les règles.

Il faut bien sûr avoir le talent pour avoir un tel comportement. C’est aussi une arme à deux tranchants qui peu se retourner contre les joueurs, mais ceux qui occupent les 20 meilleures positions au classement n’y sont pas parvenus sans avoir fait preuve de beaucoup de confiance en soi, une situation qui peut même dans certains cas frôler l’arrogance.

Rory McIlroy a progressivement changé son attitude : il avouait récemment : « …je sais que je vais plus souvent perdre que gagner, mais je sais que je vais y arriver… » Il a tout pour mettre la main sur la dernière étape de son grand chelem, mais devra afficher ses couleurs.

Justin Thomas sera aussi un aspirant tout comme le numéro Un mondial, Justin Rose.

On se voit mercredi pour la compétition de normale 3 et jeudi avec toute l’équipe pour le Tournoi des Maîtres.

Masters : Tiger croit en ses chances