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RÉSULTATS

Comment le PGA Tour réagira-t-il au départ de Jon Rahm pour LIV Golf?

Jon Rahm - Getty
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Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Environ 24 heures après l'annonce de Jon Rahm de se joindre au circuit LIV, on est encore à se demander qui sont les grands gagnants et les grands perdants dans toute cette affaire.

Il y a une montagne de détails à analyser à la suite de cette décision.

Nul doute à prime abord que la somme offerte par les promoteurs du fonds d'investissements Publics a influencé sa décision. Les rumeurs font état d'une entente évaluée entre 450 et 600 millions de dollars. Les détails n'ont pas été officiellement dévoilés, mais il ne fait aucun doute que la somme versée est considérable. Indécente diront certains, mais pourtant, à la hauteur de la frénésie financière qui balaye les sports professionnels depuis quelques années.

Il est évident quand on passe en revue toutes les déclarations de Rahm concernant le nouveau circuit au cours des deux dernières années, qu'il donne l'impression d'un joueur ayant complètement trahi ses convictions. 

Il aura au moins admis que l'offre financière a pesé lourd dans la balance. Il estime néanmoins que dans ce nouveau cadre, il sera en mesure de faire évoluer la cause du golf. Il faudra pour ce faire que sa tribune gagne en popularité, une énorme lacune du LIV.

On serait tenté au départ d'accorder cette manche au circuit LIV. Il s'agit d'une très grosse prise. Rahm est troisième au classement mondial et portera l'étendard de son camp lors de la défense de son titre au Tournoi des Maîtres en avril.

Grâce à des victoires antérieures, il pourra profiter d'exemptions lors des tournois majeurs, peu importe qu'il ne puisse compter sur le classement mondial pour conserver ses acquis.

Le PGA Tour doit de son côté absorber la perte d'un autre de ses joueurs vedettes, après les départs cruciaux qu'ont été ceux de Dustin Johnson, Phil Mickelson, Brooks Koepka et Cameron Smith. Mais ce départ de Rahm est probablement celui qui fait le plus mal en raison de sa notoriété et de son âge.

Cela donne aussi l'impression que les investisseurs saoudiens ont, par la même occasion, bougé d'autres pièces sur l'échiquier et amélioré leur position de force dans les négociations entre les deux parties en vue d'avoir la main-mise sur l'avenir d'un circuit de golf professionnel qui regrouperait les deux circuits de même que le DP Tour, circuit européen.

Il faut être d'une naïveté sans bornes pour croire que les promoteurs de l'Arabie Saoudite offriraient de financer la quasi-totalité d'une nouvelle ligue unifiée en en laissant la gouverne aux gens du Tour.

Les réactions face au départ de Jon Rahm ont aussi été plus mesurées chez les joueurs du PGA Tour. On a senti beaucoup moins d'animosité chez ceux qui ont commenté l'information. Le changement de ton est indéniable.

Quelle influence pour la suite des choses?

Ce dernier revirement permet à LIV Golf d'imposer la suite des négociations en vue d'en venir à une entente avec les autres circuits.

Grâce à ce fonds qui parait inépuisable, LIV pourrait encore ravir d'autres stars au PGA Tour et contrebalancer le frêle équilibre qui permet actuellement au circuit nord-américain de demeurer à flot.

Les mécontents sont nombreux chez les joueurs du PGA Tour, et pour plusieurs raisons. Manque de transparence lors de l'annonce de la première entente avec LIV et favoritisme envers les meilleurs au classement sont notamment des sujets de discorde.

Tiger Woods, récemment impliqué à un plus haut niveau dans la gestion de son circuit, a fait savoir que l'on multiplie actuellement les efforts afin d'améliorer les conditions de jeu et les structures du PGA Tour afin de satisfaire le plus grand nombre de membres possible. Cela semble être insuffisant pour plusieurs des joueurs concernés.

Les plus pessimistes parlent d'un péril qui pourrait fortement ébranler PGA Tour.

Les changements sont donc inévitables. Ils affecteront assurément le golf professionnel dans son ensemble.

S'il est une chose que l'on retient toutefois de cet exercice, c'est que peu importe les propos des uns et des autres, le grand perdant pour le moment semble être le golf, dont on parle très peu dans toute cette histoire.