Coupe Ryder : au-delà du petit trophée
Golf mercredi, 26 sept. 2012. 17:10 vendredi, 13 déc. 2024. 19:02
C'est fou ce qu'un tout petit trophée peut représenter. Une coupe de 17 pouces de hauteur dont l'extrémité des poignées est distante de neuf pouces.
La petite silhouette qui orne et surplombe la coupe est celle de Abe Mitchell, un ancien jardinier, ami et instructeur de golf de Samuel Ryder qui a légué le prestigieux trophée.
Est-ce possible que ce frêle emblème de quatre livres, moins de deux kilos, puisse dicter l'avenir du golf professionnel ?
Est-ce possible que les détenteurs de la Coupe Ryder soient le reflet de ce qu'est le portrait du golf dans les pays de ceux qui rivalisent d'adresse pour l'obtenir ?
On peut, à peu de choses près, répondre à ces deux questions par l'affirmative. Seul le formidable essor de la pratique du golf dans certains pays asiatiques vient changer le portrait. Et encore, si l'on tient compte du nombre croissant de tournois disputés en Asie et qui figurent au calendrier du Circuit européen.
La pratique du golf et la popularité du golf professionnel sont intimement liés aux résultats et au déroulement de la Coupe Ryder. Chaque confrontation a laissé une image très claire de plusieurs aspects du jeu. Cela va de la façon dont on considérait les professionnels de golf en passant par leur comportement qui n'a pas toujours été exemplaire.
La Coupe Ryder a souvent permis de dresser un bilan de santé de la pratique du golf au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cela a également permis de dresser le bilan de santé des économies britannique et américaine.
Exception faite d'un petit miracle des professionnels des Îles britanniques en 1957, les pros Américains ont largement dominé la compétition depuis le milieu des années 1930 jusqu'en 1983.
Professionnels de tournois et ayant le statut de stars, les représentants des États-Unis s'affichaient, et avec raison d'ailleurs, comme les meilleurs golfeurs au monde. Et pourquoi ne l'auraient-ils pas fait ? Leurs rivaux étaient des professionnels attitrés à des clubs qui les respectaient à peine et dont le principal travail consistait à fabriquer des bâtons, à donner des leçons et à gagner quelques sous en pariant avec certains membres fortunés.
L'Anglais Tony Jacklin a changé la donne permettant à ses collègues de jouir d'un statut d'athlètes professionnels avec les égards dus à ce travail. Les résultats ont presqu'aussitôt changé. Puis on a élargi le bassin de l'équipe britannique à la grandeur du continent européen. C'est alors qu'est arrivé Seve Ballesteros.
Enfin les Palmer, Nicklaus, Casper, Watson et compagnie ont eu à faire à des adversaires coriaces. En 1979, la saison au cours de laquelle Ballesteros a remporté le premier de ses trois Omniums britanniques, la bourse globale pour les 23 tournois du Circuit Européen était de l'ordre de 1 543 108 euros (soit environ 1 984 000$ US). Tom Watson à lui seul en tant que meilleur boursier du circuit PGA Tour avait encaissé 462 636$. L'écart était colossal, mais la situation allait changer.
En 17 confrontations depuis l'entrée en scène de golfeurs du continent, ces derniers ont inscrit neuf victoires. Depuis, les bourses globales sur le Circuit européen sont passées de 1,5 millions d'euros à près de 150 millions d'euros. Le circuit PGA Tour n'est pas demeuré en reste avec ses bourses de plus de 280 millions de dollars. Mais la progression, bien que spectaculaire n'a pas été aussi prononcée que sur le Circuit européen.
Reste que les plus récentes victoires des « Bleus » lors des dernières éditions de la Coupe Ryder ont eu pour effet d'accorder beaucoup plus de crédibilité au Circuit Européen. Cela a permis à cette ligue européenne, qui a davantage des allures de circuit international; de rivaliser directement avec son vis-à-vis américain pour l'obtention de meilleurs contrats avec les plus réputés commanditaires.
Lorsqu'Européens et Américains s'affronteront dans quelques jours, il nous faudra regarder plus loin que les feuilles de pointage pour déterminer les véritables gagnants. Il nous faudra voir la réaction des manufacturiers, confirmer si les victoires se transforment en chiffres positifs au niveau de la participation. Voir si cela suscitera un regain de popularité pour le golf aux États-Unis où le golf n'a pas progressé mais régressé en tant que pratique sportive au cours des dernières années.
Derrière cette petite coupe, se cache bien plus que son ombre. Le capitaine qui la soulèvera dimanche à Medinah dressera en quelque sorte le bilan de son sport tel que pratiqué et tel que considéré chez lui.
Il est vrai que l'on parle toujours d'honneur quand on fait référence à la Coupe Ryder. Et ceux qui y ont participé ont tout le mérite d'avoir rehaussé l'histoire de ce tournoi par des exploits mémorables. Mais il reste qu'il y a plus que l'honneur à l'enjeu.
La petite silhouette qui orne et surplombe la coupe est celle de Abe Mitchell, un ancien jardinier, ami et instructeur de golf de Samuel Ryder qui a légué le prestigieux trophée.
Est-ce possible que ce frêle emblème de quatre livres, moins de deux kilos, puisse dicter l'avenir du golf professionnel ?
Est-ce possible que les détenteurs de la Coupe Ryder soient le reflet de ce qu'est le portrait du golf dans les pays de ceux qui rivalisent d'adresse pour l'obtenir ?
On peut, à peu de choses près, répondre à ces deux questions par l'affirmative. Seul le formidable essor de la pratique du golf dans certains pays asiatiques vient changer le portrait. Et encore, si l'on tient compte du nombre croissant de tournois disputés en Asie et qui figurent au calendrier du Circuit européen.
La pratique du golf et la popularité du golf professionnel sont intimement liés aux résultats et au déroulement de la Coupe Ryder. Chaque confrontation a laissé une image très claire de plusieurs aspects du jeu. Cela va de la façon dont on considérait les professionnels de golf en passant par leur comportement qui n'a pas toujours été exemplaire.
La Coupe Ryder a souvent permis de dresser un bilan de santé de la pratique du golf au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cela a également permis de dresser le bilan de santé des économies britannique et américaine.
Exception faite d'un petit miracle des professionnels des Îles britanniques en 1957, les pros Américains ont largement dominé la compétition depuis le milieu des années 1930 jusqu'en 1983.
Professionnels de tournois et ayant le statut de stars, les représentants des États-Unis s'affichaient, et avec raison d'ailleurs, comme les meilleurs golfeurs au monde. Et pourquoi ne l'auraient-ils pas fait ? Leurs rivaux étaient des professionnels attitrés à des clubs qui les respectaient à peine et dont le principal travail consistait à fabriquer des bâtons, à donner des leçons et à gagner quelques sous en pariant avec certains membres fortunés.
L'Anglais Tony Jacklin a changé la donne permettant à ses collègues de jouir d'un statut d'athlètes professionnels avec les égards dus à ce travail. Les résultats ont presqu'aussitôt changé. Puis on a élargi le bassin de l'équipe britannique à la grandeur du continent européen. C'est alors qu'est arrivé Seve Ballesteros.
Enfin les Palmer, Nicklaus, Casper, Watson et compagnie ont eu à faire à des adversaires coriaces. En 1979, la saison au cours de laquelle Ballesteros a remporté le premier de ses trois Omniums britanniques, la bourse globale pour les 23 tournois du Circuit Européen était de l'ordre de 1 543 108 euros (soit environ 1 984 000$ US). Tom Watson à lui seul en tant que meilleur boursier du circuit PGA Tour avait encaissé 462 636$. L'écart était colossal, mais la situation allait changer.
En 17 confrontations depuis l'entrée en scène de golfeurs du continent, ces derniers ont inscrit neuf victoires. Depuis, les bourses globales sur le Circuit européen sont passées de 1,5 millions d'euros à près de 150 millions d'euros. Le circuit PGA Tour n'est pas demeuré en reste avec ses bourses de plus de 280 millions de dollars. Mais la progression, bien que spectaculaire n'a pas été aussi prononcée que sur le Circuit européen.
Reste que les plus récentes victoires des « Bleus » lors des dernières éditions de la Coupe Ryder ont eu pour effet d'accorder beaucoup plus de crédibilité au Circuit Européen. Cela a permis à cette ligue européenne, qui a davantage des allures de circuit international; de rivaliser directement avec son vis-à-vis américain pour l'obtention de meilleurs contrats avec les plus réputés commanditaires.
Lorsqu'Européens et Américains s'affronteront dans quelques jours, il nous faudra regarder plus loin que les feuilles de pointage pour déterminer les véritables gagnants. Il nous faudra voir la réaction des manufacturiers, confirmer si les victoires se transforment en chiffres positifs au niveau de la participation. Voir si cela suscitera un regain de popularité pour le golf aux États-Unis où le golf n'a pas progressé mais régressé en tant que pratique sportive au cours des dernières années.
Derrière cette petite coupe, se cache bien plus que son ombre. Le capitaine qui la soulèvera dimanche à Medinah dressera en quelque sorte le bilan de son sport tel que pratiqué et tel que considéré chez lui.
Il est vrai que l'on parle toujours d'honneur quand on fait référence à la Coupe Ryder. Et ceux qui y ont participé ont tout le mérite d'avoir rehaussé l'histoire de ce tournoi par des exploits mémorables. Mais il reste qu'il y a plus que l'honneur à l'enjeu.