Repos bien mérité pour Tiger Woods après nous avoir servi une autre brillante démonstration de son savoir-faire la semaine dernière à Orlando chez Arnold Palmer. Cette semaine on se retrouve donc au Redstone Golf Club, un parcours que plusieurs estiment être le meilleur test qui soit avant de se diriger vers Augusta en vue du Tournoi des Maîtres.

Le moins que l’on puisse dire des résultats des deux premières rondes, c’est qu’on pouvait s’attendre à mieux, à beaucoup mieux de plusieurs des joueurs vedettes du circuit PGA Tour. Bill Haas et Dustin Johnson sont parmi les rares à s’être distingués parmi l’élite mondiale. Rory McIlroy sera des rondes de la fin de semaine, mais sa sortie n’a guère été convaincante. Phil Mickelson s’est à peine classé pour les rondes finales. Brandt Snedeker, Hunter Mahan, Geoff Ogilvy, Lucas Glover et Ryo Ishikawa sont déjà en congé.

On pourra reprocher tout ce que l’on veut à Woods, mais il n’a que très rarement déçu ses partisans. À chacune de ses sorties, il s’est assuré de jouer à la hauteur de son talent en obtenant les pointages en conséquence. Son incroyable taux de victoire par rapport au nombre de tournois disputés est carrément phénoménal se situant à près de 28%.

Lorsque Greg Norman dominait la scène du golf professionnel et Jack Nicklaus avant lui, ils se faisaient un devoir d’obtenir des pointages à la hauteur de leur réputation. Non seulement Norman et Nicklaus, mais aussi tous ceux qui revendiquaient une place parmi les meilleurs golfeurs professionnels au monde.

Il est triste de voir qu’un joueur qui est classé parmi les 25 meilleurs au monde présente des résultats qui le relèguent au 50e rang du classement d’un tournoi, sinon plus loin encore. Il ne peut jouer de la sorte. Il n’a pas le droit de se contenter de ce résultat tout simplement en espérant mieux la prochaine fois.

Les joueurs du top 25 devraient toujours terminer selon la place qu’ils occupent ou mieux à chacune de leur sortie. C’est la seule façon d’exprimer correctement son talent. Échapper une ronde de temps à autre ? Oui. Mais à la condition de ne pas refaire les mêmes erreurs et de travailler sans relâche afin d’améliorer son sort lors des prochains tournois.

Vrai qu’il est tentant d’y aller de quelques poussées sur quatre ou cinq semaines pour s’assurer de conserver son droit de jeu pour l’année suivante. Puis en donner un peu plus lors d’un ou de deux autres tournois en espérant la victoire. Et dans le lucratif monde du PGA Tour, vous voilà plus riches de près de 800 000 $.

Vous pouvez ensuite sombrer dans le confort de quelques petits résultats qui ne nécessiteront pas beaucoup d’efforts. Et vous devriez malgré tout vous en tirer en bon compte.

Mais ce n’est pas ce que l’on attend des meilleurs golfeurs au monde. Dans une clinique que donnait Jack Nicklaus et où je devais servir d’interprète, le grand champion a souligné que les choses avaient bien changé depuis l’époque où il dominait la scène du golf professionnel et ce que l’on connaît aujourd’hui. La principale différence avait-il indiqué c’est que nous devions nécessairement réussir à chaque tournoi pour bien gagner notre vie. De nos jours, il est plus important de conserver son droit de jeu, puisque cela à la base équivaut à un revenu intéressant.

Le parcours de Redstone est difficile j’en conviens, mais si un joueur tente d’établir sa place au classement mondial; il n’a pas le droit de présenter une carte de pointage médiocre. Ces gars-là sont les meilleurs. Bien d’accord, mais il faudrait peut-être le prouver plus qu’une ou deux fois par année.

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