Héros d’une autre époque
Golf jeudi, 21 mars 2013. 16:59 samedi, 14 déc. 2024. 21:38Cette semaine, le circuit PGA Tour s’arrête chez Arnold Palmer. Pour ceux qui reçoivent l’invitation, c’est presqu’une obligation que de se rendre au Bay Hill Club and Lodge. Participer à ce tournoi signifie bien plus que de prendre part à une compétition de quatre rondes. Être au Tournoi Invitation Arnold Palmer, c’est d’abord et avant tout rendre hommage à un des pionniers sans qui le golf professionnel de nos jours n’offrirait pas autant d’avantages.
Mais plus important encore, c’est de reconnaître en Arnold Palmer un précurseur dans bien des domaines, notamment celui du marketing sportif. Dans les années 1960, aux côtés de son bon ami Mark McCormack, Palmer a permis aux athlètes professionnels d’élargir leurs horizons et leurs champs d’intérêts. Il leur a permis de monnayer leur talent et de faire en sorte d’amasser, dans quelques cas, de petites fortunes.
Il y a cependant chez Palmer un caractère tout à fait unique qui l’a toujours départagé des autres. Cela était le cas au moment où il dominait son sport et cela s’avère encore tout aussi valable de nos jours même si à 83 ans, ses légendaires résultats sportifs sont bien loin derrière.
Palmer dans sa façon de jouer au golf, dans sa façon de se comporter en fier compétiteur, dans sa façon de gagner; est toujours demeuré accessible à ses fans. Sur un parcours de golf, dans une réunion d’affaires ou dans un évènement social; la présence de Palmer ne laissait personne indifférent. Il donnait l’impression de s’adresser à chaque spectateur, à chaque partenaire, à chaque invité. Palmer, même s’il dominait l’assemblée, savait charmer les personnes présentes. Et il le fait encore aujourd’hui. Sourire ici, poignée de main là. Photo et petite conversation, autographe personnalisé. La recette n’a pas changé. Sa popularité non plus.
Et cela semble tellement rafraîchissant quand on constate dorénavant le nombre de sportifs qui se sont éloignés de leurs fans. Des sportifs qui s’isolent davantage afin de protéger leur intimité. Peut-être ont-ils raison de le faire ? Le concept de vie privée au cours des dernières années a tellement été transformé souvent et la multitude de façons de communiquer dorénavant n’a pas aidé à établir des nouveaux paramètres.
On constate aussi que le nombre de héros sportifs a diminué. Et pour plusieurs raisons. Tricheries et crimes ont entaché les dossiers de plusieurs athlètes et les idoles, soudainement, apparaissent bien plus fragiles.
Mais pas Arnold Palmer. Peut-être est-ce à cause de ce besoin qu’il a d’être entouré de gens ? Pour leur faire plaisir ? Qui sait ?
Il y a des héros qui n’ont pas d’âge et qui n’appartiennent à aucune époque. Leurs records ont depuis longtemps été battus. Ils n’en ont pas tenu rigueur à ceux qui les ont dépassés. Ils savaient bien que cela se produirait un jour. Mais ils savaient également que de respecter les amateurs était aussi essentiel que de remporter des victoires. Le public ne sait que trop bien à qui accorder toute sa sympathie et ce ne sont pas tous les champions qui y ont droit.
Arnold Palmer est un cas unique. Aussi unique que peuvent l’être Jean Béliveau et Guy Lafleur plus près de nous.