Il fut un temps où le chiffre magique de 54 n'était qu'une illusion au golf. Qui donc pouvait prétendre pouvoir jouer 18 trous et inscrire 18 oiselets sur un parcours à normale 72?

À la suite des résultats inscrits au cours de la présente saison, il est évident que le record de 59 sur le circuit PGA Tour sera prochainement effacé. Déjà que Ryo Ishikawa, sur le circuit japonais, a enregistré la marque record de 58 cette année pour un pointage enregistré lors d'une compétition professionnelle.

Le score mythique de 59 fut inscrit pour la première fois par Al Geiberger le 10 juin 1977 lors de la Classique Memphis. Chip Beck l'a imité en 1991 lors du tournoi Invitation Las Vegas. David Duval a également réalisé l'exploit en 1999 lors de la Classique Bob Hope puis, tout récemment, Paul Goydos s'est ajouté à la liste des détenteurs du record lors de la Classique John Deere.

Et il s'en est fallu de peu pour que Carl Pettersson fasse de même lors de l'Omnium canadien en fin de semaine. Il est devenu le 23e joueur de l'histoire du PGA Tour à inscrire un pointage de 60. Curieusement, Steve Stricker fut le 22e. Il a obtenu son score la même journée que Goydos passait à l'histoire et le tout est presque passé inaperçu.

Le pointage record de 59 a aussi été réalisé chez les femmes par l'extraordinaire championne Annika Sorenstam.

Cette année, les pointages sont plus bas que jamais. Goydos a joué 28 sur 9 trous lors de la Classique John Deere et Brent De la Houssaye a fait de même lors de la première ronde de l‘Omnium canadien. Pas moins de huit joueurs ont inscrit des marques de 29 pour neuf trous. Outre les marques de Goydos, Stricker et Pettersson; Cameron Beckman a ramené une carte de 61 et 13 autres joueurs ont obtenu des score de 62.

Et il ne s'agit pas du simple exploit d'un jour puisque Steve Stricker et Justin Rose ont totalisé 126 coups pour 36 trous, ce qui revient à jouer deux rondes consécutives de 63.

Lors de sa préparation, Annika Sorenstam avait fait sourire plusieurs observateurs en soulignant qu'elle envisageait à chaque trou la possibilité d'inscrire un oiselet, d'où la méthode « 54 » préconisée par de nombreux professeurs qui travaillent auprès des golfeurs professionnels.

Meilleure forme physique, meilleures méthodes d'entraînement, meilleure technique, meilleure technologie, meilleurs athlètes ne peuvent que signifier de meilleurs résultats. Remarquez, cela ne s'applique pas uniquement au circuit PGA Tour. Tous les circuits de golf professionnels connaissent la même tendance. Exception faite des tournois majeurs, tous les gagnants inscrivent des pointages nettement sous la normale. Au Circuit Nationwide, D.J. Brigman a joué 64 en ronde finale alors que ses poursuivants ont joué tous deux des rondes de 66. Nombre de joueuses lors du Masters Evian en France ont obtenu des pointages de 65 et 66. Il semble bien que ce soit devenu monnaie courante.

Quand on analyse de près les classements et résultats des tournois chez les juniors ou les universitaires, les scores de moins de 70 sont omniprésents. Alors pas étonnant qu'ils poursuivent au même rythme, sinon mieux lorsqu'ils atteignent les échelons de compétition plus élevés.

Le jour n'est pas loin où on décrira la ronde d'un joueur ou d'une joueuse qui va nous rapprocher du score parfait.