La 103e édition du Championnat de la PGA disputée sur le spectaculaire parcours Ocean Course de Kiawah Island en Caroline du Sud sera assurément le meilleur test de golf de l’année. Il n’y a pas un seul tournoi sur les 50 que compte le calendrier du circuit PGA Tour en 2020-2021 qui pourra se mesurer à cette compétition tant les attentes sont élevées.

Le parcours, une conception du diabolique Pete Dye, est en bordure de l’Océan Atlantique et peut s’étirer sur quelques 7 900 verges. Nul ne sait de quel coin de la boussole proviendront les bourrasques qui devraient balayer le tracé formé tantôt de dunes de sable ou d’allées comportant d’importantes dénivellations. Des allées souvent étroites bordées de fétuque, une herbe punitive pour qui conque comment l’erreur de s’y aventurer. Les points de repère sont trompeurs, rarement dans les axes requis pour effectuer les coups désirés.

Les quelques arbres qui ont osé pousser sur cette terre  hostile semblent rachitiques et ont poussé au gré des humeurs changeantes des vents de la côte. Ils sont accompagnés d’arbustes indigènes qui ne laissent aucun choix au joueur qui aura eu le malheur d’y envoyer sa balle.

Le « Ocean Course » est le parfait exemple de parcours de golf où le facteur risque-récompense est maximisé. Il est impératif pour celui qui tente le coup idéal de le réaliser à la perfection sans quoi il en payera chèrement le prix. Et souvent très chèrement.

Le joueur devra continuellement s’interroger. Il devra prendre des décisions qui pourraient s’avérer payantes ou tout simplement désastreuses. Chaque coup doit être joué avec une intention. La moindre hésitation sera automatiquement pénalisée.

Les meilleurs devront continuellement analyser chaque espace sur le terrain afin d’éviter les obstacles majeurs, mais aussi les pièges disséminés non loin des zones cibles.

Plus que jamais, ce championnat sera un test de patience. Il est peu probable que le scénario du triomphe de McIlroy en 2012 à ce même endroit se répète. Le tournoi n’est pas disputé au même temps de l’année et cela s’avérera une énorme différence. Une victoire acquise par huit coups comme ce fut le cas lors de dernier passage de ce tournoi à Kiawah Island est cette fois  grandement improbable…

J’ai mentionné le mot patience et j’ai l’impression que ce sera un élément clé pour l’éventuel vainqueur. Patient en ne voulant pas bruler les étapes ou trop rapidement effacer des bogueys. Patient parce que le rythme de jeu sera beaucoup plus lent que d’habitude si les conditions sont difficiles. Patient parce qu’on a permis l’utilisation des lasers mesurant les distances pour la première fois en compétition. Un outil qui, lorsque bien utilisé accélère les décisions, mais qui peut aussi entraîner des remises en question qui risquent d’éterniser des rondes bien au-delà de ce qui est raisonnable. À moins qu’on ait clairement averti les joueurs qu’ils pourraient être pénalisés pour jeu lent, ce dont on douterait compte tenu de l’absence totale de l’application des règles à cet égard sur les circuits professionnels depuis des décennies. Dommage.

Il sera aussi intéressant de voir la dextérité des joueurs lorsqu’obligés d’utiliser des longs fers sur les normales 4. Hybrides et bois d’allée seront utilisés beaucoup plus souvent. Qui donc saura le mieux préparer son sac d’outils pour répondre aux conditions qui prévaudront pendant quatre jours ?

La liste de candidats pour le titre est aussi longue que lors du Tournoi des Maîtres tant on retrouve de la profondeur sur la liste des joueurs invités. Certains seront plus confortables principalement à cause de leurs plus récentes performances. Jordan Spieth qui tente se compléter son Grand Chelem est un bon exemple. McIlroy récent vainqueur est aussi à considérer. Tout comme Dustin Johnson, Jon Rahm et Bryson DeChambeau.

J’estime que Justin Thomas se démarquera au profit des autres participants.

Peu importe qui sortira gagnant de ce championnat, il sera le golfeur qui aura réussi le meilleur test de l’année.