Il ne fait aucun doute dans l’esprit des dirigeants de l’United States Golf Association que l’Omnium des États-Unis constitue année après année le meilleur test de golf de la saison. On a noté un changement d’orientation au cours des dernières années quant au choix et à la préparation des parcours. Transformation notamment de Pinehurst à qui on a redonné un air plus rustique. On a utilisé le Merion, un parcours plus restreint et plus court en comparaison des terrains utilisés sur le circuit régulier du PGA Tour. L’an passé, on a opté pour Chambers Bay avec ce que cela a apporté comme critiques tant pour l’aspect visuel que technique du parcours.

Cette fois, enfin diront plusieurs observateurs, on s’est tourné vers Oakmont que l’on considère comme l’un des terrains les plus difficiles aux États-Unis. Il s’agit probablement de l’avis de tous, du meilleur test de golf qui soit. Sont requises de la précision sur les coups de départ, de la dextérité à partir des allées et une lecture parfaite sur des verts extrêmement complexes tant par leur configuration que par la vitesse affolante des surfaces de jeu. Sans oublier l’herbe longue très punitive et de profondes et multiples fosses de sable.

Ceux qui s’en tireront le mieux seront les joueurs les plus patients et qui feront preuve d’une stratégie de jeu qui s’adaptera aux circonstances et au déroulement de la compétition.

La première journée risque de fausser les données puisqu’on a enregistré de la pluie hier, ce qui a eu pour effet de rendre les verts plus réceptifs. La météo d’ailleurs pourrait causer des ennuis aux organisateurs aujourd’hui puisqu’on prévoit de la pluie et des orages pour la fin de la journée.

Mieux vaudrait profiter des conditions de jeu plus « normales » prévues demain. Mais attention, le scénario sera très différent pour les rondes de fin de semaine. Le terrain reprendra ses droits et très rapidement.

Les joueurs ont indiqué après leurs séances d’entraînement que le gagnant affichera un pointage de quelques coups au-dessus de la normale. Personne n’en sera surpris. Ces conditions prévalent généralement sur ce tracé qui pourrait de l’avis de Lee Trevino accueillir ce tournoi à n’importe quel temps de l’année tant le parcours est impeccable et conçu pour un tel exercice.

Initialement aménagé comme un links typiquement écossais, on a modifié l’image de Oakmont dans les années 1960 en y plantant une multitude d’arbres. Trente ans plus tard, on en a éliminé des centaines, voire des milliers pour lui redonner sa vocation première et toute sa personnalité.

Les joueurs qui se sont signalés en 2007 lorsqu’on a utilisé le terrain pour l’Omnium : Cabrera, Bubba Watson, Rose, Furyk, Stricker. Beau mélange de longs cogneurs, d’élans classiques et simples et surtout d’analystes qui ont su naviguer au travers des écueils avec calme.

Cette fois, il faut considérer Jason Day, meilleur joueur mondial, comme favori. Mais le champion en titre Jordan Spieth en fin stratège a prouvé qu’il peut facilement revenir à la forme spectaculaire qui lui a valu les grands honneurs à Chambers Bay. Puis il y a McIlroy et Adam Scott, et Bubba Watson encore et Justin Rose. Les prétendants sont nombreux.

Peu importe qui s’en sortira le mieux, il est juste de dire à Oakmont cette semaine que le gagnant aura assurément passé le test le plus difficile de l’année au golf professionnel.