Le tournoi Memorial présenté cette semaine au club de golf Muirfield Village permettra à plusieurs des joueurs des équipes américaine et internationale de se familiariser davantage avec ce parcours qui accueillera la dixième édition de la Coupe des Présidents au début du mois d’octobre.

Il est très rare qu’un terrain soit utilisé la même année pour un tournoi régulier et pour un évènement spécial. Cela s’est produit à quelques occasions pour l’Omnium des États-Unis ou le Championnat de la PGA. En fait, Muirfield Village est le seul parcours depuis 1987 à avoir présenté en une même saison un tournoi régulier et une compétition par équipe de prestige, en l’occurrence la Coupe Ryder.

Pas besoin d’une grande analyse pour se rendre compte du degré de difficulté du terrain quand on regarde les résultats des deux premières rondes du Memorial. Ce qu’on a hâte de voir, c’est si les responsables vont conserver les mêmes conditions de jeu ou les transformer pour la Coupe des Présidents. C’est l’équipe américaine menée par Fred Couples qui aura le dernier mot à ce chapitre.

Or, il est impératif que cette création du PGA Tour offre un spectacle de très grande qualité si l’on veut tenter de rivaliser avec la Coupe Ryder.

L’histoire de la Coupe Ryder et les mouvements de passion qu’elle a générés au cours des dernières présentations ont catapulté le tournoi parmi les compétitions majeures sur la scène du sport professionnel au cours des dernières années.

La Coupe des Présidents, malgré la présence de joueurs vedettes, ne semble pas générer le même intérêt. Est-ce parce que ce récent rendez-vous international qui fut présenté au club Royal Montréal en 2007 est disputé selon des standards différents? Est-ce à cause de l’esprit de camaraderie qui a dominé la compétition particulièrement grâce aux gentilshommes que sont Jack Nicklaus et Gary Player et qui ont agi en tant que capitaines à plusieurs occasions? Faut-il vraiment en venir à se détester comme cela est arrivé à quelques occasions à la Coupe Ryder pour que le tournoi devienne un évènement plus vendeur? Pas assez de maturité, parce que trop jeune comme manifestation sportive?

Il faut trouver une solution afin de faire de la Coupe des Présidents une compétition attrayante à la fois pour les amateurs et les joueurs. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de mener des campagnes de publicité intensives pour que les spectateurs s’intéressent au tournoi. Les meilleurs golfeurs professionnels réussissent généralement à créer de l’intérêt chez le public.

Le problème, il me semble, se trouve plutôt dans le camp des joueurs. Pour les joueurs européens, être membre de l’équipe lors de la Coupe Ryder est un impératif. C’est de l’avis de plusieurs, le fait saillant d’une carrière. Les Américains qui ont longtemps dominé la Coupe Ryder ont subi des raclées et de sévères corrections au cours des dernières présentations. Quand on connait la fierté et la fibre nationaliste qui animent le peuple américain, on comprend aisément le désir des golfeurs américains de porter les couleurs bleu-blanc-rouge et de faire la preuve de leur savoir-faire.

Pour la Coupe des Présidents, tant dans le camp de l’équipe internationale que du côté américain, on ne décèle aucune fébrilité à l’approche de la compétition. Cela semble peut-être même en ennuyer quelques-uns. Trop de victoires américaines? Difficile de former une équipe qui se tient pour les Internationaux?

Toujours des questions, mais pour le moment fort peu de réponses. Les responsables sont toujours à la recherche de l’étincelle qui permettra de provoquer une première onde de passion pour un tournoi qui mérite plus d’attention que c’est le cas actuellement. Bien dommage.

Reste qu’il y aura quand même certains joueurs plus attentifs que d’autres en fin de semaine à Muirfield Village.