Tiger Woods a effectué hier un retour à la compétition un peu plus de quatre mois après avoir raté les rondes finales lors du Championnat de la PGA. On lui a amplement laissé le temps de soigner et guérir une blessure au dos qui l’a incommodé lors de la dernière saison. Il a aussi changé d’entraîneur et est revenu à un élan plus simple et qui ressemble à celui qu’il utilisait lors de ses premières années chez les professionnels.

On ne peut pas dire qu’il a ébloui les spectateurs grâce à sa première sortie. Il a envoyé son premier coup de départ hors limites. Il a conclu cette première ronde avec un score de 77, cinq coups au-dessus de la normale. Il n’a frappé qu’un seul coup de départ dans l’allée lors du neuf d’aller et a atteint trois verts en coups prescrits.

C’est surtout son petit jeu qui a été déficient. Il a complètement raté quatre coups d’approche sur lesquels il a commis des fautes dignes de joueurs amateurs.

Tout ça pour dire qu’on a eu beau être le meilleur joueur de la planète pendant une éternité, le retour à la forme peut s’avérer particulièrement difficile. Les vétérans sur le circuit PGA Tour l’avoueront : Ce sont les automatismes sur le petit jeu qui tardent à se réinstaller dans la mémoire musculaire.

Il faut être patient, très patient. Surtout, comme c’est le cas pour Tiger, qu’il doit effectuer ce retour en appliquant de nouvelles règles mécaniques sous les yeux d’un nouvel entraîneur. Aura-t-il cette patience ? Est-il prêt à accepter quelques échecs avant et afin de retrouver la forme ?

Cela étant dit, est-ce que l’on verra un nouveau Tiger ? Un Tiger qui n’a pas le choix que de changer de stratégie pour rivaliser avec les meilleurs de la profession. Au moment où il dominait le golf professionnel, il était un artiste du petit jeu et n’avait pas son pareil sur les verts. Même s’il commettait une faute sur les tertres de départ à l’occasion il avait un pouvoir de récupération exceptionnel.

Ce n’est plus le cas. Il doit continuellement récupérer. Il n’est plus le plus long cogneur. Ni le plus précis. Il peut certes à l’occasion y aller d’un feu d’artifices. Hélas, cela ne dure pas longtemps.

Outre la patience, aura-t-il encore suffisamment de détermination pour lui permettre de s’accrocher et inscrire une ou des victoires dans l’adversité. Sa prochaine victoire sera beaucoup plus difficile à inscrire que celle qu’il a remportée lors de l’Omnium américain de 2008, diminué par plusieurs blessures. Cela dit je n’enlève rien à ses autres victoires acquises depuis

Il lui faut battre l’ancien Tiger Woods. Il aura beau présenter l’élan des belles années, ça ne sera pas suffisant. Victime de sa propre médecine, il a établi de nouveaux standards qui sont maintenant devenus la norme pour plusieurs des jeunes joueurs qui évoluent en Europe ou sur le circuit PGA Tour.

Je ne suis pas sur qu’en tentant d’imiter l’ancien Tiger, on trouve le moyen d’en produire un nouveau.