On ne transforme pas les parcours utilisés en vue de l’Omnium britannique. Tout au plus, on dira plutôt qu’on les a raffinés ou mis à jour selon les dernières tendances. Pas facile de donner une autre personnalité à un tracé comme celui de Muirfield qui accueillera l’Omnium pour la 16e fois cette année. La dernière fois qu’on y a tenu le prestigieux événement, c’était en 2002 et c’est le Sud-Africain Ernie Els qui y avait remporté la victoire en prolongation sur Stuart Appleby, Steve Elkington et Thomas Levet.

Plusieurs grands joueurs ont gagné l’Omnium lorsque présenté à cet endroit. Harry Vardon, Walter Hagen, Gary Player, Jack Nicklaus, Lee Trevino et Tom Watson. Sir Nick Faldo, qui reviendra d’ailleurs à la compétition pour l’occasion cette année, y a de son côté inscrit deux victoires en 1987 et 1992.

Pour plusieurs, Miurfield est le links le plus honnête de toutes les îles britanniques. De dire Jack Nicklaus qui a nommé son propre domaine de golf dans l’Ohio « Muirfield Village » en l’honneur de sa première victoire à l’Open : « What you see is what you get… »

Ici, pas de cachettes. Tout est simplifié. C’est probablement le parcours de type links où on obtient le moins de bonds imprévus de tous les terrains utilisés dans la rotation pour l’Omnium britannique. D’autant qu’il est plus que probable cette année, à cause du temps qu’il a fait en Écosse, que les allées soient extrêmement fermes et par conséquent très rapides.

Ian Poulter, qui fut l’un des premiers à naviguer sur le parcours à l’entraînement, a mentionné qu’il valait mieux demeurer dans les allées. L’herbe longue ressemble davantage à du foin.

Le terrain sera une normale 71 longue de 7192 verges. On a augmenté la longueur du parcours de 158 verges comparativement à 2002. De tous les changements apportés, ce sont ceux effectués sur le neuvième trou qui sont les plus importants. On a acheté une parcelle de terrain au club Renaissance voisin afin d’augmenter la distance de cette normale 5 à 554 verges lorsqu’on jouera le trou sur toute sa longueur. On a aussi rallongé les 14e, 15e, 17e et 18e. Le 10e trou sera joué différemment et sera plus coudé afin de donner plus d’espace au terrain d’exercice. Le 17e, une normale 5 se jouera cette fois sur 575 verges et on terminera avec une normale 4 de 470, soit 21 verges de plus qu’en 2002.

Ce qu’il faut retenir du Muirfield c’est qu’il présente un tracé différent des autres links. Le premier neuf tourne dans le sens des aiguilles d’une horloge alors que le neuf de retour tourne dans l’autre sens. Il n’y a que trois trous, les 3e, 4e et 5e qui permettent aux joueurs d’avoir un vent soufflant dans la même direction. Tous les autres trous obligent les golfeurs à s’adapter continuellement à des vents changeants.

On a aussi repositionné certaines fosses de sable aux abords des verts. Cela exigera des joueurs beaucoup plus de dextérité qu’à l’habitude.

Les modifications, si légères soient-elles dans certains cas, ont été faites progressivement au cours des trois dernières années. Tant et si bien qu’on a été en mesure de pleinement vérifier si ces changements étaient nécessaires et s’ils en valaient vraiment la peine.
Devant un tel souci du détail, pas étonnant qu’on clame que l’on couronnera le champion de l’année. Ainsi le veut la tradition du plus ancien tournoi.

Certes, le nom de Woods revient au premier plan même s’il a soigné une blessure qui l’a tenu à l’écart du jeu depuis l’Omnium américain. Il sera certes à considérer au même titre que son compatriote Phil Mickelson qui a remporté l’Omnium d’Écosse il y a quelques jours. Mais à écouter les commentaires, il semble bien qu’un joueur européen puisse se sauver avec la victoire à cause de la connaissance du parcours et des conditions de jeu qui devraient prévaloir.

Les prétendants sont nombreux. De Poulter à Donald à Westwood. Et puis il y a aussi un jeune Nord-Irlandais qui n’a pas fait beaucoup de bruit récemment et qui est mûr pour un coup d’éclat. Et n’oublions surtout pas l’Australien Jason Day dans l’équation. À moins bien sûr qu’un vétéran ne vienne transformer le paysage comme l’ont fait Norman et Watson au cours des dernières années. Car il s’agit effectivement du seul championnat majeur où la finesse est plus importante que la puissance et où la stratégie et la patience sont des éléments clés pour la victoire.

Quant à moi, il me semble que le vainqueur du Tournoi des maîtres de 2013, Adam Scott, a tous les atouts pour tenir le coup cette fois, lui qui l’an passé a échappé la victoire avec quelques trous à jouer.