On ne sait trop si c'est le divorce de Greg Norman et Chris Evert ou la dégelée que les Américains s'apprêtent à donner aux Internationaux qui alimentera le plus les grands titres cette semaine lors de la Coupe des Présidents.

Homme public ayant toujours apporté un soin jaloux à la sauvegarde de sa vie privée, le capitaine de l'équipe internationale a préféré annoncer la nouvelle par voie de communiqué avant que l'absence de son ex-conjointe ne devienne un sujet de distraction lors de l'événement qui se déroule cette semaine à San Francisco.

Cela étant dit, son vis à vis Fred Couples avait de quoi célébrer dignement son 50e anniversaire de naissance en fin de semaine en compagnie de son assistant, Michael Jordan. L'équipe des États-Unis compte en effet sur les trois meilleurs joueurs au classement mondial, soit Tiger Woods, Phil Mickelson et Steve Stricker.

Bien que Mickelson ait été incommodé par un mal de dos au cours des derniers jours, on nous a affirmé qu'il sera prêt lors de la première journée de la compétition. Lui-même a précisé avoir souffert des mêmes maux de dos à l'approche du Championnat du Circuit. Ce qui ne l'a pas empêché éventuellement de remporter ce tournoi avec un score final de 65.

Deux autres joueurs de l'équipe américaine sont également dans le top 10 mondial soit Kenny Perry et Jim Furyk. Perry a été éprouvé par le décès de sa mère la semaine dernière. Les membres de sa famille ont insisté afin qu'il participe à la Coupe des Présidents. Quant à Furyk, il a très souvent été jumelé à Woods lors des compétition en équipes. Même s'il n'a pas remporté de victoire au cours des deux dernières saisons, il a néanmoins terminé parmi les dix premiers à ses trois derniers départs.

Sean O'Hair, 14e au classement mondial, est probablement le joueur le plus sous-estimé de l'équipe des USA, même s'il n'a aucune expérience lors de la Coupe Ryder ou de la Coupe des Présidents. Il ne faudrait pas se suspendre que Couples l'utilise en compagnie de Woods. O'Hair a remporté un tournoi cette saison et lui aussi fini trois fois dans le top 10 des tournois des séries éliminatoires pour l'obtention de la Coupe FedEx. L'équipe est également composée des gagnants de deux des tournois majeurs, soit Lucas Glover qui a remporté l'Omnium des États-Unis et Stewart Cink gagnant lors de l'Omnium Britannique. Zach Johnson et Hunter Mahan représentent aussi des valeurs sûres. Quant à Justin Leonard, il a déjà connu de meilleurs moments au cours de sa carrière et n'a jamais été en mesure de se signaler lors des compétitions en équipes, exception faite d'un coup roulé mythique en Coupe Ryder. Anthony Kim risque d'être le maillon faible de l'équipe américaine. Il a connu une saison plus qu'ordinaire après avoir été le point de mire lors de la Coupe Ryder l'an passé. Il a donné l'impression lors de la saison 2009 d'être retombé dans de mauvaises habitudes de travail.

Chez les Internationaux, c'est Geoff Ogilvy avec une 10e position qui présente le meilleur classement mondial. Le vétéran Vijay Singh se profile derrière avec une 15e position. Si Ogilvy a commencé la saison 2009 en force avec deux victoires à ses cinq premiers tournois, il a plutôt été discret en fin de calendrier.

Même si deux gagnants de tournois majeurs (Cabrera lors du Tournoi des Maîtres et Yang lors du Championnat de la PGA) sont au nombre des joueurs des Internationaux, l'équipe ne fait pas le poids devant la force de frappe de leurs rivaux. Les victoires au cours des dernières saisons se sont faites plutôt rares pour les protégés de Norman. Camilo Villegas devait en principe être la vedette montante de la formation, mais il a lui aussi connu une saison 2009 bien ordinaire. C'est aussi le cas de Robert Allenby et du vétéran Singh.

La saison n'a guère été plus facile pour Mike Weir. Même si on le retrouve toujours parmi les 30 meilleurs joueurs du circuit PGA Tour, il faut convenir qu'il ne semble pas avoir l'énergie nécessaire pour rivaliser avec les gros canons que sont Woods, Mickelson et Sticker. Ernie Els a quant à lui obtenu de meilleurs résultats vers la fin de la saison. Cela est certes encourageant, mais il est peu probable que cela soit suffisant pour mener l'équipe internationale vers une victoire finale. La situation est similaire pour Retief Goosen. Quant à Tim Clark, tant qu'il n'aura pas remporté une première victoire sur le grand circuit nord-américain il ne pourra pas convaincre les autres joueurs et les amateurs de son talent.

Il sera intéressant de voir comment se comportera le plus jeune joueur de l'équipe, Ryo Ishikawa. Il a obtenu du succès au Japon, mais son manque d'expérience en territoire nord-américain sera un handicap. Puis il y a Adam Scott, le choix surprise du capitaine Norman. Scott devait subir une légère opération au genou mais a changé ses plans quand il a reçu l'appel de son mentor. Il a connu une saison pitoyable et devra résister à la pression d'avoir été un choix «sentimental ». Cela pourrait l'aider mais aussi le plonger dans une tourmente qui serait loin d'être bénéfique pour sa carrière.

Malgré toutes les analyses que l'on peut faire des deux équipes, il reste que dans le golf, comme dans tous les sports, il faut disputer les championnats parce que rien ne peut être pris pour acquis. Si on devait se fier aux différentes colonnes statistiques du circuit PGA Tour, ce ne sont pas obligatoirement les joueurs qui ont terminé parmi les dix premiers au classement général qui se sont signalés pour la moyenne de puissance et de précision ou pour les verts en coups prescrits. C'est bien connu, on peut faire dire ce que l'on veut aux statistiques.

Malgré tout, les Américains devraient aisément remporter cette semaine la Coupe des Présidents. Une défaite signifierait qu'ils n'ont pas pris la compétition au sérieux et ce n'est certes pas le message que l'on veut envoyer aux commanditaires qui appuient déjà le circuit PGA Tour et à ceux que l'on veut attirer pour qu'il soit encore plus rentable. On a beau parler de l'importance des drapeaux et de l'honneur, il faudrait espérer que l'équipe Internationale remporte quelques victoires avant que l'on sente qu'il existe vraiment une grande rivalité entre les deux formations. Pour l'instant la Coupe se déroule sous la bannière de la franche camaraderie et l'expérience vécue il y a deux ans au Royal Montréal prouve qu'il s'agit malgré tout d'un spectacle sportif de très grande qualité.

L'importance du golf aux Jeux olympiques

On aurait tort de croire que la décision que rendront les délégués du Comité international olympique quant à l'éventuel retour du golf au programme des Jeux ne devrait avoir que peu d'impact sur la pratique du golf chez nous. Les enjeux sont énormes pour tous les responsables des différents organismes de régie qui pourraient ainsi enfin siéger sur les comités nationaux profitant de subsides gouvernementaux et qui assureraient les golfeurs d'une bien meilleure représentativité comparativement aux d'autres sports, pourtant très honteusement subventionnés par rapport au nombre de pratiquants.

Une sanction olympique obligerait la mise en place de nouveaux programmes d'initiation et de perfectionnement. Il deviendrait encore plus important de trouver des avenues qui permettraient enfin d'en arriver à stimuler la pratique du golf et d'en dégager les joueurs élites. Le Canada et le Québec comptent parmi les territoires au monde où le golf tient une place de choix en fonction du nombre de pratiquants. L'acception du golf au programme olympique assurerait la mise en place d'un programme de relève que l'on a très maladroitement oublié en croyant que cela se ferait très facilement. Il n'y a rien de facile dans le recherche de l'excellence sportive et en tenant compte de l'immense popularité de golf en Asie, de son essor constant en Europe et de son développement rapide en Amérique du Sud, il faut dès maintenant s'assurer d'être présent lors de la relance.

Le vote se déroulera le 9 octobre et l'enjeu n'est pas uniquement de permettre à Tiger Woods d'être un participer aux Jeux de 2016 à Rio, mais d'espérer qu'il y ait un golfeur de chez nous qui puisse également être de ce tournoi.