Tiger a été opéré et sera absent pour au moins quatre semaines. Trevor Immelman a effectué les sorties habituelles réservées au vainqueur du Tournoi des Maîtres et Brandt Snedeker a reçu plusieurs témoignages d'encouragement après qu'il eut fondu en larmes à la suite de sa ronde finale à Augusta. Voilà les quelques petites nouvelles servies en conclusion au Masters.

J'ai attendu quelques jours avant de dresser le bilan du dernier Tournoi des Maîtres. Je voulais analyser plus en profondeur certaines statistiques, tenter de comprendre pourquoi cette année je n'ai pas été charmé comme à l'habitude. Le Masters 2008 n'a pas levé et on tente de savoir pourquoi.

Les pointages ont été élevés cette année et surtout lors du dernier parcours. Plusieurs joueurs ont souligné que le vent a rendu leur travail très difficile, mais il y a une limite aux pauvres excuses. Il se peut qu'à l'occasion cela ait été ardu, mais souvenons-nous des conditions de l'an passé. Tuques et mitaines ont été les outils les plus appréciés à Augusta pendant une semaine. Un fort vent inhabituel du nord avait compliqué le déroulement de la compétition Dans de telles conditions on peut comprendre. Or cette année, je n'ai pas aperçu une tuque de la semaine. Thomas Levet nous a indiqué qu'à l'occasion dimanche matin, il pouvait y avoir deux bâtons de différence. À l'occasion ne signifie pas continuellement. De plus, tous ces joueurs formant l'élite mondiale ont évolué dans toutes les conditions possibles au cours de leur carrière. Qu'ils soient importunés par le vent oui, je peux en convenir. Qu'ils en perdent tous leurs moyens, non. Il doit y avoir d'autres raisons pour expliquer un nombre aussi élevé de contre-performances.

Comment expliquer que Tiger Woods n'a pas solutionné l'énigme des verts du Augusta National cette année ? Quelle explication doit-on fournir parce que Els, Garcia, Donald et Sabbatini, pour ne nommer que ceux-là, ont raté les rondes de la fin de semaine. On cherche encore à savoir pourquoi Mickelson n'a pas présenté de bons résultats. On tente encore d'expliquer les contre-performances de Casey et Flesch au cours de la journée de dimanche. On comprend mal pourquoi Snedeker a répété la même erreur au 13e trou sur un coup de moins de 200 verges. Et n'allez pas me dire dans ce dernier cas que c'est le vent qui a fait la différence ! Comment expliquer un coup de départ impardonnable de la part de Trevor Immelman au 16e ? Comment expliquer la médiocrité de son coup d'approche au 17e alors que la balle s'est retrouvée dans une fosse de sable ?

Où était passé Vijay Singh et Padraig Harrington ? Et Adam Scott et Jim Furyk et Geoff Ogilvy ? Ils se sont contentés d'être des figurants.

De plus, cette année plus que jamais, on a été en mesure de constater la lenteur de jeu chronique dont on se plaint sur le circuit PGA Tour depuis déjà quelques saisons. Il a fallu 56 minutes aux deux derniers joueurs en piste pour jouer 3 trous. Inacceptable…

Pas de lutte acharnée, quelques très rares coups spectaculaires. Les spectateurs présents sur le parcours ont été limités à admirer le grandiose terrain du Augusta National. En fait, c'est l'une des rares belles choses qu'on leur a présentées au cours de la semaine.

Bien sûr, il y a eu Player et sa 51e participation au Tournoi, mais ensuite rien ou presque.

Si Tiger avait moindrement mieux utilisé son fer droit, il aurait encore très facilement remporté cette compétition. Au cours de la seule journée de dimanche, il aurait pu retrancher quatre coups à son pointage à la suite de petits roulés ratés. Faites le calcul pour quatre jours.

Pour gagner un tournoi de cette envergure, il faut généralement présenter des résultats exceptionnels et se battre comme un enragé contre des enragés. Ce ne fut pas le cas cette année. Pourtant le décor était le même à quelques petites exceptions. Ce sont les acteurs qui n'ont pas bien joué leur rôle. À se demander s'ils n'avaient pas tous déjà concédé la victoire à Tiger Woods et qu'ils se sont aperçus trop tard qu'ils avaient peut-être des chances de l'emporter.