À 37ans, l’Espagnol Sergio Garcia remporte enfin un titre majeur et se débarrasse du même coup de l’étiquette de meilleur joueur au monde sans victoire majeure. Il atteint enfin son objectif à sa 74e tentative en Grand Chelem, le jour même où son regretté compatriote Seve Ballesteros aurait fêté son 60e anniversaire de naissance.

En ce dimanche après-midi ensoleillé sur le magnifique parcours du Augusta National, on a assisté à un spectacle haut en couleur entre Garcia et l’Anglais Justin Rose, si bien qu’on a dû se rendre en prolongation pour déterminer un gagnant. Ce duel au sommet a été fertile en émotions et rempli de rebondissements. Les deux joueurs ont tenu les millions de téléspectateurs en haleine au cours des deux dernières heures et c’est finalement une erreur de Rose, à son coup de départ au premier trou de prolongation, qui a ouvert la porte à celui que l’on surnomme affectueusement « El Nino ».

Garcia a mentionné après sa ronde que jamais il ne s’était senti aussi calme et serein lors d’une finale de tournoi majeur et qu’en aucun moment il n’a douté de sa capacité à gagner. Il est demeuré bien concentré lorsqu’il a connu un passage à vide au début du deuxième neuf. Après avoir commis des bogueys sur les 10e et 11e trous, il s’est retrouvé en très mauvaise position au 13e trou, sur lequel il a sauvé une normale in extremis malgré un coup de pénalité. Sur le même trou, Rose a aussi réussi la normale, ratant un court roulé qui lui aurait permis de prendre une avance de trois coups. Garcia a par la suite réussi un oiselet au 14e et un superbe aigle au 15e trou pour prendre l’avance par un coup. On a ensuite joué au chat et à la souris lors des derniers trous, les deux joueurs offrant un spectacle dont on se souviendra longtemps.

La victoire de Garcia demeure l’une des plus populaires de l’ère moderne, tellement que les spectateurs chantaient son nom en choeur une fois la victoire confirmée. Garcia s’est dit très touché par ce geste, tellement qu’il avait l’impression d’être en Espagne. J’estime que les spectateurs et les nombreux téléspectateurs qui souhaitaient le voir triompher voulaient tout simplement lui exprimer leur admiration et lui laisser savoir à quel point on apprécie sa carrière dans l’ensemble. Garcia a fait preuve de ténacité et de courage lors de cette ronde ultime et n’a pas volé ce premier gain majeur même si Rose le méritait tout autant. Ce dernier a été impliqué dans deux des meilleurs duels des neuf derniers mois. D’abord lors du tournoi olympique à Rio, alors qu’il avait résisté aux assauts du Suédois Henryk Stenson pour finalement gagner la médaille d’or. Puis, il y a eu dimanche, lors de cette enlevante ronde finale au Masters. On pourrait certes ajouter à cette liste le duel Stenson- Mickelson lors de l’Omnium britannique en juillet dernier. Tout ça pour dire que l’on a droit à du très grand golf lors des grands rendez-vous même sans la présence de Tiger Woods. Le golf professionnel est en bonne santé et la qualité de la relève nous laisse croire que ce sport va continuer de progresser à travers le monde au cours des prochaines années.

Cette victoire place Garcia au septième rang mondial. Il a aussi grimpé de la 70e à la 12e position au classement de la Coupe FedEx. Il a aussi touché 1 980 000 dollars en bourse pour accompagner son veston vert. Du côté de Rose, plus riche de 1 188 000 dollars grâce à sa deuxième place, il occupe maintenant la huitième position de la hiérarchie mondiale, un gain de six échelons. Le Sud-Africain Charl Schwartzel, grâce à un superbe oiselet au dernier trou, a pris le troisième rang, devançant ainsi Matt Kuchar et Thomas Pieters par un coup, Il grimpe ainsi de 11 positions au niveau mondial (29e à 18e) et passe au 42e rang à la Coupe FedEx, un gain prodigieux de 54 places.

Prochaine étape : le tournoi RBC Heritage

Les joueurs ont rendez-vous en Caroline du Sud cette semaine, plus précisément à Harbor Town, pour la présentation du tournoi RBC Heritage. Même si cette compétition suit immédiatement un tournoi majeur, le peloton de départ est tout de même très relevé. Mis à part le champion en titre, le Sud-Africain Branden Grace, notons la présence des Américains Matt Kuchar, Jim Furyk, Bill Haas, Charley Hoffman et Patrick Cantlay. Du côté international, les joueurs de premier plan sont fort nombreux: Danny willett, Rafa Cabrera-Bello, Hideto Tanihara, Matthew Fitzpatrick, Luke Donald, Greame McDowell, Tyrell Hatton, Andrew Johnston, Martin Kaymer, Francesco Molinari ainsi que les Canadiens Adam Hadwin, Greame DeLaet, Nick Taylor et David Hearn. Il sera intéressant aussi de suivre la progression du jeune Rafael Campos, de Puerto Rico, qui n’a pas de statut officiel sur le circuit, mais qui a terminé dans le top-10 à ses deux derniers tournois.

Vous pourrez suivre les troisième et quatrième rondes de ce tournoi, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS.