Une Coupe sur un fond de morosité
Golf lundi, 7 nov. 2011. 16:46 jeudi, 12 déc. 2024. 12:37
Décidemment, le golf professionnel n'a pas fini de traverser la période creuse où semble l'avoir plongé le scandale impliquant Tiger Woods, il y a de cela deux ans.
Encore tout récemment, l'ex-cadet de Tiger, Steve Williams, y est allé de propos racistes à l'endroit de celui qui l'a congédié il y a quelques mois. Ces propos ont terni l'image de ce sport qui tarde à se trouver des nouvelles vedettes dignes de ce vocable.
Dans le cadre d'une soirée soulignant officieusement la fin de l'année pour la plupart des joueurs, cadets, journalistes et membres de la caravane des tournois professionnels; on a procédé à diverses présentations.
Rien de formel. Cela se fait généralement à l'enseigne de l'humour et il n'est pas rare que certaines remarques corrosives viennent épicer les discours, au grand plaisir des personnes présentes.
On a décerné à Williams l'honneur de la « Célébration de l'année » après la victoire de son nouvel employeur, Adam Scott lors du Championnat Bridgestone. Williams avait alors déclaré qu'il s'agissait « du plus beau jour de sa vie » faisant ainsi réagir de nombreux observateurs qui avaient trouvé ses propos nettement démesurés. Invité sur scène afin de commenter sa nomination, il a déclaré ce qui suit : « C'était mon but de lui mettre bien profond dans son trou du c de noir »
Pas nécessaire de préciser que la surprise pour les convives fut totale. La nouvelle a bien sûr fait le tour de la planète en quelques minutes confirmant à tout le moins deux hypothèses : Williams est un parfait imbécile et le golf tarde à se débarrasser des préjugés racistes qui ont marqué une partie de son histoire.
Williams s'est excusé prétextant que cela se voulait une réplique assortie d'humour. On a utilisé cette déclaration hors contexte disait-il. Pourtant, comme le soulignait si justement un confrère américain, sur une scène, avec un micro en main et devant un auditoire de près de 300 personnes, ça ne ressemble pas à une déclaration faite sous le signe de la confidentialité.
L'agent de Woods a mentionné que Tiger regrette cette situation. Adam Scott, actuel employeur de Williams, estime que l'incident est clos. Greg Norman a indiqué que les propos de Williams étaient stupides, mais ne méritaient pas un congédiement. Fred Couples pensait tout le contraire : impossible d'être entouré d'un cadet qui tient des propos semblables.
Les dirigeants des deux principaux circuits de golf professionnel, PGA Tour et European Tour ont condamné les paroles de Williams les jugeant inappropriées et ont mentionné que le dossier était clos sans plus.
Dans n'importe quelle entreprise, Williams, pour avoir tenu des propos semblables, aurait été congédié sur-le-champ. Il pourra malgré tout continuer de travailler. Williams qui n'en est pas à ses premières offenses et qui a très souvent tenu des propos irrespectueux vis-à-vis plusieurs joueurs. Et qui s'est aussi permis de bousculer un nombre incalculable de membres de la presse ou de spectateurs.
Je comprends mal qu'on passe rapidement l'éponge à la suite de cet incident. Je comprends encore moins bien une affaire qui remonte à 1997 et qui est survenue au lendemain de la première victoire de Tiger au Tournoi des Maîtres.
Fuzzy Zoeller, reconnu comme un bon vivant par l'ensemble des gens de la profession avait, verre à la main et débité du score de 78 qu'il avait présenté en ronde finale, dit ce qui suit à la suite du triomphe de Woods : « Ce petit garçon frappe bien la balle et joue bien sur les verts. Il fait tout ce qu'il faut pour gagner. Donc, voici ce que vous devriez faire quand il arrivera ici? Vous lui donnerez une claque dans le dos et le féliciterez en lui ajoutant de bien en profiter et dites-lui de ne pas servir de poulet frit l'an prochain (au Diner des Champions) et des choux ou peu importe ce qu'on sert avec ça »
Ces propos avaient été jugés racistes. L'allusion « little boy » disait-on faisait référence aux paroles que tenaient jadis les grands propriétaires envers leurs esclaves. L'allusion au menu, selon certains, était péjorative et laissait entendre qu'un noir n'avait aucune connaissance en matière d'alimentation et encore moins en gastronomie.
Zoeller a immédiatement perdu deux importants contrats de commandite. Il n'a plus jamais été le même joueur, lui qui pourtant était considéré comme l'un des professionnels les plus populaires auprès du public.
Si Zoeller fut accusé de racisme et cloué au pilori quel sort devrait-on réserver à Steve Williams? Et je vous avoue que ce que j'ai lu dans diverses tribunes m'a profondément inquiété. Un très grand nombre de personnes ont banalisé les commentaires de Williams. Je trouve cela très inquiétant.
Voilà comment se dessine la Coupe des Présidents avec le Masters Australien au cours de la prochaine fin de semaine comme terrain d'entrainement pour la majorité des joueurs inscrits. On réclame déjà une confrontation entre Tiger Woods et Adam Scott afin qu'on règle des comptes avec Steve Williams.
On exige des capitaines que les deux joueurs soient confrontés l'un à l'autre dès la première journée de la Coupe des Présidents.
Voilà où on en est quand on cherche désespérément à trouver un joueur vedette pour mener la locomotive d'un sport professionnel. Quant aux efforts pour diminuer et éliminer le racisme au golf professionnel, on repassera. Petite question en terminant : Combien y a-t-il de golfeurs noirs américains au sein du PGA Tour en vue de la saison 2012? Un seul. Tiger Woods.
Encore tout récemment, l'ex-cadet de Tiger, Steve Williams, y est allé de propos racistes à l'endroit de celui qui l'a congédié il y a quelques mois. Ces propos ont terni l'image de ce sport qui tarde à se trouver des nouvelles vedettes dignes de ce vocable.
Dans le cadre d'une soirée soulignant officieusement la fin de l'année pour la plupart des joueurs, cadets, journalistes et membres de la caravane des tournois professionnels; on a procédé à diverses présentations.
Rien de formel. Cela se fait généralement à l'enseigne de l'humour et il n'est pas rare que certaines remarques corrosives viennent épicer les discours, au grand plaisir des personnes présentes.
On a décerné à Williams l'honneur de la « Célébration de l'année » après la victoire de son nouvel employeur, Adam Scott lors du Championnat Bridgestone. Williams avait alors déclaré qu'il s'agissait « du plus beau jour de sa vie » faisant ainsi réagir de nombreux observateurs qui avaient trouvé ses propos nettement démesurés. Invité sur scène afin de commenter sa nomination, il a déclaré ce qui suit : « C'était mon but de lui mettre bien profond dans son trou du c de noir »
Pas nécessaire de préciser que la surprise pour les convives fut totale. La nouvelle a bien sûr fait le tour de la planète en quelques minutes confirmant à tout le moins deux hypothèses : Williams est un parfait imbécile et le golf tarde à se débarrasser des préjugés racistes qui ont marqué une partie de son histoire.
Williams s'est excusé prétextant que cela se voulait une réplique assortie d'humour. On a utilisé cette déclaration hors contexte disait-il. Pourtant, comme le soulignait si justement un confrère américain, sur une scène, avec un micro en main et devant un auditoire de près de 300 personnes, ça ne ressemble pas à une déclaration faite sous le signe de la confidentialité.
L'agent de Woods a mentionné que Tiger regrette cette situation. Adam Scott, actuel employeur de Williams, estime que l'incident est clos. Greg Norman a indiqué que les propos de Williams étaient stupides, mais ne méritaient pas un congédiement. Fred Couples pensait tout le contraire : impossible d'être entouré d'un cadet qui tient des propos semblables.
Les dirigeants des deux principaux circuits de golf professionnel, PGA Tour et European Tour ont condamné les paroles de Williams les jugeant inappropriées et ont mentionné que le dossier était clos sans plus.
Dans n'importe quelle entreprise, Williams, pour avoir tenu des propos semblables, aurait été congédié sur-le-champ. Il pourra malgré tout continuer de travailler. Williams qui n'en est pas à ses premières offenses et qui a très souvent tenu des propos irrespectueux vis-à-vis plusieurs joueurs. Et qui s'est aussi permis de bousculer un nombre incalculable de membres de la presse ou de spectateurs.
Je comprends mal qu'on passe rapidement l'éponge à la suite de cet incident. Je comprends encore moins bien une affaire qui remonte à 1997 et qui est survenue au lendemain de la première victoire de Tiger au Tournoi des Maîtres.
Fuzzy Zoeller, reconnu comme un bon vivant par l'ensemble des gens de la profession avait, verre à la main et débité du score de 78 qu'il avait présenté en ronde finale, dit ce qui suit à la suite du triomphe de Woods : « Ce petit garçon frappe bien la balle et joue bien sur les verts. Il fait tout ce qu'il faut pour gagner. Donc, voici ce que vous devriez faire quand il arrivera ici? Vous lui donnerez une claque dans le dos et le féliciterez en lui ajoutant de bien en profiter et dites-lui de ne pas servir de poulet frit l'an prochain (au Diner des Champions) et des choux ou peu importe ce qu'on sert avec ça »
Ces propos avaient été jugés racistes. L'allusion « little boy » disait-on faisait référence aux paroles que tenaient jadis les grands propriétaires envers leurs esclaves. L'allusion au menu, selon certains, était péjorative et laissait entendre qu'un noir n'avait aucune connaissance en matière d'alimentation et encore moins en gastronomie.
Zoeller a immédiatement perdu deux importants contrats de commandite. Il n'a plus jamais été le même joueur, lui qui pourtant était considéré comme l'un des professionnels les plus populaires auprès du public.
Si Zoeller fut accusé de racisme et cloué au pilori quel sort devrait-on réserver à Steve Williams? Et je vous avoue que ce que j'ai lu dans diverses tribunes m'a profondément inquiété. Un très grand nombre de personnes ont banalisé les commentaires de Williams. Je trouve cela très inquiétant.
Voilà comment se dessine la Coupe des Présidents avec le Masters Australien au cours de la prochaine fin de semaine comme terrain d'entrainement pour la majorité des joueurs inscrits. On réclame déjà une confrontation entre Tiger Woods et Adam Scott afin qu'on règle des comptes avec Steve Williams.
On exige des capitaines que les deux joueurs soient confrontés l'un à l'autre dès la première journée de la Coupe des Présidents.
Voilà où on en est quand on cherche désespérément à trouver un joueur vedette pour mener la locomotive d'un sport professionnel. Quant aux efforts pour diminuer et éliminer le racisme au golf professionnel, on repassera. Petite question en terminant : Combien y a-t-il de golfeurs noirs américains au sein du PGA Tour en vue de la saison 2012? Un seul. Tiger Woods.