L’évènement a pris des proportions qui dépassent le cadre sportif, un peu comme le Super Bowl ou le Mundial. La Coupe Ryder est devenu un rendez-vous incontournable pour qui conque insiste pour être du jet-set.

Les préparatifs sportifs ont occupé l’arrière-scène depuis que les Américains ont débarqué en Écosse, où on est à se remettre du référendum et aussi du vote du Royal and Ancient, dont les quelques 2 400 membres répartis un peu partout sur la planète ont enfin accepté les femmes en tant que membres.

Au premier coup d’œil, la victoire des Européens semblait acquise avant même que ne débute le tournoi. Certes à cause de la présence de Rory McIlroy, premier joueur mondial ; Sergio Garcia, troisième au classement mondial ; Henrik Stenson, cinquième et Justin Rose, sixième. Peu importe que Jim Furyk soit quatrième, Bubba Watson septième et Matt Kuchar neuvième. Pourquoi?

Parce que les Américains ne compteront pas sur les services de Tiger Woods, de Dustin Johnson et de Jason Dufner. Une représentation américaine décimée et qui par surcroît n’a remporté que deux victoires seulement lors des sept derniers tournois.

À cela s’ajoute la présence de joueurs qui n’ont guère été brillants à leurs dernières sorties ou au cours de la saison. Patrick Reed, Webb Simpson, Keegan Bradley et Hunter Mahan n’ont pas impressionné personne au cours des récentes semaines.

Puis, les Européens évoluent à domicile et ils sont confortables avec la formule, que ce soit en coups alternatifs ou en compétition meilleure balle.

Mais voilà que les médias en mal d’informations ont scruté les moindres faits et gestes des Bleus. Et ils ont trouvé que la situation n’est pas aussi rose qu’on voulait bien le croire.

Le titre de capitaine de Paul McGinley a été remis en question par Darren Clarke à qui on avait aussi offert le poste et qui l’avait d’abord refusé avant de revenir sur sa décision. Il a ensuite mentionné qu’il aurait préféré Colin Montgomerie. L’histoire a jeté un froid sur les membres de l’équipe. C’est aussi le cas de cette brouille légale qui oppose Rory McIlroy et Graeme McDowell concernant les firmes qui ont géré leur carrière.

Et puis il y a ce choix du capitaine qui a préféré Lee Westwood à Luke Donald qui avait pourtant appuyé McGinley dans sa quête pour devenir capitaine de l’équipe. Westwood a connu une saison misérable et n’a épaté personne lors du dernier week-end, inscrivant cinq bogeys et un double lors de la ronde finale de l’Omnium du Pays de Galles. Rien de bien rassurant.

Les évènements sportifs de grande envergure ont pris des dimensions telles que la compétition en soi semble avoir de moins en moins d’importance. Les statistiques énoncées concernent davantage les 80 kilomètres de câble optique et les 26 kilomètres de cordes pour délimiter l’espace réservé aux spectateurs. Ou encore ce que mangeront les 250 000 spectateurs attendus à Gleneagles lors de la prochaine fin de semaine. Fort heureusement, on nous a indiqué qu’on ne manquera rien de l’action grâce aux 946 journalistes accrédités et au 900 employés des réseaux de télévision qui diffuseront l’évènement dans 185 pays ou territoires, permettant ainsi à 544 000 000 foyers de suivre le tournoi pendant trois jours.

À la Coupe Ryder, comme au Super Bowl ou au Mundial, on est en mal d’histoires. Assez les spéculations et potins mais il semble bien qu’on n’a guère le choix d’agir de la sorte. Il faut bien que quelqu'un mette la table question de vanter ce qu’il y a au menu.

Reste qu’en regardant de plus près ce que Tom Watson a sous la main, je ne suis pas certain que les Européens auront la vie aussi facile qu’on pourrait le croire. Je conviens qu’ils sont établis favoris, mais à la Coupe Ryder, rien n’est jamais pareil. L’histoire de cette compétition est remplie de surprises, de brillantes et de piètres performances tant la pression est forte sur les golfeurs. C’est de cette histoire là dont on parlera è compter de vendredi matin.