Alex Kovalev peut faire la différence
Hockey vendredi, 20 févr. 2009. 22:02 dimanche, 15 déc. 2024. 01:55
Suis-je surpris du dénouement de la "saga Kovalev"? Non, parce que je suis d'avis que pour le Canadien, la meilleure solution dans ce dossier était de demeurer à l'interne.
Les dirigeants du Tricolore connaissent Alex Kovalev comme s'ils l'avaient tricoté. Ils savent exactement comment il est et ce qu'il est capable de faire lorsqu'il est placé dans des situations favorables. Quand il se sent bien, Kovalev est capable d'aider cette équipe. Donc, pourquoi aller chercher un joueur de l'extérieur que tu connais plus ou moins et qui aura besoin d'un certain temps pour s'acclimater quand tu as déjà un gars qui peut faire la différence dans tes rangs?
Selon moi, un Kovalev au sommet de son art est ce genre de joueur qui peut faire la différence et rendre son équipe meilleure. Il l'a prouvé l'an passé!
C'était évident que l'option privilégiée par Bob Gainey était la première dans le plan du Canadien. Je trouve toutefois bizarre qu'on dise qu'on va se donner quatre matchs pour évaluer le rendement de Kovalev. Ça fait cinq ans qu'on l'a sous les yeux! L'évaluation devrait être complète depuis longtemps.
Le retour de Kovalev est-il temporaire? Son espérance de vie à Montréal n'est-elle que de quelques semaines? Personnellement, j'espère qu'il terminera la saison ici parce que je crois qu'il est un élément important au sein de cette équipe. Il faut seulement trouver une façon de bâtir l'équipe autour de lui. Le Canadien a fait de Kovalev son plan A au début de la saison et il doit maintenant prendre des décisions en conséquence.
On a entendu toutes sortes d'histoires concernant le talentueux attaquant. On dit qu'il ne fait pas l'unanimité dans le vestiaire, que son entraîneur n'est plus capable de le blairer. Qu'est-ce qui est vrai? Qu'est-ce qui est faux? Il est clair qu'il faut en prendre et en laisser. Personnellement, je pense que le divorce, pour cette année on s'entend, est évitable. Dans le fond, tous ces joueurs sont comme des entrepreneurs privés qui travaillent pour la même cause. Je suis convaincu qu'ils sont capables, pour un certain temps, de mettre leur égo de côté.
Évidemment, si Gainey et Carbonneau en sont rendus à croire qu'il existe un problème de chimie grave dans le vestiaire, il faut se débarrasser des fauteurs de troubles. Mais pour ça, il faut être certain de son coup et personnellement, je crois qu'ils ne le sont pas. Après tout, Gainey a dit vendredi que son équipe, selon lui, est capable de gagner comme en début d'année. C'est donc dire qu'à ses yeux, le supposé problème de n'existe pas.
Le bon geste, la mauvaise personne
Gainey a-t-il joué les bonnes cartes dans toute cette histoire? L'avenir le dira, mais si vous me demandez mon avis, j'aurais préféré voir le directeur général autoriser son entraîneur à poser ces gestes plutôt que de se mettre le nez là-dedans directement. Je crois que Guy aurait pu gérer ce problème avec l'appui de son patron.
On n'a jamais vu, à Montréal, l'entraîneur mettre Kovalev dans les estrades et je crois que la dernière situation était le moment idéal pour une première fois. C'était l'occasion parfaite pour l'entraîneur de montrer à tout le monde dans le vestiaire que c'est lui le patron. Il me semble que le message serait passé plus clairement de cette façon.
Maintenant, les joueurs savent que le vrai boss est en haut, sur la passerelle. C'est là où je suis en désaccord avec la façon dont cette histoire s'est déroulée.
Aussi, je trouve que le geste de Gainey est survenu trop tard. On aurait eu un paquet de raisons de prendre ces mesures bien avant. Par exemple, pensez à toutes les punitions inutiles que Kovalev a prises en début de saison. Je me souviens entre autre très bien du soir du 20 novembre, contre les Sénateurs d'Ottawa. L'Artiste a écopé d'une pénalité stupide en deuxième période et pour lui faire comprendre sa faute, on l'a envoyé sur la glace pour commencer la troisième.
On a raté des occasions de le punir aux moments où ça aurait pu rapporter. Le message aurait pu passer plus tôt.
J'aurais également aimé qu'on réintègre Kovalev dans la formation de façon progressive plutôt que de lui redonner immédiatement le confort de ses vieux compagnons de trio. Pendant ce temps-là, on renvoie le jeune Pacioretty sur la quatrième ligne pour le récompenser d'avoir été l'un des meilleurs joueurs de l'équipe contre Pittsburgh.
Quel message envoie-t-on à l'équipe en agissant de la sorte? Et qu'est-ce qu'on dit à Pacioretty, qui a connu un match remarquable avec Kostitsyn et Plekanec? "Tu es jeune, ce n'est pas grave..." On aurait dû lui montrer qu'il avait mérité sa place et qu'il la garderait tant et aussi longtemps qu'il ne la perdrait pas.
Transiger tout en respectant le plan
Si je suis Bob Gainey aujourd'hui, mon travail n'est pas terminé avec le retour de Kovalev. Il reste plus d'une semaine avant la date limite pour les transactions et je reste à l'écoute, c'est certain. Premièrement, si j'ai toujours dans la tête de me débarrasser de Kovalev, c'est évident que je cherche de l'appui en offensive.
Avec l'acquisition récente de Schneider, je pense que le Canadien est capable de faire un bon bout de chemin. Je suis parfaitement conscient que le vétéran défenseur n'est pas M. Hockey, mais si son arrivée permet de stabiliser l'équipe en défensive - et je ne parle pas seulement des défenseurs, mais des unités de cinq qui travaillent sur la patinoire - on pourra dire que son addition est favorable.
L'addition de Schneider n'est pas un pas en avant majeur, mais c'est un plus. On est plus solide avec lui que sans lui. Le jeu de puissance s'en porte mieux, tout comme la relance de l'attaque.
Devant le filet, il faut garder confiance en Price et non changer de plan à chaque semaine. C'est là où j'ai parfois de la difficulté avec les amateurs de hockey. Chaque fois qu'il arrive un petit pépin, il faudrait changer de plan. Mais ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner! L'an passé, le Canadien a décidé que le plan passait par Price. Aujourd'hui, il faut vivre avec cette décision.
Ceux qui disent que ça prend un vétéran derrière lui? Il y a déjà Marc Denis, un vétéran que Gainey a décidé d'amener exactement dans ce but. Cette décision aussi, elle a été prise par Bob Gainey. Arrêtons d'aller chercher ailleurs, il est ici le plan B.
Je crois sincèrement que le Canadien possède tous les éléments pour que ça fonctionne. Il suffit maintenant de poser tous les petits gestes concrets pour permettre à l'équipe de reprendre la bonne direction.
Les décisions de Carbo
Désastreux. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire le voyage que vient de vivre le Canadien.
Les deux dernières semaines ont été dévastatrices, personne ne s'attendait à ce que ça tourne au cauchemar à ce point. L'équipe a été dominée. Elle s'est carrément fait ouvrir défensivement. Elle a perdu beaucoup de confiance et c'est maintenant le temps de la rebâtir, tranquillement.
Ce qui m'a marqué au cours de ce voyage, c'est le nombre de décisions étranges que Carbonneau a continué à prendre. Évidemment, je regarde tout ça d'un point de vue extérieur.
Ça fait 13 ans que j'analyse des matchs de hockey à RDS. J'ai été entraîneur et, avant ça, joueur. De ma position, je regarde certaines décisions que prend Guy et, comme plusieurs d'entre vous, j'ai de la difficulté à comprendre. Le jonglage constant avec les trios, l'utilisation à profusion de joueurs de la Ligue américaine, l'insertion de huit défenseurs dans l'alignement, le roulement des quatre trios en toutes circonstances... La liste est longue et je suis certain que vous la connaissez par cœur.
Si nous on voit tout ça, pensez-vous que les joueurs ne se posent pas des questions? Parce qu'il ne faut pas se le cacher : parfois, Carbo est dur à suivre. C'est ce qui, je pense, peut contribuer à creuser l'écart entre lui et ses joueurs.
À un certain moment, les joueurs se demandent ce que l'entraîneur a en tête et leur confiance en leur pilote s'effrite, les deux parties s'éloignent. À cet égard, il va falloir un rapprochement chez le Canadien.
J'insiste : je ne dis pas que Guy Carbonneau est un mauvais coach, mais souvent, j'ai de la difficulté à comprendre ses décisions.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Les dirigeants du Tricolore connaissent Alex Kovalev comme s'ils l'avaient tricoté. Ils savent exactement comment il est et ce qu'il est capable de faire lorsqu'il est placé dans des situations favorables. Quand il se sent bien, Kovalev est capable d'aider cette équipe. Donc, pourquoi aller chercher un joueur de l'extérieur que tu connais plus ou moins et qui aura besoin d'un certain temps pour s'acclimater quand tu as déjà un gars qui peut faire la différence dans tes rangs?
Selon moi, un Kovalev au sommet de son art est ce genre de joueur qui peut faire la différence et rendre son équipe meilleure. Il l'a prouvé l'an passé!
C'était évident que l'option privilégiée par Bob Gainey était la première dans le plan du Canadien. Je trouve toutefois bizarre qu'on dise qu'on va se donner quatre matchs pour évaluer le rendement de Kovalev. Ça fait cinq ans qu'on l'a sous les yeux! L'évaluation devrait être complète depuis longtemps.
Le retour de Kovalev est-il temporaire? Son espérance de vie à Montréal n'est-elle que de quelques semaines? Personnellement, j'espère qu'il terminera la saison ici parce que je crois qu'il est un élément important au sein de cette équipe. Il faut seulement trouver une façon de bâtir l'équipe autour de lui. Le Canadien a fait de Kovalev son plan A au début de la saison et il doit maintenant prendre des décisions en conséquence.
On a entendu toutes sortes d'histoires concernant le talentueux attaquant. On dit qu'il ne fait pas l'unanimité dans le vestiaire, que son entraîneur n'est plus capable de le blairer. Qu'est-ce qui est vrai? Qu'est-ce qui est faux? Il est clair qu'il faut en prendre et en laisser. Personnellement, je pense que le divorce, pour cette année on s'entend, est évitable. Dans le fond, tous ces joueurs sont comme des entrepreneurs privés qui travaillent pour la même cause. Je suis convaincu qu'ils sont capables, pour un certain temps, de mettre leur égo de côté.
Évidemment, si Gainey et Carbonneau en sont rendus à croire qu'il existe un problème de chimie grave dans le vestiaire, il faut se débarrasser des fauteurs de troubles. Mais pour ça, il faut être certain de son coup et personnellement, je crois qu'ils ne le sont pas. Après tout, Gainey a dit vendredi que son équipe, selon lui, est capable de gagner comme en début d'année. C'est donc dire qu'à ses yeux, le supposé problème de n'existe pas.
Le bon geste, la mauvaise personne
Gainey a-t-il joué les bonnes cartes dans toute cette histoire? L'avenir le dira, mais si vous me demandez mon avis, j'aurais préféré voir le directeur général autoriser son entraîneur à poser ces gestes plutôt que de se mettre le nez là-dedans directement. Je crois que Guy aurait pu gérer ce problème avec l'appui de son patron.
On n'a jamais vu, à Montréal, l'entraîneur mettre Kovalev dans les estrades et je crois que la dernière situation était le moment idéal pour une première fois. C'était l'occasion parfaite pour l'entraîneur de montrer à tout le monde dans le vestiaire que c'est lui le patron. Il me semble que le message serait passé plus clairement de cette façon.
Maintenant, les joueurs savent que le vrai boss est en haut, sur la passerelle. C'est là où je suis en désaccord avec la façon dont cette histoire s'est déroulée.
Aussi, je trouve que le geste de Gainey est survenu trop tard. On aurait eu un paquet de raisons de prendre ces mesures bien avant. Par exemple, pensez à toutes les punitions inutiles que Kovalev a prises en début de saison. Je me souviens entre autre très bien du soir du 20 novembre, contre les Sénateurs d'Ottawa. L'Artiste a écopé d'une pénalité stupide en deuxième période et pour lui faire comprendre sa faute, on l'a envoyé sur la glace pour commencer la troisième.
On a raté des occasions de le punir aux moments où ça aurait pu rapporter. Le message aurait pu passer plus tôt.
J'aurais également aimé qu'on réintègre Kovalev dans la formation de façon progressive plutôt que de lui redonner immédiatement le confort de ses vieux compagnons de trio. Pendant ce temps-là, on renvoie le jeune Pacioretty sur la quatrième ligne pour le récompenser d'avoir été l'un des meilleurs joueurs de l'équipe contre Pittsburgh.
Quel message envoie-t-on à l'équipe en agissant de la sorte? Et qu'est-ce qu'on dit à Pacioretty, qui a connu un match remarquable avec Kostitsyn et Plekanec? "Tu es jeune, ce n'est pas grave..." On aurait dû lui montrer qu'il avait mérité sa place et qu'il la garderait tant et aussi longtemps qu'il ne la perdrait pas.
Transiger tout en respectant le plan
Si je suis Bob Gainey aujourd'hui, mon travail n'est pas terminé avec le retour de Kovalev. Il reste plus d'une semaine avant la date limite pour les transactions et je reste à l'écoute, c'est certain. Premièrement, si j'ai toujours dans la tête de me débarrasser de Kovalev, c'est évident que je cherche de l'appui en offensive.
Avec l'acquisition récente de Schneider, je pense que le Canadien est capable de faire un bon bout de chemin. Je suis parfaitement conscient que le vétéran défenseur n'est pas M. Hockey, mais si son arrivée permet de stabiliser l'équipe en défensive - et je ne parle pas seulement des défenseurs, mais des unités de cinq qui travaillent sur la patinoire - on pourra dire que son addition est favorable.
L'addition de Schneider n'est pas un pas en avant majeur, mais c'est un plus. On est plus solide avec lui que sans lui. Le jeu de puissance s'en porte mieux, tout comme la relance de l'attaque.
Devant le filet, il faut garder confiance en Price et non changer de plan à chaque semaine. C'est là où j'ai parfois de la difficulté avec les amateurs de hockey. Chaque fois qu'il arrive un petit pépin, il faudrait changer de plan. Mais ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner! L'an passé, le Canadien a décidé que le plan passait par Price. Aujourd'hui, il faut vivre avec cette décision.
Ceux qui disent que ça prend un vétéran derrière lui? Il y a déjà Marc Denis, un vétéran que Gainey a décidé d'amener exactement dans ce but. Cette décision aussi, elle a été prise par Bob Gainey. Arrêtons d'aller chercher ailleurs, il est ici le plan B.
Je crois sincèrement que le Canadien possède tous les éléments pour que ça fonctionne. Il suffit maintenant de poser tous les petits gestes concrets pour permettre à l'équipe de reprendre la bonne direction.
Les décisions de Carbo
Désastreux. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire le voyage que vient de vivre le Canadien.
Les deux dernières semaines ont été dévastatrices, personne ne s'attendait à ce que ça tourne au cauchemar à ce point. L'équipe a été dominée. Elle s'est carrément fait ouvrir défensivement. Elle a perdu beaucoup de confiance et c'est maintenant le temps de la rebâtir, tranquillement.
Ce qui m'a marqué au cours de ce voyage, c'est le nombre de décisions étranges que Carbonneau a continué à prendre. Évidemment, je regarde tout ça d'un point de vue extérieur.
Ça fait 13 ans que j'analyse des matchs de hockey à RDS. J'ai été entraîneur et, avant ça, joueur. De ma position, je regarde certaines décisions que prend Guy et, comme plusieurs d'entre vous, j'ai de la difficulté à comprendre. Le jonglage constant avec les trios, l'utilisation à profusion de joueurs de la Ligue américaine, l'insertion de huit défenseurs dans l'alignement, le roulement des quatre trios en toutes circonstances... La liste est longue et je suis certain que vous la connaissez par cœur.
Si nous on voit tout ça, pensez-vous que les joueurs ne se posent pas des questions? Parce qu'il ne faut pas se le cacher : parfois, Carbo est dur à suivre. C'est ce qui, je pense, peut contribuer à creuser l'écart entre lui et ses joueurs.
À un certain moment, les joueurs se demandent ce que l'entraîneur a en tête et leur confiance en leur pilote s'effrite, les deux parties s'éloignent. À cet égard, il va falloir un rapprochement chez le Canadien.
J'insiste : je ne dis pas que Guy Carbonneau est un mauvais coach, mais souvent, j'ai de la difficulté à comprendre ses décisions.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.