La finale de la coupe Stanley opposera les Penguins de Pittsburgh aux Blackhawks de Chicago, qui vont éliminer les champions en titre. Dans les deux cas, les séries vont se terminer en six parties et je vous explique pourquoi.

Il faut se demander si les Hurricanes auront encore assez d'énergie pour livrer une chaude lutte aux Penguins. Les hommes de Paul Maurice ont déjà disputé deux séries intenses de sept matchs et je me dois de favoriser Pittsburgh.

Selon moi, les Hurricanes vont manquer de jus contre une formation aussi offensive que les Penguins. Le gardien Cam Ward devra être vraiment très bon pour espérer amener son club à la finale de la coupe Stanley.

En attaque, on ne peut pas comparer les deux équipes, les Penguins étant supérieurs. La Caroline est toutefois une équipe soudée, qui joue un style de jeu hermétique et qui profite de ses occasions pour trouver le fond du filet. Les Hurricanes font tout ce qu'on leur demande et le font avec intensité. Les gars croient au système et ils ne se compliquent pas la vie. Outre Eric Staal et Ward, il n'y a pas de vedettes dans l'équipe. C'est un travail collectif. À la défense, Joni Pitkanen fait de l'excellent travail en jouant environ 27 minutes par partie.

Au niveau de l'intensité, de l'effort et de l'engagement, il n'y a pas une meilleure équipe actuellement dans la LNH que les Hurricanes.

Les Penguins sont jeunes mais expérimentés. Ils ont grandi en participant à la finale l'an dernier contre Detroit. Et dans la formation, Dan Bylsma mise sur quelques bons vétérans tels Sergei Gonchar et Bill Guerin notamment. Les Penguins étaient près du but l'an dernier et cette expérience va paraître. Ils sont jeunes mais ils ont déjà vu neiger. Leur niveau de confiance est très élevé.

Il faudra que les Penguins évitent de prendre les Hurricanes à la légère. Je soupçonne les Bruins de Boston d'avoir tardé à prendre la Caroline au sérieux lors de la série précédente avec les résultats que nous connaissons.

La jeunesse aura le dessus sur l'expérience

Les Red Wings devront se montrer disciplinés parce qu'ils ne sont pas très efficaces en infériorité numérique avec une moyenne de réussite sous les 75% jusqu'ici en séries. Detroit a réussi à s'en sortir contre des équipes qui n'avaient qu'une seule ligne d'attaque mais contre les Blackhawks de Chicago, ce sera une autre affaire.

Contre les Ducks, il suffisait de maîtriser le trio de Getzlaf, Ryan et Perry. Une fois cette ligne maîtrisée et les ajustements faits, les Wings ont pu prendre la mesure d'Anaheim. Mais contre les Hawks ce sera différent car l'équipe est mieux équilibrée. Cette formation est bien balancée et dangereuse. Quand une équipe compte sur un joueur tel Patrick Sharp sur le quatrième trio, ça veut dire qu'il y a du punch sur toutes les lignes. Chicago a aussi des éléments robustes, ce que les Red Wings n'ont pas beaucoup.

Je crois que les Wings vont vouloir faire de la circulation devant le filet de Nikolai Khabibulin comme ils l'ont face aux Ducks. Mais Khabibulin est un gardien expérimenté et il va bien s'en tirer.

Je suis convaincu que l'avantage numérique des Hawks va faire la différence dans cette série et Chicago va sortir les champions en titre en six parties.

Le gardien Chris Osgood a été bon jusqu'ici mais il n'a pas été extraordinaire. Si on le compare à Khabibulin, il faut donner l'avantage aux Blackhawks. Comme l'an dernier en finale contre Pittsburgh, Detroit se retrouve face à une équipe de jeunes mais une équipe plus complète, qui offre du talent sur toutes les lignes. La transition défense-attaque est tellement rapide. De plus, Chicago mise sur un gardien expérimenté, qui a déjà gagné la coupe.

Des entraîneurs de relève qui font le travail

J'espère que ça n'incitera pas les directeurs généraux à être moins patients mais trois des quatres entraîneurs impliqués dans les finales d'associations n'étaient pas en poste en début de campagne. Le seul qui était à son poste en début de saison est Mike Babcock à la barre des Red Wings.

Compte tenu des succès des Penguins, Hurricanes et Blackhawks, il y aura peut-être des dirigeants d'équipes qui auront la mèche courte la saison prochaine. Ce sera à voir.

Ça démontre aussi tout le pouvoir des joueurs sur les entraîneurs. Ça veut tout dire aussi que le coach paie toujours la note. Chez les Penguins, Michel Therrien leur a apporté un système défensif qui rapporte aujourd'hui. Il a inculqué aux joueurs une base et des directives qui ont fait des Penguins, une équipe plus complète. Malheureusement pour lui, ce n'est pas lui qui est en poste et Bylsma obtient tout le crédit. Si Bylsma touche à la coupe Stanley, il devrait insister pour que Michel y touche aussi pour sa contribution.

*propos recueillis par Robert Latendresse