MONTRÉAL – Le calcul n’était pourtant pas compliqué, mais Christian Thomas – peut-être parce qu’il n’était pas encore totalement remis de ses émotions – a eu besoin de quelques secondes pour arriver avec certitude à la réponse qu’il cherchait.

Oui, 420. C’était bel et bien le nombre de buts qu’il lui manquait, maintenant qu’il avait réussi son premier dans la Ligue nationale, pour rejoindre son père Steve, qui lui a montré l’exemple en connaissant une carrière de 20 saisons dans la LNH.

« Il va être heureux d’apprendre ça. Il m’en parlait depuis un bon moment, alors ça fait du bien d’avoir finalement pu réussir à en marquer un », commentait le jeune Thomas dans un vestiaire pratiquement désert après la défaite du Canadien aux mains des Oilers d’Edmonton.

L’attaquant de 22 ans, qui disputait jeudi un douzième match depuis son plus récent rappel des Bulldogs de Hamilton, n’est pas prêt d’oublier la fois où sa fiche personnelle a perdu sa virginité. Son premier but dans les grandes ligues, concrétisé grâce à un tir des poignets qui faisait de la fumée lorsqu’il est passé vis-à-vis l’oreille gauche de Viktor Fasth, en fut un de toute beauté.

« J’avais toujours imaginé que mon premier but surviendrait après une déviation sur mon patin ou quelque chose du genre, a blagué le numéro 60 du Tricolore. C’est certainement agréable d’avoir pu trouver l’ouverture de la sorte, mais au bout du compte, un but, c’est un but. »

ContentId(3.1115455):À 25 secondes d'une victoire
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Présentement utilisé sur un quatrième trio fort efficace qu’il complète avec Michaël Bournival et Jacob De La Rose, Thomas est loin d’être un manchot. Il a connu trois saisons d’au moins 34 buts au niveau junior et a continué à marquer à un rythme potable après son accession à la Ligue américaine.

« Je me décris comme un bon tireur et c’est l’arme que j’aime utiliser pour marquer mes buts. J’aimerais développer l’habitude de décocher plus souvent, de m’offrir plus d’opportunités de lancer », a dit celui que le Canadien a obtenu en retour de Danny Kristo dans une transaction avec les Rangers de New York à l’été 2013.

ContentId(3.1115442):Oilers 4 - Canadiens 3 (Prolongation)
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S’il est vrai que le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre, Thomas devrait avoir l’occasion de célébrer encore quelques fois au cours des prochaines années. Mais de là à dire qu’il menacera un jour les accomplissements du paternel, qui fait aujourd’hui partie du personnel d’entraîneurs du Lightning de Tampa Bay, il y a une marge. À l’âge de 22 ans, Steve Thomas enfilait 20 buts à sa première saison complète avec les Maple Leafs de Toronto. Il a atteint ce plateau neuf autres fois avant de prendre sa retraite.

« Oui, on peut dire qu’il était un assez bon tireur. Quand j’étais junior, il ne manquait jamais une occasion de me rappeler qu’il avait connu une saison de 51 buts à ce niveau, mais j’ai réussi faire mieux», racontait Thomas, auteur d’une saison de 54 buts avec les Generals d’Oshawa, sur un air taquin.

« À partir de maintenant, ça risque d’être plus difficile… », a-t-il ensuite concédé en souriant.