Après sept matchs consécutifs avec au moins un point, le CH a subi son premier revers en temps réglementaire de la saison aux mains d’un Jacob Markstrom en pleine forme, s’inclinant 2-0 face aux Flames. Malgré la défaite, la troupe de Claude Julien continue de faire tourner les têtes. Ils sont au deuxième rang dans la division Nord, 3 points derrière Toronto, mais les Leafs ont disputé deux matchs de plus que le CH.

Au cours des dernières années, le succès du CH a fortement dépendu de Carey Price, mais les choses sont différentes cette saison. Price connaît un début de saison ordinaire (pourcentage d’arrêts de, 89,8 % et 2,92 buts alloués par match), mais l’attaque a pris la relève avec une performance impressionnante. Il y a bien des choses à dire sur la force de frappe du Tricolore, mais je vais me pencher sur trois statistiques en particulier qui, selon moi, illustrent le succès du grand club cette saison, commençant avec la plus évidente...

4,13

Le nombre de buts par match marqués par le CH cette saison, 1er dans la LNH

Même après un blanchissage subi face aux Flames, le CH trône toujours au sommet de la LNH avec plus de 4 buts marqués par match, un plateau qu’il a atteint lors de 6 des 8 matchs cette saison. Évidemment, on doit s’attendre à de la régression dans le futur rapproché, considérant qu’aucun club n’a maintenu cette moyenne depuis les Penguins en 1995-96, un club qui avait 3 marqueurs d’au moins 100 points (Mario Lemieux, Jaromir Jagr, Ron Francis) et presque 4 avec les 99 points de Petr Nedved. Même le plus optimiste des partisans sait que ce n’est pas un rythme réaliste.

Malgré tout, cette édition du CH offre définitivement des signes encourageants pour leur succès à long terme. Les tirs de l’enclave sont responsables de plus de 75 % des buts dans la LNH au cours des trois dernières années et le Tricolore bombarde le gardien adverse de la zone payante match après match.

Si l’on se penche sur les buts attendus, une formule qui calcule combien de buts un club devrait marquer en moyenne selon la quantité et la qualité des tirs qu’ils obtiennent, le CH performe comme un club qui devrait marquer 3,51 buts par rencontre. Cela surpasserait les 3,47 buts par match du Lightning l’an dernier, qui ont mené la LNH à ce chapitre. Le CH a également l’avantage de la division Nord, qui est remplie de défensives poreuses. À l’exception des Flames et du Canadien, aucun autre club de la division n’est dans le top-15 en buts alloués par match. Et avec une profondeur inégalée, la fatigue ne devrait pas affecter le club autant que des clubs comme Edmonton et Toronto, qui dépendent de leurs attaquants vedettes pour générer la majorité de l’offensive.

Parlant de profondeur...

16

Le nombre de joueurs différents ayant marqué un but pour le CH cette saison. Seuls les Capitals ont fait mieux avec 17, mais ils ont également disputé un match supplémentaire.

Avec 16 marqueurs différents en 8 rencontres, le Canadien a l’une des attaques les plus diversifiées de la LNH. En fait, Phillip Danault, Paul Byron, et Brett Kulak sont les seuls membres du Bleu-Blanc-Rouge qui n’ont pas encore trouvé le fond du filet. Le CH met de la pression sur l’adversaire en faisant une rotation constante de ses trios, avec les trois premiers groupes évoluant essentiellement comme lignes 1A, 1B, et 1C. Même le 4e trio a montré qu’il est capable d’obtenir de bonnes chances ici et là.

Une statistique que j’aime bien utiliser pour évaluer la performance d’un trio est le % de buts attendus en faveur lorsque sur la glace. Cette statistique est similaire au +/-, mais prend en considération tous les tirs obtenus et alloués lorsqu’un trio est sur la patinoire au lieu de seulement regarder les buts. 50 % ou plus veut dire que le CH est plus dangereux que l’adversaire lorsque cette ligne évolue ensemble. Jusqu’à présent, toutes les unités qui ont disputé au moins 10 minutes pour Montréal cette saison ont un ratio positif à forces égales.

Avec 4 trios efficaces, Claude Julien peut garder tous ses attaquants en forme plus tard dans la rencontre, ce qui me mène à ma 3e statistique clé.

15

Le nombre de buts marqués en entrée de territoire pour MTL, 1er dans la LNH. Aucun autre club n’en a plus de 10.

Grâce à la profondeur offensive de l’alignement, chaque trio peut donner son maximum lors de présences plus courtes. Ça met beaucoup de pression sur la défense adverse, qui ne peut jamais vraiment prendre de repos comme elle le pourrait face à un club comme Edmonton lorsque McDavid et Draisaitl sont sur le banc.

Cette pression permet aux attaquants du CH de faire briller leur vitesse et c’est exactement ce qu’ils ont fait cette saison avec 15 buts marqués en entrée de territoire, de loin la meilleure marque de la LNH. Josh Anderson et Tyler Toffoli ont trois de ces buts chacun, les plaçant à égalité avec 4 autres joueurs au sommet de la LNH.

Montréal trône également au sommet de la LNH avec 59 entrées de zone en surnombre, ou un peu plus de 7 par rencontre. En comparaison, l’Avalanche a mené la LNH l’an dernier avec 4,5 par match. Des surnombres créent beaucoup d’opportunités en or et ont mené directement à 13 des buts du Canadien en 8 rencontres, incluant 7 buts en échappée. Malgré cette agressivité, les hommes de Claude Julien ont réussi à rester disciplinés à la ligne bleue adverse, avec moins de deux hors-jeu par partie.

La division Nord est remplie de formations talentueuses, mais aucun club canadien n’est le clair favori, comme un Tampa Bay l’aurait normalement été dans la division Atlantique. Chaque équipe (sauf Ottawa) pourrait plaider sa cause comme favorite et le CH a prouvé qu’il mérite d’être inclus dans cette liste. La bataille pour le Nord s’annonce chaudement disputée et sera une bataille fascinante toute l’année. Plus que 48 matchs à jouer!

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