TAMPA, Floride – Comment le Canadien, une équipe qui a semblé totalement désemparée à sa dernière sortie, peut-il espérer remonter la pente dans sa série de deuxième ronde? Aux yeux de plusieurs, l’obstacle est insurmontable.

Parce que le Tricolore a perdu ses sept derniers matchs contre le Lightning de Tampa Bay, on voit mal comment il pourrait soudainement renverser la vapeur et remporter quatre des cinq prochains duels entre les deux clubs. D’autant plus qu’il s’amène dans un amphithéâtre où l’équipe résidente s’est avérée presque imbattable cette année. La troupe de Jon Cooper n’a perdu que neuf de ses 41 parties à domicile en saison régulière, y récoltant 65 de ses 108 points au classement.

« On doit jouer un match impeccable »

Mais rien de tout ça n’impressionne pas P.K. Subban.

« Quand on sera morts, on pourra y penser si ça nous chante. Mais présentement, on respire encore et ces chiffres ne veulent absolument rien dire », a mis au clair le défenseur étoile, rayonnant de confiance après l’entraînement des siens mardi.

« Il y a 22 hommes dans leur vestiaire comme il y a 22 hommes dans le nôtre. Ce ne sont pas des dieux, ce ne sont pas des rois. Il n’y a personne d’invincible. Si on se présente au rendez-vous demain soir, on va gagner », a ensuite garanti Subban.

Le Canadien n’a pas livré de grandes performances cette saison au Amalie Arena. Sa première visite s’est soldée par un cuisant échec de 7-1. Après la rencontre, Subban avait conseillé à Steven Stamkos, auteur d’un tour du chapeau, d’en profiter parce que la situation ne se répèterait plus. Cinq mois plus tard, à son retour sur les lieux du massacre, Montréal accusait un déficit de trois buts après 23 minutes de jeu et s’était finalement incliné 4-2. C’est lors de ce match que Stamkos était parti en échappée après avoir obtenu une passe sur la palette de... Max Pacioretty.

« On est une équipe confiante sur la route et on ne souffre d’aucun complexe dans cet édifice, a toutefois réitéré Subban. On sait qu’on peut faire mieux, mais lorsqu’on élève notre niveau de jeu, je crois que peu d’équipes au sein de cette ligue peuvent rivaliser avec nous. Il est toutefois évident qu’on n’est pas à ce niveau présentement. On doit trouver un moyen d’y arriver d’ici demain. »

Sous les épais nuages qui assombrissent le ciel au-dessus de son équipe, Michel Therrien est aveuglé par les minces rayons de soleil qui les transpercent.

« Quand je regarde dans l’ensemble, on a joué quatre bonnes périodes lors du premier match et dans le deuxième, avant de commencer à écoper de pénalités, on jouait encore du bon hockey. Il faut continuer en ce sens », a relativisé l’entraîneur.

« Des ajustements, il n’y en a pas tant que ça à apporter », a-t-il plus tard noté.

La valeur du passé

L’Histoire donne peu de chances au Canadien d’accéder à la finale de l’Est pour la deuxième année consécutive. Seulement 37 fois sur un total de 293 occasions une équipe de la LNH est-elle parvenue à revenir de l’arrière après avoir tiré de l’arrière 0-2 dans une série.

Le Canadien l’a réussi cinq fois. La dernière remonte au printemps 2004, alors qu’il avait perdu trois matchs sur quatre contre les Bruins de Boston avant d’enlever les honneurs de la série en sept parties. Le Lightning l’attendait alors de pied ferme en deuxième ronde et l’avait balayé, en route vers la première conquête de la coupe Stanley de son histoire.

Mardi, certains journalistes ont ressassé des souvenirs un peu plus récents pour tenter de mesurer le niveau d’optimisme chez le Bleu-blanc-rouge. L’année dernière, contre les Rangers de New York, le Canadien était parvenu à s’approcher à deux petites victoires d’une participation à la finale de la coupe Stanley après avoir échappé deux matchs consécutifs à domicile.

Mais Therrien, lorsqu’on a voulu lui rafraîchir la mémoire, ne se sentait pas trop nostalgique.

« Toutes les années sont différentes, toutes les séries sont différentes. On a plus de cent ans d’histoire, alors c’est sûr qu’on peut revenir à quelque part en arrière pour trouver de l’inspiration. Mais la réalité, c’est le moment présent. Notre seule préoccupation, c’est qu’il faut jouer un match impeccable demain pour se donner une chance de gagner. »

« Tout ce qui s’est passé dans le passé, surtout en séries, n’a pas beaucoup d’importance, approuvait Subban. Il faut penser au prochain match et à rien d’autre parce que peu importe si vous êtes sur une bonne séquence ou si vous en arrachez, tout peut changer l'instant d’un seul match. Et présentement, chaque joueur doit croire qu’il peut être celui qui fera la différence dans la prochaine rencontre. »

« Il ne faut pas oublier que les séries éliminatoires, c’est une course de quatre matchs, pas de deux matchs. Il reste encore beaucoup de hockey à jouer », a prévenu Therrien.

Desharnais était en chemin

Par ailleurs, Michel Therrien a confirmé que David Desharnais était attendu à Tampa en fin de journée mardi, mais n’a pas voulu dévoiler ses plans quant à l’utilisation de son joueur de centre pour le match numéro 3.

Desharnais, qu’on dit affecté par un virus, avait été laissé de côté lors du deuxième match de la série dimanche et n’avait pas voyagé en Floride avec le reste de ses coéquipiers lundi.

Nathan Beaulieu s’est quant à lui entraîné avec le reste du groupe pour la première fois depuis qu’il a subi une blessure au haut du corps dans le troisième match de la série contre les Sénateurs d’Ottawa. Son statut ne change toutefois pas et on ne devrait pas le voir en uniforme pour les deux prochains matchs contre le Lightning.