MONTRÉAL - Si l’on devait demander à des observateurs avisés du monde du hockey de deviner l’âge de Jacob De La Rose sans qu’ils ne connaissent le parcours de ce joueur, ils répondraient sans doute qu’il approche de la trentaine.

Extrêmement mature dans son jeu, le Suédois ne cesse d’impressionner sans vouloir épater la galerie et personne ne pourrait se douter qu’il ne célébrera son 20e anniversaire que dans trois mois.

À son quatrième match dans l’uniforme du Tricolore, De La Rose a encore démontré des facettes intéressantes de son arsenal. Le fait saillant de sa soirée est sans doute survenu quand il a contribué à empêcher les Flyers de marquer en prolongation, ce qui a ensuite mené au but victorieux de David Desharnais.

Il s’est donc attiré les éloges de Carey Price et de l’entraîneur Michel Therrien.

« Il faut le placer dans des situations pour voir comment il réagira et il ne m’a certainement pas déçu. C’est un joueur très intelligent surtout pour son jeune âge de 19 ans. Je voulais lui montrer ma confiance tout en voulant découvrir comment il répondrait et il a été à la hauteur », a souligné le pilote montréalais.

De La Rose apprécie pouvoir discuter en Suédois avec Lars Eller qui maîtrise cette langue. Mais étant donné qu’il demeure limité dans son anglais et qu’il veut faire sa place graduellement au sein du groupe, le polyvalent hockeyeur s’est montré très humble sur son rendement.  

« Carey nous sauve si souvent. Tant mieux si je peux empêcher les autres équipes de compter », a mentionné le blondinet de six pieds, deux pouces et 190 livres.

À vrai dire, De La Rose avait de la difficulté à expliquer la recette de son succès  

« J’essaie de ne pas trop penser sur la patinoire et je me concentre sur ce que je dois accomplir », a-t-il lancé sur un rire gêné en reconnaissant que sa confiance commence à grimper après quatre matchs derrière la cravate.

De La Rose ne retient pas l’attention seulement en raison de son âge, il y parvient aussi puisque ce n’est pas évident de se démarquer en étant rappelé de la Ligue américaine de hockey avec un statut incertain.

Il répond si bien aux demandes que Therrien n’hésite pas à l’envoyer dans la mêlée en infériorité numérique et en prolongation.

« Je veux jouer et c’est à moi de démontrer que je suis capable de me débrouiller », a convenu l’athlète dont le nom de famille provient de ses lointaines origines françaises.

Chose certaine, il ne risque pas de plafonner de sitôt.

Une autre démonstration de caractère

Même quand le Canadien tirait de l’arrière 1-0 face aux Flyers tard en troisième période, on pouvait sentir que l’équipe ne craignait pas la défaite. Une fois de plus, le clan de Michel Therrien a inventé une façon de l’emporter pour porter son dossier en prolongation à 9-3.

« Ça démontre le caractère de notre équipe, on ne panique pas et on ne change pas notre style même si on tire de l’arrière. On se bat aussi jusqu’à la dernière seconde et on peut marquer de différentes façons que ce soit avec l’avantage numérique ou en attaquant le filet à plusieurs joueurs. On en vient à croire qu’on peut gagner même quand on doit effacer un déficit », a détaillé Dale Weise.  

De son côté, David Desharnais explique ce succès par le style de jeu de sa bande.

« On a un style difficile à contrer et on joue souvent notre meilleur hockey en troisième période en travaillant profondément dans le territoire adverse. Les autres équipes sont parfois fatiguées à ce moment du match et on en profite », a jugé celui qui a récolté deux buts et six aides depuis cinq matchs.

Tout fonctionne si bien pour le Canadien que Therrien a même embarqué dans le jeu d’une journaliste qui lui a demandé à la blague si le complet gris rayé qu’il arborait allait devenir son ensemble chanceux en raison de cette autre remontée de son équipe.

« Je ne sais pas, tu l’aimes ? », a-t-il lancé en faisant rire les médias.