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BROSSARD – En septembre dernier, le Canadien a commencé son camp d’entraînement en perdant ses six premiers matchs préparatoires. Plusieurs tentaient alors de balayer sous le tapis ce qu’ils insistaient pour voir comme un inoffensif faux départ, mais les signes avant-coureurs de la saison de misère qui allait suivre étaient là, constate Phillip Danault avec le recul.

« On avait fait les séries l’année précédente. On est arrivés, on n’a pas mis l’ouvrage dès le départ et ça nous a coûté cher », a résumé avec beaucoup de franchise le joueur de centre lundi lors du bilan de l’équipe.

« L’identité d’une équipe est très importante. Claude installe sa culture tranquillement et il faut que tout le monde y adhère. Quand tout le monde va y adhérer, je suis sûr que ça va marcher, a poursuivi Danault.

Charles Hudon a approuvé l’analyse de son compatriote québécois, concédant qu’«on n’était peut-être pas tous sur la même longueur d’ondes. »

« C’est difficile de dire quel a été le problème. En équipe, on n’a pas démontré la même chose que dans le dernier moi de la saison, alors que tout le monde s’est attelé à la tâche. C’était notre façon de dire qu’on ne faisait peut-être pas partie des séries, mais qu’on voulait montrer à tout le monde qu’on savait jouer au hockey. On aurait dû jouer de cette façon-là à tous les matchs », réalise celui qui vient de conclure sa saison recrue.

« On ne peut pas arriver et prendre quoi que ce soit pour acquis au prochain camp d’entraînement, a continué de marteler Danault. On a eu un camp assez moyen cette année, donc ça sera important d’arriver prêts et que tout le monde se batte pour sa place. Ça sera vraiment la clé. »

Déçu, Danault demeure optimiste en vue de la prochaine saison.

« Juste le fait qu’on ait connu une saison comme celle-là, les gars vont être affamés. Je peux te garantir que les gars ne veulent pas revivre ça deux fois. On va arriver prêts, dans une nouvelle ère. Ça va être important de rester positifs et de bien faire le vide cet été. »

Le numéro 24 s’attend toutefois à ce que certaines têtes roulent après une campagne si difficile.

« C’est sûr qu’il nous manque un centre, on n’est pas fous. [...] On est pas mal sûrs qu’il va y avoir des changements. Une saison comme ça à Montréal, c’est inacceptable. Je ne suis pas dans la tête à Marc Bergevin, mais je laisse ça entre ses mains, il va faire une bonne job. On a confiance en lui. »

Danault, 25 ans, vient de terminer la deuxième année d’un contrat de deux ans qui lui rapportait un salaire annuel de 912 500$. Il pourrait devenir joueur autonome avec compensation cet été et sera admissible à l’arbitrage.  

« Mes agents en savent plus que moi, a commenté celui qui est représenté par Stéphane Fiset. On a parlé un peu ici et là pendant l’année, mais rien n’est conclu. Honnêtement, long terme, court terme, je ne sais même pas encore moi-même. On va laisser aller les choses, mais je suis confiant. Je suis bien ici et je veux rester avec le Canadien. J’ai vraiment hâte de voir ce qu’on va m’offrir. »

Danault prudent, Hudon amoché

Danault a raté les 14 derniers matchs du calendrier. Sa saison a pris fin le 10 mars à Tampa, où il a reçu une rondelle au visage. Le Canadien a toujours prétexté qu’il souffrait de maux de tête, et non d’une commotion cérébrale.

« C’est une série de choses, a commenté le principal intéressé lundi. J’avais reçu le lancer de Chara, ensuite il y a eu celui à Tampa Bay. C’était plus par précaution, je dirais. On voulait être certains que j’étais à 100%, je ne voulais pas traîner ça tout l’été. C’est important de prendre soin de ma tête. »

Danault dit avoir chaussé les patins à quelques reprises au cours des derniers jours et être de retour à 100%. Il n’aurait toutefois pas été en mesure de revenir au jeu si le Canadien avait poursuivi sa saison cette semaine.

« Quand je me suis blessé, j’ai passé une ou deux semaines sans patiner. Je ne suis pas en forme de match », a-t-il expliqué.

Quant à Hudon, il a admis partir en vacances avec de nombreux bobs à guérir, le plus significatif était une blessure à un genou qui le suit depuis plus de deux mois.

« [La chute du 10 mars] à Tampa Bay n’a pas aidé, mais ça date d’avant ça, a-t-il dévoilé. Je pense que c’est juste une accumulation de coups et à Tampa, ça l’a magané un peu plus. »

« Ça a été difficile physiquement, mais encore plus entre les deux oreilles. Tu veux jouer quand même, mais ton corps ne veut pas suivre. Moi c’est ma mentalité, je veux toujours jouer au hockey, je ne veux pas lâcher. Je suis dur envers moi-même et ça a été difficile à gérer. »

Hudon a terminé sa première saison complète dans la Ligue nationale avec 10 buts et 30 points en 72 matchs.

« Il y a eu des hauts et des bas, mais plus de hauts. Réussir à faire l’équipe, marquer mon premier but, ce sont toutes des choses qui me sont arrivées et que j’ai adorées. [...] Ça a été plus difficile à la fin de l’année, côté fatigue, côté physique aussi. On verra ce qui en est, mais je suis très content de ma saison. »