BROSSARD - Si les nombreux contrastes entre le Canadien et les Bruins de Boston amplifiaient l’opposition entre les deux équipes, les Rangers de New York présentent plutôt une identité similaire à celle de Montréal.

Cette mise en scène risque de produire un spectacle différent, mais l’intensité des séries éliminatoires devrait s’assurer d’élever le tout à une magnitude tout aussi intéressante. À ce sujet, les joueurs du Canadien sont persuadés que personne ne ralentira la cadence après l’émotive victoire contre les Bruins.

Dans sa préparation pour les Rangers, le Canadien n’aura pas à procéder à une longue recherche pour décortiquer le style de son nouveau rival. En fait, la troupe d’Alain Vigneault se compare à plusieurs égards à celle de son Michel Therrien.

À la base, ces deux formations utilisent la vitesse comme arme, leur gardien accomplit du solide boulot et les forces sont réparties autant en attaque qu’en défense sans miser sur une facette exceptionnelle. Les joueurs du Canadien ont d’ailleurs reconnu les similitudes sans hésiter.

« Oui, ils travaillent très fort et ils possèdent beaucoup de vitesse sans oublier leur bon gardien », a admis Brandon Prust qui a disputé trois saisons avec les Blue Shirts.

De son côté, P.K. Subban a préféré parler de différents éléments partagés par les deux clans.

« Ils se comparent à nous dans le sens du niveau de compétition et d’exécution. Ils ont traversé beaucoup d’adversité ce qui démontre leur grand caractère », a souligné le redoutable tireur dont le niveau d’énergie semble toujours débordant.

Afin d’avoir l’ascendant sur ses adversaires de New York, le Canadien entend se concentrer sur le respect de son système.

« On ne peut pas se faire piéger à trop s’attarder au jeu des Rangers, on doit s’assurer de bien imposer notre rythme et compliquer leur vie », a insisté Max Pacioretty.

« Le plus important sera de respecter notre plan de match en utilisant notre vitesse et notre échec-avant. Il ne faut pas abaisser notre implication physique non plus », a ajouté Prust. 

Par un drôle de hasard, Therrien sera confronté à l’un de ses amis et Vigneault s’avère l’entraîneur auquel il a succédé à la barre du Canadien pour son premier passage. Cette opposition aura lieu après le duel contre Claude Julien qui avait justement pris la relève de Therrien à la barre du CH.

« Au fil des années, nous avons appris à devenir des amis. Le connaissant très bien, je suis convaincu que son équipe sera très bien préparée. Oui, il existe une amitié entre nous deux, mais il faudra la mettre sur la glace (pas la patinoire pour la précision) », a convenu Therrien.

Le pilote du CH s’est bien bidonné quand il a été questionné sur le fait que Vigneault avait identifié le Canadien comme le favori de la série.

« C’est pourquoi je le connais si bien ! », a-t-il lancé en riant. « Le dossier du favori, c’est un jeu médiatique qui varie selon les endroits et les journalistes. Je me concentre uniquement sur la préparation de mon équipe et c’est un grand défi de se retrouver en finale de notre association. »

Une confrontation entre deux équipes responsables défensivement impliquant des cerbères comme Carey Price et Henrik Lundqvist pourrait mener à des duels avec des pointages bas. Ce facteur n’effleure même pas l’esprit de Subban à ce moment.

« Je ne me fais pas d’attentes avant une série, je préfère me concentrer sur bien jouer et voir ce qui se produira. Comme Michel (Therrien) dit souvent, notre éthique de travail n’est pas négociable, elle doit toujours être élevée », a-t-il rappelé.

Les joueurs ne redoutent pas une baisse d’intensité

Souvent perçu comme un modèle d’intensité – un ingrédient qu’il a retrouvé dernièrement au grand bonheur de l'organisation – Prust ne craint pas un relâchement dans son groupe.

« Non, pas du tout. C’est vrai que la rivalité était énorme face aux Bruins, mais le niveau d’intensité ne fera que monter étant donné qu’il s’agit de l’étape suivante et qu’on se rapproche de la coupe Stanley », a mentionné celui qui risque d’être plus motivé que jamais face à son ancienne organisation.

« Le dossier avec les Bruins est terminé. On ne peut rien prendre pour acquis pendant les séries puisque chaque partie est si importante et c’est le départ d’une nouvelle confrontation donc on doit se concentrer là-dessus », a renchéri Subban qui sera content d’apprendre que les Rangers se classent au neuvième rang en séries 2014 pour leur efficacité en infériorité numérique.

« Nous avons bien su nous améliorer pendant la série contre les Bruins après leur remontée du deuxième match et on devra s’assurer de poursuivre dans cette direction », a poursuivi le numéro 76.

Pacioretty, qui est originaire du Connecticut, vivra le plaisir de disputer les matchs au Madison Square Garden devant plusieurs amis et membres de sa famille. Il est convaincu qu’aucune baisse de régime ne sera pas ressentie par le Canadien.

« Ce sont les séries, tous les matchs sont intenses et je ne me soucie pas du tout de cela encore moins en finale d’association. »