MONTRÉAL – C’était évident, le Canadien ne pouvait pas se permettre de gaffer contre une formation aussi talentueuse que les Blackhawks de Chicago. Malheureusement pour le club montréalais, c’est exactement ce qu’Alexei Emelin a fait, et trois fois plutôt qu’une.

Dans un duel contre une machine aussi bien huilée que les Hawks, chaque défaillance peut devenir coûteuse.

« Contre des équipes comme celle-ci, une petite erreur et c’est un but. On doit être plus intelligent sur la patinoire pour ne pas concéder ces chances. Carey (Price) s’est retrouvé quelques fois avec des arrêts très difficiles à faire », a convenu Paul Byron qui se démarque d’abord par son jeu défensif et ensuite par sa contribution offensive étonnante.

Gentil comme il est, Byron ne voulait pas envoyer une flèche à Emelin. Il tentait plutôt d’expliquer ce qui a coûté la victoire à sa troupe malgré une prestation plus que convenable.

De son côté, Max Pacioretty a refusé de commenter le rendement erratique d’Emelin. Pacioretty a senti un piège quand on lui a demandé d’offrir un éclairage de capitaine sur le jeu inconstant du Russe.

« Je ne suis pas certain de ce que tu veux que je réponde, mais je ne vais pas m’aventurer là-dedans. On a 20 joueurs dans notre groupe et on joue en équipe. On joue bien en équipe et on joue mal en équipe. On gagne et on perd en équipe », a-t-il tenu à répondre avec fermeté.

Tout de même, Pacioretty a admis que les erreurs ne pardonnent plus présentement. À titre de preuve, elles n’ont pas été nombreuses contre les Hawks, mais elles ont coulé le CH.

« À ce point-ci de la saison et dans les séries, c’est la différence entre gagner et perdre des matchs. Notre effort a été bon, mais on a commis quelques erreurs », a-t-il mentionné.

Tout au long de la soirée, Jeff Petry s’est retrouvé avec le mandat d’essayer de réparer les bourdes d’Emelin. Il y est parvenu quelques fois, mais la prestation de son duo a été pénible et il n’a pas voulu jouer à l’autruche.

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« Je ne suis pas content de notre sortie. La saison achève et on doit gagner le plus de parties possible pour être dans la meilleure position possible au classement. »

« On doit communiquer sur la glace pour déterminer qui se dirige vers la rondelle et qui reste devant le filet. La communication n'était pas au rendez-vous dans ce match », a évalué Petry.

Durant la majorité de la campagne, Petry a patiné avec Andrei Markov comme partenaire à sa gauche. L’adaptation ne semble pas évidente avec Emelin, mais il ne veut pas se réfugier derrière des excuses.

« Toutes les équipes changent leurs combinaisons en attaque et en défense, il faut être capable de s’ajuster. Il faut s’assurer de bien communiquer », a répondu le grand droitier qui a terminé avec un différentiel de -3 bien malgré lui. 

Sans surprise, l’entraîneur Claude Julien n’a pas voulu blâmer Emelin sur la place publique et il tentera de l’aider à retrouver ses repères.

C'est bien beau les lancers, mais...

Certes, le Canadien n’a pas été en mesure de vaincre les Blackhawks, mais les joueurs et les entraîneurs avaient l’intention de retenir quelques éléments positifs avant tout.

L’approche basée sur l’optimisme pourrait aider pour la suite des choses alors qu’une confrontation intrigante se dessine avec les Sénateurs d’Ottawa.

« On ne veut pas se laisser décourager, on a joué un bon match. On aurait mérité un meilleur sort dans cette partie, mais c’est ainsi que ça fonctionne. On va continuer de se battre pour obtenir du succès », a cerné Shea Weber qui a pu utiliser son lancer à profusion dans cet affrontement.

Le Canadien a été l’auteur de 42 tirs sur le filet des Hawks. Ce n’est pas rien puisqu’il s’agit du deuxième plus haut total concédé par Chicago en 69 sorties.

« Quand on regarde les lancers, on en a quand même obtenu 42. Je sais que ce ne sont que des statistiques, mais ça démontre qu’on a fait quelque chose de bien en attaque. C’était long avant qu’on marque notre premier but, mais on n’a pas abandonné. On s’est retroussé les manches, on est allé vers l’attaque et on s’est replacé dans le match », a exprimé Julien. 

« Il y a beaucoup de choses positives, mais dans notre métier, il faut gagner des matchs et on n’a pas réussi. C’est le côté négatif », a-t-il poursuivi.

Par contre, cette colonne de la feuille de pointage n’a pas impressionné Pacioretty. 

Un manque d'opportunisme et un Crawford en forme

« Les lancers, tout le monde parle de ça, mais ils doivent se retrouver dans le filet pour qu’on puisse gagner. On a eu des chances vers la fin et on a capitalisé deux fois, mais c’était un peu trop tard. Il faut être un peu plus affamé de marquer et ne pas se contenter d’envoyer la rondelle sur le filet », a-t-il insisté. 

« Ça se voit quand un joueur est vraiment dans sa zone et qu’il veut compter à tout prix. Cet instinct du tueur fait la différence entre un bon et un excellent joueur. Il faut avoir ça pour chacune de nos présences », a ajouté Pacioretty quand il a été invité à préciser sa pensée.

Au cours des prochains matchs, le Canadien voudra trouver une manière de faire bouger les cordages plus tôt dans ses affrontements. Julien essaie de trouver des solutions pour y parvenir.

« Une partie de ça peut venir du manque de confiance. On va aussi regarder ce qu’on peut faire de mieux dans notre travail. On peut certainement marquer plus de buts et ce n’est pas en raison d’un manque d’effort. Il y a l’exemple de Byron qui a recommencé à marquer et sa confiance est revenue. En espérant que d’autres joueurs attraperont ce virus. Il faut s’accrocher, mais il y a certainement place à amélioration », a indiqué Julien qui était tout de même satisfait du travail des siens contre les joueurs très créatifs des Hawks.

L’entraîneur du CH a cité Byron dans sa réponse. Ce dernier s’approche du plateau des 20 buts alors que son meilleur résultat était de 11. Mais ne vous inquiétez pas, il ne sera pas du style à placer ses intérêts personnels devant ceux de son équipe. 

« Je ne sais pas si je vais y penser, mais je vais juste essayer de continuer à bien jouer et créer des chances. Si ça se produit (son 20e but), je vais être très content, mais je ne vais pas me concentrer là-dessus », a commenté Byron.