BROSSARD – Dès que le Canadien a repêché Zachary Fucale, à l’été 2013, les attentes envers lui sont arrivées aussi vite que les tirs auxquels il est confronté. Trois ans plus tard, le gardien doit encore parfaire son arsenal pour se hisser dans la LNH.

Ce cheminement n’a rien d’étonnant ou de décevant étant donné que le développement des gardiens a toujours nécessité, à quelques exceptions près, plus de temps.

Par contre, Fucale devra se méfier puisque le Canadien a regarni ses ressources à cette position derrière Carey Price. Cette liste repose surtout sur Al Montoya, Mike Condon, Charlie Lindgren et lui.

À l’aube de sa deuxième saison professionnelle, le Québécois devra se méfier, car il pourrait se faire ravir son emploi avec les IceCaps de St. John’s par le gardien qui perdra la bataille pour le poste d’adjoint à Price, en plus de Lindgren.

Le camp des recrues aurait été l’occasion idéale pour se replacer dans la position de tête à St. John’s, mais il a connu des moments chancelants lors du tournoi des espoirs à London. Fucale retient tout de même plus de positif que de négatif de cette étape.

« Je pense qu’il y avait beaucoup de bonnes choses. J’ai travaillé sur certains points cet été et j’ai vu du progrès là-dessus dans les matchs donc je suis content. J’ai commis des erreurs, mais c’est normal au début de l’année. Il y a des ajustements à faire pour se préparer pour le début de la saison, mais je me sens bien et je suis préparé pour le camp d’entraînement (officiel) », a jugé Fucale.

Bien sûr, le gardien de 21 ans doit espérer que ses efforts rapportent étant donné que la compétition sera vive à partir de vendredi alors que 61 joueurs – dont six gardiens – lanceront ce camp.

Il pourrait utiliser la saison 2016-17 pour démontrer que sa courbe de progression n’est pas trop passive. Actuellement, il se dit satisfait de son évolution.

« Je pense que ça va très bien en ce moment. Je travaille fort tous les jours et j’essaie de ne pas trop en faire dans le sens que je me concentre sur un aspect par journée. Si je suis capable d’améliorer une facette quotidiennement, ça va aller dans la bonne direction. Je ne suis pas inquiet avec ça », a soutenu l’athlétique cerbère.

Fiore a franchi une autre étape

Le Canadien avait invité six joueurs pour participer à son camp des recrues et un seul, Giovanni Fiore, est parvenu à recevoir son billet pour le camp d’entraînement officiel.

L’attaquant de 20 ans a attiré l’attention du Canadien en explosant en deuxième moitié de saison en enfilant 23 buts en 39 matchs avec sa nouvelle équipe, les Screaming Eagles du Cap-Breton.Giovanni Fiore

Son entraîneur, Marc-André Dumont, n’était pas surpris qu’il soit invité par une formation de la LNH.

« Pas du tout. Il a connu une deuxième moitié de saison phénoménale. À vrai dire, je n’aurais même pas été étonné s’il avait été repêché. J’ai eu des discussions avec plusieurs équipes et je sais que beaucoup de clubs voulaient l’inviter, il a eu le choix », a raconté Dumont.

Force est d’admettre que Fiore, un gaucher de six pieds un pouce et 188 livres, n’a pas raté cette chance. À la suite d’un camp de développement réussi, il a enchaîné avec un camp des recrues similaire et il voudra attirer l’attention parmi les joueurs au camp officiel.

« Je pense que j’ai fait une bonne impression, mon niveau d’effort était élevé dans mes deux matchs (à London). Ils sont contents de mes présences sur la glace », a exprimé le patineur qui a trouvé un allié en Fucale qu’il connaît depuis son enfance.

En Fiore, le CH a décelé un projet intéressant.

« C’est un joueur à caractère offensif, un joueur qui a un très, très bon tir. Il a un instinct pour le filet et c’est un bon passeur », a décrit Dumont.

« Comme beaucoup d’autres, c’est un hockeyeur qui se développe en deuxième partie de son parcours junior. Il a pris son envol avec nous », a noté l’entraîneur en faisant notamment allusion à Mike Hoffman.

Originaire de la région montréalaise, Fiore rêverait de gravir les échelons avec le Canadien. Pour y arriver, il n’a pas besoin de trop se creuser la tête.

« Étant un joueur offensif, il a mis beaucoup d’accent à développer ces qualités. Il a bien fait de le faire parce que c’est sa principale force. Il doit juste s’assurer d’être efficace dans les deux sens de la patinoire de façon constante. C’est ce qui lui manque », a présenté Dumont.

Pour le moment, il n’a pas encore considéré la possibilité de se tourner vers l’Europe pour une carrière professionnelle. Son père, Tony, avait opté pour ce scénario à la suite d’un passage très productif dans la LHJMQ.Giovanni Fiore

« Je veux jouer en Amérique du Nord, je pense que je suis capable de le faire », a mentionné Fiore qui retournera au Cap-Breton si on ne l’invite pas à se joindre aux IceCaps.

S’il aime comparer son tir à celui de James Neal, Fiore devra réussir quelques examens.

« Il a les habiletés offensives pour jouer professionnel. Ceci dit, il y a des marches à grimper pour que ça se produise. Lorsque tu penses à David Desharnais, il a commencé dans la ECHL et il jouait sur le quatrième trio quand il a été rappelé dans la LAH. Il a fini par hériter d’un rôle offensif et il a également eu à patienter aussi dans la LNH.  

« Je pense que Giovanni devra suivre un parcours semblable », a décortiqué Dumont.