Après que John Tavares ait annoncé à Marc Bergevin qu’il ne considèrerait pas une offre du Canadien de Montréal et qu’un échange à trois équipes avec les Sabres de Buffalo et les Islanders de New York pour obtenir Ryan O’Reilly soit tombé à l’eau, le Canadien a finalement choisi la voie raisonnable qui lui restait : préparer son avenir.

Considérant comment les choses se sont déroulées la saison dernière et l’envie apparente du club d’échanger Max Pacioretty, il était peu probable que Marc Bergevin, ou n’importe qui d’autre, ait pu changer la situation du tout au tout pour que le Canadien devienne un aspirant à la coupe Stanley en un seul été. Il semble que le Canadien prône maintenant la patience en attendant que ses espoirs, tels que Jesperi Kotkaniemi et Ryan Poehling, se développent et fassent le club.

D’un point de vue extérieur, c’est la bonne chose à faire. Ce plan sera probablement difficile à vendre à Carey Price qui aura bientôt 31 ans et à Shea Weber qui aura bientôt 33 ans.

Les joueurs qu’a acquis le Canadien ne correspondent pas à la signature spectaculaire que réclamaient les amateurs. Matthew Peca a surtout joué dans des ligues de moindre importance depuis qu’il est professionnel. Xavier Ouellet a été racheté par les Red Wings cet été et a signé une entente à deux volets, ce qui signifie qu’il pourrait jouer pour le Rocket de Laval. Puis, il y a Joel Armia.

Armia est le meilleur joueur de ce groupe. Il était un joueur de profondeur pour les Jets de Winnipeg et il a connu la meilleure saison de sa carrière l’année dernière. C’est la pièce que le Canadien s’est vu attribuer en retour du contrat du Steve Mason qui a été rapidement racheté.

Armia est un ailier droit, mesurant 6 pieds et 3 pouces, qui a été le 16e joueur sélectionné au repêchage de 2011. À 25 ans, il n’a pas répondu à toutes les attentes placées à son égard, mais c’est un bon joueur.

La saison dernière, il a eu une influence positive sur le différentiel de tentatives de tirs des Jets, présentant un Corsi relatif supérieur de 1,31% à la moyenne de ses coéquipiers. Il a encore mieux fait quant au modèle de buts attendus de Corsica (3,76%). Ce sont de bons chiffres pour un joueur qui a évolué au sein du troisième et du quatrième trio de son club. Il a également débuté ses présences sur la glace depuis sa zone défensive 12% plus souvent que le joueur moyen des Jets.

Sur une base individuelle, à quoi pouvons-nous nous attendre d’Armia?

Joel Armia

Au sein de l’une des formations de la LNH marquant le plus de buts, Armia a généré plus d’attaque que l’attaquant moyen à cinq contre cinq. Il a créé une tonne de chances de marquer, se classant au 47e rang à ce chapitre parmi les joueurs de la LNH ayant joué plus de 700 minutes.

Armia n’est pas un joueur qui va toujours se placer devant le filet adverse, mais il se positionne plus souvent dans la zone payante que le joueur moyen. Ceci lui a valu d’évoluer sur l’avantage numérique par le passé.

Il est également meilleur que l’attaquant moyen du Canadien au moment de compléter des passes dans l’enclave, même s’il n’est pas un fabricant de jeux de grand talent. C’est plutôt sa grande polyvalence qui lui permet de générer un bon nombre de chances de marquer pour ses coéquipiers.

Armia n’excelle pas en contre-attaque. Au sein d’une équipe qui n’était pas très efficace en contre-attaque, il a fait presque deux fois moins bien que l’attaquant moyen en pareilles circonstances pour ce qui est des tirs et des passes. Si le Canadien veut bien utiliser Armia, il doit noter que c’est au moment de faire circuler la rondelle en zone offensive qu’Armia tire véritablement son épingle du jeu. Ainsi, l’aligner avec un joueur tel que Paul Byron ne serait pas le meilleur choix. Armia serait plus performant aux côtés d’un hockeyeur tel que Phillip Danault.

Globalement, l’addition d’Armia me parait excellente même si elle n’a pas fait grand bruit. Armia est imposant physiquement et il amène de l’attaque. C’est un ailier droit excellant dans les deux sens de la patinoire et le Canadien est beaucoup plus faible sur le flanc droit que sur le flanc gauche. Armia est un joueur qui devrait évoluer sur le troisième ou le quatrième trio, mais cela ne signifie pas qu’il n’aura pas d’impact.