Max Pacioretty a connu un lent début de saison. On le reconnaîtra tous. Lui le premier.

Quand le capitaine affichait une récolte de cinq buts seulement après 25 matchs et qu’il maintenait un rythme qui lui aurait donné une saison de 17 buts, sa pire récolte en carrière, un vent de critiques s’est levé. Une tempête en fait. Une tempête dans un verre d’eau, mais une tempête quand même.

À cette époque – et alors qu’il jouait en dépit une fracture de stress à un pied – le capitaine était pointé du doigt. On remettait son leadership et son titre de capitaine en question. On remettait même son désir de jouer à Montréal, de défendre les couleurs du Canadien.

Ceux qui osaient le défendre, ceux qui osaient rappeler que le capitaine est justement ce type de joueur qui fonctionne par séquence – comme bien des francs-tireurs dans la LNH – étaient cloués au pilori.

Le temps leur a pourtant donné raison. Encore!

Max Pacioretty vient d’établir un record du Canadien avec son 8e but gagnant marqué en prolongation en carrière, son deuxième en deux soirs après celui de mardi à Nashville. Au terme d’une échappée, avec son tir puissant et précis qu’il décoche en pleine foulée, Pacioretty a donné une victoire de 4-3 aux dépens des Stars à Dallas.

Pacioretty est rendu à 40 buts gagnants en carrière. Ce n’est pas rien. De fait, dans l’histoire du Canadien, il n’y a que Guy Lafleur (93), Yvan Cournoyer (61), Jacques Lemaire (58) et Steve Shutt (49) qui en revendiquent davantage.

Après la revanche de l’enfant terrible Alex Radulov à Nashville mardi, on peut facilement parler de la revanche de Pacioretty mercredi.

Depuis son éveil offensif le 4 décembre à Los Angeles, un éveil qui a coïncidé avec la promotion qui lui a permis d’évoluer en compagnie de Galchenyuk et Radulov, Pacioretty a marqué 13 buts à ses 15 derniers matchs. Ce rythme reporté sur 82 matchs lui donnerait une saison de 71 buts.

On sait tous que ça n’arrivera pas. Et il serait ridicule de jouer le même genre de jeu que ses nombreux détracteurs jouaient en début de saison lorsque les choses allaient mal. Voire très mal.

Un capitaine, une aubaine

En se repliant sur le gros bon sens, en extrapolant sur ses 18 buts marqués en 39 matchs, le capitaine s’achemine vers une saison de 38 buts. Une saison à son image. Une saison qui le placerait parmi les meilleurs marqueurs de francs buts dans la LNH. Et comme le Canadien gagne à un rythme plus qu’intéressant considérant les blessures et le fait qu’il surfe sur son voyage le plus difficile de la saison sans piquer du nez, qui oserait mettre en doute son leadership comme il était si facile de le faire en début d’année?

ContentId(3.1213399):Gallagher atteint; la précision de Pacioretty
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Il y en aurait quelques-uns bien sûr.

Mais en prenant tous ces facteurs en considération tout en ajoutant le fait que le capitaine donne tout ça au Canadien alors qu’il se « contente » d’un salaire de 4,5 millions $ cette année, un salaire dont il se contentera encore l’an prochain et aussi dans deux ans, je ne peux me faire à l’idée qu’on puisse être aussi ridiculement sévère à l’endroit de Pacioretty, le joueur et le capitaine.

« Je ne pourrais pas être plus fier de cette équipe et du courage que les joueurs affichent cette saison en dépit de toutes les blessures qui nous affligent. On voit des gars tomber au combat, mais au lieu de baisser la tête, nous restons dans le coup. Nous respectons une stratégie que nous avons tous adoptée et nous prenons les moyens pour gagner. C’est tout à l’opposé de l’an dernier alors que nous étions en train de sombrer au lieu de nous soutenir. Tout n’a pas été parfait sur la route cette année – le Canadien a signé sa 9e victoire (9-6-4) en 19 matchs cette saison – mais nous travaillons. Nous sommes impliqués. Nous croyons en nous et en nos chances de gagner », a lancé le capitaine avec fierté et conviction après la rencontre.

Le Canadien a gagné. Vrai que la rencontre n’a pas été parfaite. Après avoir marqué le premier but, le Tricolore a été doublé par les Stars qu’il a ensuite doublés à son tour. Même s’il n’a pu résister à la remontée des Stars en fin de match et que le Canadien s’est retrouvé en prolongation dans un cinquième match de suite, il a trouvé une façon de gagner.

À l’image du reste de l’équipe, le gardien auxiliaire Al Montoya a lui aussi trouvé une façon de gagner. Dire que Montoya a été solide devant son but serait nettement exagéré. En relève à Carey Price une fois encore dans une situation de deux matchs en deux soirs, Montoya a effectué 39 arrêts. La majorité de ces arrêts a donné le vertige aux partisans du Tricolore, c’est un fait. Et sans doute quelques cheveux blancs à Stéphane Waite qui est habitué à la grande maîtrise de Carey Price. Mais il a bloqué les rondelles. Et c’est tout ce qu’on demande à un auxiliaire.

Gallagher et Byron : victoire très coûteuse

La victoire a permis au Canadien d’ajouter deux points. C’est bien. Mais elle lui a coûté deux autres joueurs. Et pas les moindres.

Victime d’une mise en échec solide en fin de première période, Paul Byron n’est pas revenu au jeu. Il a été atteint à la tête sur une mise en échec de Patrick Sharp – l’attaquant du Canadien avait la tête basse. Il est toujours dangereux de spéculer, mais on peut jongler facilement avec l’idée qu’il ait été victime d’une commotion cérébrale.

Si le Canadien perd Byron pour une période plus ou moins longue – je ne considère pas que la mise en échec de Sharp était vicieuse et/ou illégale et je serais très surpris que la LNH impose des sanctions à l’endroit du joueur des Stars qui n’a d’ailleurs pas été puni sur le jeu – il perdra celui qui a été sa bougie d’allumage depuis le début de la saison.

Comme si ce n’était pas suffisant, Brendan Gallagher est lui aussi tombé au combat. Et dans son cas, ça risque d’être long.

Gallagher a été atteint à la main gauche par un solide tir frappé de Shea Weber. Ça lui a fait mal. Très mal. Il est permis de croire que les médecins détecteront une fracture à un ou des doigts. À un ou des os de la main.

La même main qui a cédé la saison dernière – le 22 novembre face aux Islanders de New York – après qu’il eut été atteint par un tir de Johnny Boychuk.

Gallagher avait ensuite raté 17 matchs. Il était revenu le 1er janvier dans le cadre de la Classique hivernale opposant le Canadien aux Bruins à Foxboro dans le stade des Patriots. Il avait marqué un but et ajouté une passe.

ContentId(3.1213426):LNH : Une autre remontée du Canadien
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On peut croire qu’il devra s’astreindre à une convalescence semblable. On verra.

Mais ce qui est dommage pour Gallagher et le Canadien, c’est qu’en dépit une nette baisse de régime sur le plan offensif cette année, Gallagher semblait retrouver en partie sa fougue des années passées. Une fougue sans laquelle il peut difficilement se faire justice sur la glace.

Avec Byron et Gallagher sur la touche, le Canadien est donc maintenant privé de cinq attaquants réguliers avec Alex Galchenyuk, Andrew Shaw et David Desharnais qui sont déjà blessés.

Andrei Markov et Craig Pateryn manquent aussi à l’appel à la ligne bleue.

C’est donc sept réguliers non disponibles.

On s’entendra pour dire que c’est moins mauvais que de perdre Carey Price et/ou Shea Weber, mais ça commence à peser lourd dans la balance. En talent bien sûr, mais aussi sur le plan financier alors que les salaires des joueurs blessés sont toujours comptabilisés sous le plafond. Ce qui complique les manoeuvres de rappel de joueurs du club-école.

À moins qu’un ou des éclopés soient placés sur la liste des blessés à long terme – un joueur doit rater 10 matchs et être absent pour une période de 24 jours avant d’être inscrit sur cette liste – ce qui permettrait de soustraire son salaire à la masse du Tricolore.

Qui rappeler?

Bonne question. Sven Andrighetto et Jacob de La Rose surfent sur de belles lancées offensives. Il pourrait être aussi le temps de donner une chance à Nikita Scherbak.

Peut-être aussi que le Tricolore pourrait se tourner vers le ballottage pour aller y piger un gars comme Matthew Nieto qui a de l’expérience dans la LNH.

On verra. Surtout qu’il est possible que nous ayons à attendre jusqu’à 17 h vendredi afin d’offrir à Marc Bergevin d’économiser quelques dollars sous le plafond.

Mais le Canadien devra bouger. Car il est acquis que Gallagher ne sera pas à Toronto samedi et probable que Byron rate le match également.

Mais bon, avec Price devant le filet, avec Shea Weber comme ancrage solide à la ligne bleue et avec Max Pacioretty qui marque comme le franc-tireur qu’il est, le Canadien pourrait aider la cause de Michel Therrien qui est à une victoire d’atteindre le plateau de 400 gains en carrière dans la LNH.