Pierre-Luc Dubois : la rédemption se fait attendre
EDMONTON - De son propre aveu, Pierre-Luc Dubois a connu une saison décevante.
Ses 16 buts marqués et 40 points récoltés en 82 matchs en témoignent d'ailleurs avec éloquence.
Tout comme son différentiel de moins-9 et un temps d'utilisation moyen de 15 min 42 s par match. Un temps d'utilisation qui était plus timide encore en début de saison sous les ordres de Todd McLellan qui ne s'est pas gêné pour remettre en question l'implication et l'intensité de Dubois sur la patinoire. Un temps d'utilisation normalement confié à un joueur de soutien et non à un centre de premier plan.
Car c'est bel et bien un centre de premier plan que les Kings ont acquis, à très fort prix, des Jets de Winnipeg le 23 juin dernier.
Ou croyaient acquérir!
Rappelez-vous : après avoir accepté d'offrir aux Jets Gabriel Vilardi (22 buts, 36 points en 47 matchs cette saison), Alex Iafallo (11 buts, 27 points en 82 matchs), les droits contractuels de l'espoir Rasmus Kupari et un choix de deuxième ronde (37e sélection), les Kings ont obtenu que les Jets s'entendent sur les paramètres d'un contrat de huit ans avec Dubois. Un contrat d'une valeur globale de 68 millions $ que les Kings n'auraient pas été en mesure de lui offrir par le biais du marché des joueurs autonomes.
Un passé garant du futur?
Entraîneur-chef des Kings, Jim Hiller a convenu que Dubois avait traversé des séquences difficiles cette saison. Mais Hiller est convaincu que les éliminatoires permettront à Dubois de se racheter.
« Je me souviens des performances qu'il a connues en séries alors qu'il était avec Columbus. Les séries sont faites pour lui et pour son style de jeu. Il a terminé la saison régulière sur une bonne note et je m'attends à ce qu'il soit une force pour nous à compter de ce soir », que Hiller a assuré à quelques heures du premier match.
Le nouvel entraîneur-chef des Kings faisait référence ici aux performances impressionnantes de Dubois, âgé de 20 ans, lors des séries de 2019 alors qu'il avait contribué à l'élimination en quatre parties du Lightning par les Blue Jackets en première ronde. Il faisait aussi référence au travail colossal – trois buts, quatre points en cinq matchs – abattu la saison suivante pour éliminer les Maple Leafs de Toronto dès la première ronde encore avec ses coéquipiers des Blue Jackets.
Phillip Danault s'est lui aussi porté à la défense de son nouveau coéquipier avant le premier match.
« Pierre-Luc n'a peut-être pas connu la saison qu'il souhaitait, mais il faut être prudent avant de dresser des conclusions avec ça. Au fil d'une carrière, c'est normal d'avoir de meilleures et de moins bonnes saisons. Ça m'est arrivé à ma dernière année avec le Canadien. Rappelle-toi : je n'avais marqué que cinq buts, il me semble (5 buts, 24 points en 53 matchs en 2020-2021), mais je m'étais repris en séries alors qu'on s'est rendu en finale de la coupe contre Tampa. P.L. demeure une très grosse acquisition pour nous. Il représente le gros centre dont on avait besoin et que l'organisation cherchait et je suis convaincu que les séries qui commencent lui permettront de faire oublier la saison et de prouver son importance au sein de notre équipe. »
En dépit des plaidoyers de Hiller et Danault, la rédemption de Pierre-Luc Dubois n'est pas tombée du ciel lors du premier match.
Un but chanceux, trois bonnes présences
La seule chose qui soit tombée du ciel pour aider la cause du Québécois est le but qu'il a marqué en fin de troisième période, dans une cause perdue d'avance, lorsque le défenseur Darnell Nurse a fait dévier une passe acheminée dans l'enclave derrière le gardien Stuart Skinner.
Outre ce but chanceux, Dubois a connu une présence solide alors qu'il s'est retrouvé face à face avec Connor McDavid qu'il a contenu pendant une quarantaine de secondes avant de retraiter au banc. Lui et ses compagnons de trio ont aussi connu une bonne séquence en territoire ennemi.
Pour le reste : pas grand-chose. Pas assez pour offrir une bonne opposition aux Oilers et s'offrir une chance de gagner. Encore moins pour parler d'une forme ou une autre de rédemption.
Une rédemption que Dubois est le premier à souhaiter.
« La saison a été difficile. Je suis le premier à le concéder. Mais les séries sont l'occasion idéale pour moi d'effacer ce qui n'a pas bien fonctionné et de prouver que je peux contribuer aux succès de cette équipe », a lancé Dubois aux journalistes qui l'entouraient.
Aider, peu importe la manière
Aider la cause des Kings ne se traduira pas nécessairement par des buts et des points prévient Dubois. Surtout que c'est au sein d'un quatrième trio qu'il s'entraînait avant que les Kings ne mettent le cap sur Edmonton pour les deux premiers matchs.
Lundi soir, il a amorcé le match en compagnie de Quinton Byfield et Kevin Fiala au sein d'un troisième trio qui aurait normalement dû faire la vie dure au troisième trio des Oilers : celui de Ryan McLeod flanqué d'Evander Kane et Corey Perry.
Ça ne s'est pas produit.
Le trio de Dubois est demeuré, comme les autres des Kings, bien plus souvent sur les talons que sur la pointe des patins. Il a aussi encaissé bien plus d'assauts des Oilers qu'il en a distribués.
Avec les conséquences qu'on connaît : un revers de 7-4 qui force pratiquement la main des Kings à niveler les chances mercredi avant de retourner en Californie pour les matchs trois et quatre.
En troisième période, Viktor Arvidsson est même venu rejoindre Dubois alors que Fiala est allé le remplacer au sein du deuxième à la droite de Phillip Danault. Une indication de ce qui attend Dubois pour la deuxième rencontre?
« Je ne serai jamais un gars de 120 points par année. Mais je dois prendre d'autres moyens pour aider la cause de l'équipe. Je dois être en mesure de passer du temps en zone ennemie, de créer du momentum qui permettra peut-être à d'autres trios de marquer des buts. C'est ça la clef du succès et on doit le faire à chacune de nos présences », a analysé Dubois.
Comment Dubois entend-il réaliser ses objectifs dans le deuxième match alors qu'il a été incapable de le faire lors du premier?
« Comme le reste de l'équipe, je n'ai pas été assez solide hier soir (lundi). La bonne nouvelle, c'est que nous avons des moyens faciles à mettre en application pour nous aider à rebondir. On devra être plus serrés en défense. Plus discipliné aussi », a convenu celui qui a écopé deux des quatre pénalités mineures décernées à son équipe.
« C'est ma première série contre les Oilers, mais les gars m'avaient prévenu de faire attention aux pénalités en raison de la puissance de leur attaque massive. La ligne est mince entre vouloir mettre de la pression et se retrouver au banc des punitions. Je devrai être plus prudent demain (mercredi) », a convenu Dubois qui était au cachot pour l'un des trois buts marqués en avantage numérique par les Oilers.
« On a perdu le premier match, mais il reste encore beaucoup de hockey devant nous. On doit juste être meilleurs. Moi le premier », a conclu l'imposant joueur de centre (6' 4'' et 225 livres) qui aura 26 ans le 24 juin prochain.
Entre les lignes
- À la lumière des informations qui glanaient autour des vestiaires des Oilers et les Kings mardi, Stuart Skinner et Cam Talbot devraient être de retour devant les filets pour le deuxième match…
- Sans être mauvais lors du premier match – il a accordé six buts sur 44 tirs dont trois, alors que les Oilers étaient en attaque massive – Talbot devra offrir plus d'arrêts importants à son équipe lors de la deuxième rencontre. Il devra être aussi bon que son vis-à-vis – Stuart Skinner a bloqué 33 des 37 tirs des Kings, mais a réalisé plus de gros arrêts que Talbot – s'il veut offrir une chance de victoire à son équipe...
- Bien qu'il ait invité tous ses joueurs à prendre part à un léger entraînement au Rogers Place, Kris Knoblauch s'est assuré de garder la pédale douce. «Je voulais simplement qu'ils se dégourdissent un peu les jambes. Pas question de faire de vidéo aujourd'hui. Pas question de multiplier les rencontres stratégiques. Nos gars sont prêts et ils devront l'être, car on s'attend à plus d'opposition de la part des Kings pour le deuxième match...
- Frappé dangereusement au niveau des genoux par Trevor Moore en fin de période médiane, Vincent Desharnais n'affichait aucun contrecoup de l'assaut du joueur des Kings mardi. « J'ai été chanceux », a-t-il convenu. « Ç'aurait vraiment pu être grave », a ajouté le défenseur québécois...
- Après analyse de la mise en échec illégale de Trevor Moore, les responsables de la sécurité des joueurs ont décidé de ne pas imposer de sanction supplémentaire. À mes yeux, une amende aurait été justifiée, mais ce sont eux qui décident et pas moi...