MONTRÉAL - La déception de sa démotion passée, Louis Leblanc va se retrousser les manches et redoubler d'ardeur, dans la continuité de ce qu'il a montré au camp du Canadien. C'est ce que soutient le conseiller de l'attaquant de Pointe-Claire, Pat Brisson, après avoir eu une bonne discussion avec lui.

« Louis est déçu c'est sûr, a affirmé Brisson, mardi, en entrevue à La Presse Canadienne. Il est déçu du moment que ça survient. Mais, comme je lui ai dit, qu'un joueur soit retranché aujourd'hui ou la semaine prochaine, ça ne change rien. Ce n'est pas où tu joues le 30 septembre qui est important, mais où tu joues le 30 mars. »

Leblanc espérait lutter pour le poste qui est actuellement disponible en raison de l'absence du capitaine Brian Gionta.

Brisson sait tous les efforts que le premier choix de l'équipe en 2009 a faits cet été afin de se présenter au camp en grande forme et animé d'une attitude positive. Même l'entraîneur Michel Therrien l'avait relevé devant les journalistes.

Le patineur âgé de 23 ans a bien fait dans les matchs intra-équipe, et il a été un des moins pires attaquants dans la défaite de 6-3 du Tricolore contre les Bruins de Boston, lundi.

« Personnellement, je suis très satisfait de sa progression depuis un an, a opiné Brisson. L'an dernier au camp, sur une note de 10, je lui aurais donné 3 ou 4. Cette année, c'est un 8 sur 10. Il n'a pas fait tous ces efforts-là pour rien. Il va garder la tête haute et continuer. »

Brisson connaît suffisamment bien le directeur général du CH Marc Bergevin pour savoir que son client a encore un avenir chez le Canadien. Si ce n'était pas le cas, il exigerait qu'on lui permette de tenter sa chance au sein d'une autre organisation. Ce qui finira peut-être par arriver. En attendant, il dédramatise la situation.

« Il n'y a rien d'alarmant à mes yeux. Je ne m'en fais pas », a-t-il déclaré.

Wozniak, double faute

Mardi matin, l'amie de coeur de Leblanc, la joueuse de tennis Aleksandra Wozniak, avait jeté de l'huile sur le feu, en exprimant sur Twitter son profond désaccord face à la décision du Canadien.

« Une vraie joke avec la pire excuse pour "cuter" quelqu'un!!, a-t-elle écrit. Vraiment pas un "fair shot"! Trop de manipulations! Super nouvelle organisation! »

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Elle en a rajouté en anglais. Voici la traduction : « Il a fait tout ce que l'organisation du CH lui a demandé et quoi... il se fait couper aussi vite? Oh et la raison... c'est la pire excuse du monde!! Ce n'est pas correct! », pouvait-on lire.

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Wozniak, qui n'a pas élaboré quant à la raison en question, a tôt fait d'effacer les gazouillis corrosifs. Mais le mal avait déjà été fait.

Il est à souhaiter que la sortie de la Blainvilloise n'envenime pas les relations déjà tendues entre son copain et l'organisation. Leblanc tente de redorer son blason auprès de la nouvelle direction de l'équipe, après avoir connu une saison difficile dans la Ligue américaine en 2012-2013.

Comme Éric Chouinard

S'il en est un qui est bien placé pour comprendre sa situation actuelle, c'est Éric Chouinard, premier choix du Canadien en 1998. Chouinard peut témoigner qu'un changement de direction est parfois synonyme de recul dans le cheminement d'un premier choix récent d'une équipe.

Repêché sous le règne de Réjean Houle (16e au total), il n'est jamais parvenu à s'établir au sein du grand club après l'arrivée de nouveaux dirigeants en 2000, et on conserve le souvenir d'un attaquant qui a été un « flop ». Leblanc a été repêché sous le régime de Bob Gainey.

« C'est sûr qu'un changement de direction, ça change la donne, avait-il déclaré en entrevue, en janvier dernier. Louis est en plein dedans. Ce n'est pas évident pour un Québécois à Montréal en plus, je le sais.

« Le meilleur conseil que je peux lui donner, avait-il poursuivi, c'est de ne pas céder à la frustration ou au découragement. S'il a été repêché à un rang aussi élevé, c'est parce qu'il possède les aptitudes pour connaître du succès. Il ne doit pas perdre confiance, il doit se concentrer sur ce qu'il doit faire sur la glace et garder les choses simples. Un jour, j'espère que tout va rentrer dans l'ordre pour lui. »

Un message qui prend tout son sens, huit mois plus tard.