Voilà mes amis, le super week-end de sport est maintenant chose du passé et le mois de février s’élance allègrement vers la prochaine grande étape, les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. Que retenir des derniers jours? Certainement quelques leçons, toutes plus intéressantes les unes que les autres!

Attaque en panne

Cela fait maintenant 25 matchs, près du tiers de toute la saison, que le Canadien a amorcé un virage inquiétant en s’inclinant 6-0 contre les Kings de Los Angeles, le 10 décembre dernier, au Centre Bell. Sur les dix maigres victoires inscrites, seulement cinq furent acquises en temps réglementaire, ce qui ajoute encore plus de poids aux sombres perspectives qui pointent à l’horizon, après la pause olympique! On a beau regarder dans toutes les directions, il reste que le fil conducteur qui relie chacun des matchs disputés depuis cette date est le manque cruel d’efficacité en attaque. Le Canadien est à égalité au 13e rang de son association quant aux buts marqués et flirte dangereusement avec l’avant-dernier rang, tout juste devant les pauvres Sabres de Buffalo. Au cours de cette période, l’équipe a maintenu une moyenne d’à peine deux buts par match, ce qui est nettement insuffisant, même quand on compte sur l’un des meilleurs gardiens de la ligue. Dans cette même veine, le jeu de puissance s’est carrément écroulé au cours de cette période, avec un rendement d’à peine 12,8 %!

Sur le plan individuel, le portrait n’est guère plus réjouissant. Outre Max Pacioretty, aucun autre attaquant n’a marqué plus de 5 buts en 25 rencontres, incluant Tomas Plekanec, Brian Gionta et Daniel Brière. Rene Bourque n’a qu’un but tandis que Lars Eller n’a récolté aucun point au cours des 14 derniers matchs! Autrement dit, si le trio de David Desharnais ne produit pas un certain soir, c’est toute l’équipe qui s’affaisse, sauf à de rares occasions.

Comment sortir de là? Le retour d’Alex Galchenyuk, après les Jeux, va aider un peu, c’est certain. Mais il faudra plus. On a beau dire que transiger est difficile de nos jours, mais Marc Bergevin n’aura pas le choix, il devra faire preuve de créativité afin de dénicher au moins un joueur d’avant crédible. Pour ce faire, il devra visiblement puiser dans sa réserve de défenseurs, ce qui sera déchirant pour lui, j’en conviens.

Deux livres de règlements?

Le débat est vieux comme le monde, mais il est relancé malheureusement trop souvent. Il y a encore deux livres de règlements dans la LNH. Celui qui est conçu, écrit et publié officiellement par les autorités du circuit et celui qui sert de référence aux officiels lors d’un match. Les deux diffèrent complètement, selon les circonstances.

À la fin de la rencontre de dimanche, il semble que le traitement réservé à Brendan Gallagher a été toléré parce qu’« il le méritait », selon le jugement des officiels en poste. Si c’est le cas, il s’agit d’un accroc grave de la part d’un arbitre, accroc qui mérite une sanction sévère de la part de la Ligue. Gallagher n’est pas différent de bien des attaquants qui adorent jouer dans le territoire des gardiens adverses et lui, comme les autres, doit être puni sans retenue s’ils vont au-delà de ce qui est tolérable. Mais l’inverse devrait aussi s’appliquer. Ce qui ne fut pas le cas lors de cet incident en fin de match.

L’autre chose qui devient franchement risible, c’est la tolérance excessive envers une équipe qui est prise en défaut pour un dégagement illégal. La LNH a voulu enrayer cette plaie en retardant les pauses publicitaires prévues à ce moment afin de ne pas accorder un repos « gratuit » aux fautifs. Elle avait aussi instauré à l’époque une politique de mise en jeu rapide, quitte à ce qu’il n’y ait qu’un seul centre présent dans le cercle. Or, le principe même de la règle se retrouve maintenant complètement bafoué, sans qu’il y ait de sanction. On commet des fautes techniques à répétition, on va au banc pour changer de bâton, on discute avec les coéquipiers, etc. Pourquoi ne pas déposer la rondelle immédiatement quand l’autre équipe est en place? Pourquoi ne pas imposer aux coupables une pénalité de deux minutes pour retarder le match délibérément, ce que l’on fait automatiquement dans le cas d’une rondelle projetée, même accidentellement, chez les spectateurs en territoire défensif?

Le sifflet était rangé

On entend souvent dire que les officiels rangent le sifflet à mesure que le match progresse parce qu’ils ne veulent pas « en influencer le dénouement ». Mais n’est-ce pas exactement ce qu’ils font en s’abstenant de bien faire leur travail, souvent avec la bénédiction de leurs patrons?

La leçon de vie de Paul Maurice

Entrevue savoureuse avec Paul Maurice, le nouvel entraîneur des Jets de Winnipeg, avant le match de dimanche. À ma question portant sur ce qu’il a retenu de son séjour en Russie, derrière le banc de l’équipe de Magnitogorsk, la saison dernière, sa réponse fut un peu déroutante, teintée d’émotions.

« J’ai vraiment réalisé toute l’importance de la communication avec les joueurs », dit-il, sans détour. « À part trois ou quatre qui comprenaient l’anglais et sur qui je devais me rabattre, je ne pouvais pas rejoindre les autres directement. C’était frustrant sur le plan sportif, mais aussi sur le plan humain. Je saisis beaucoup mieux maintenant ce que veut dire une tape sur l’épaule, une étreinte amicale, quand un joueur en a besoin ».

Maurice fut longtemps le plus jeune entraîneur-chef de la Ligue nationale de hockey, au cours de son long parcours avec les Whalers de Harford, devenus les Hurricanes de la Caroline. On le disait un peu arrogant, trop sûr de lui, trop détaché de ses joueurs, surtout les leaders de son club. Or, à 47 ans et ayant eu à traverser certaines étapes difficiles, il possède maintenant une expérience accrue qui lui permettra sûrement de mieux faire son travail. Les Jets de Winnipeg ont une fiche de 8-2 depuis son arrivée et il impute humblement ces succès, en très grande partie du moins, à la confiance collective qui s’est installée chez les joueurs. Or, d’où peut bien venir cette nouvelle confiance si ce n’est du nouveau climat de travail instauré par le nouvel entraîneur?

Dure leçon d’humilité

J’avais mal pour Peyton Manning. Pas comme partisan aveugle des Broncos, ce que je ne suis pas, de toute façon. Mais surtout pour l’homme de 37 ans qui a travaillé tellement fort pour revenir au niveau de l’élite de la NFL, en 2013. Manning s’est retrouvé au cœur d’un match épouvantable et atroce pour les Broncos de Denver, au pire moment d’une saison. Il devra porter en grande partie, à tort, tout le poids de cette gênante défaite jusqu’à l’ouverture de la prochaine saison, en septembre.

Ainsi va la vie, dans le merveilleux monde du sport. Il y a parfois de ces leçons d’humilité qu’on ne mérite tout simplement pas…

ContentId(3.926019):Seahawks 43 - Broncos 8
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