TORONTO - Contre des Maple Leafs, jeunes, rapides et plus incisifs en attaque, le Canadien a peiné à Toronto dimanche soir où il s’est incliné 3-2 au terme d’une prolongation endiablée.

De fait, il n’y a pas eu le moindre arrêt de jeu entre le moment où l’arbitre a déposé la rondelle pour lancer la prolongation et le but gagnant de Matt Hunwick marqué avec 40 secondes à écouler.

« On a été intimidé par leur vitesse », a convenu Michel Therrien après la rencontre.

Avec encore deux matchs préparatoires à disputer, cette partie un brin difficile pour certains devrait paver la voie à des décisions qui seront prises au cours des prochaines heures.

À la lumière de la rencontre et des commentaires d’après-match de l’entraîneur-chef Michel Therrien, il semble clair qu’Artturi Lehkonen se rapproche de Montréal alors que Nikita Scherbak s’éloigne du vestiaire du Tricolore. Pendant que le jeune finlandais multipliait les présences, le jeune Russe croupissait lui au banc.

« On a écopé beaucoup de pénalité et ça ne l’a pas aidé, mais je n’ai pas aimé le début de match de Scherbak. Il n’était pas assez actif. Il était lent dans ses réactions », a indiqué Therrien en parlant du Russe qui a toutefois obtenu la meilleure occasion du Canadien en prolongation lorsqu’il s’est retrouvé seul devant le gardien des Leafs. Mais c’est Garrett Sparks qui a eu le dernier mot.

Contrairement à Scherbak, Lehkonen a connu un bon début de partie. Le défenseur Rinat Valiev a d’ailleurs écopé une pénalité en début de rencontre alors qu’il peinait à composer avec le Finlandais du Tricolore.

« J’ai eu beaucoup d’occasions, mais je m’en veux de ne pas avoir touché le fond du filet. Je dois contribuer à la production offensive », a indiqué Lehkonen dans le vestiaire après la partie.

« Il n’y a pas de date limite dans son cas. On a tout le temps pour décider », a indiqué Michel Therrien lorsqu’on lui a demandé si le manque de fini de Lehkonen autour du filet nuisait à ses chances de faire le saut avec le grand club dès le début de la saison.

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai lu entre les lignes de cette réponse que Lehkonen sera du groupe des 23 joueurs qui amorcera la saison à Buffalo le 13 octobre prochain. Et qu’on lui donnera ensuite la chance de prouver qu’il mérite de rester à Montréal.

McCarron consolide sa place

Outre Lehkonen, d’autres joueurs ont bien paru.

« On aura des alignements plus complets cette semaine »

Daniel Carr et Sven Andrighetto ont obtenu du temps d’utilisation abondant et de qualité. Ces joueurs sont dans les plans du Tricolore. C’est clair depuis l’an dernier. Il ne reste qu’à savoir quelle sera la niche qu’ils occuperont une fois les décisions finales prises.

Pendant que Jacob De La Rose semble régresser, que Stefan Matteau semble stagner dans un rôle obscur de joueur de soutien qu’il joue beaucoup moins bien que plusieurs coéquipiers/rivaux au sein de l’équipe et qu’on ne semble pas disposer à donner une chance solide à Charles Hudon – on peut ajouter le nom de Daniel Audette – de faire le saut dans la LNH dès cette année, Michael McCarron me donne l’impression de se rapprocher lui aussi de Montréal. De s’en rapprocher pour y demeurer.

Malgré un contexte de deux matchs en deux soirs, McCarron a joué beaucoup dimanche soir à Toronto alors que seul David Desharnais a été plus utilisé que lui chez les joueurs de centre. Il a aussi, et surtout, été employé à toutes les sauces.

Le jeune géant a encore des choses à polir dans son jeu. Bien qu’il ait effectué un bon repli pour compliquer le travail de Morgan Rielly qui a malgré tout marqué le premier but des Leafs, McCarron s’est placé dans une position précaire plus tôt sur le jeu alors qu’il a été battu de vitesse en zone neutre. Il en a aussi arraché au cercle des mises en jeu comme en témoigne ses cinq duels remportés sur les 16 disputés (31 %). Mais il a joué beaucoup. Et ça, c’est un signe qui ne ment pas.

Je ne suis pas encore convaincu que Michael McCarron est vraiment un joueur de centre. Je me demande s’il ne serait pas plus efficace sur le flanc droit où il pourrait maximiser sa vitesse et sa robustesse.

Mais ce que je sais, du moins c’est la lecture que je fais, c’est que le Canadien lui donnera également toutes les chances au monde d’avoir du succès avec le grand club. Que ce soit au centre ou à l’aile. Que ce soit au sein d’un troisième ou d’un quatrième trio.

On devrait avoir une meilleure idée de ce que l’avenir réserve à Michael McCarron, Artturi Lehkonen et aux autres jeunes et moins jeunes qui tentent de percer l’alignement au cours des prochains jours. Car Michel Therrien a l’intention de débarquer à Québec avec une formation proche de sa formation finale lors du match face aux Bruins mardi. Il en sera de même jeudi, au Centre Bell, alors que le Canadien complètera son calendrier préparatoire face aux Leafs.

Beaulieu multiplie les minutes

Plus bel espoir du Canadien à la ligne bleue, Mikhail Sergachev a fait de belles choses sur la glace face aux Leafs. Et d’autres, beaucoup moins belles.

« Il ne faut pas oublier qu’il n’a que 18 ans », a lancé Michel Therrien en guise de défense à l’endroit de son arrière qui ne semble pas prêt à faire le saut dans la LNH dès cette année.

Un qui semble toutefois (enfin) prêt à offrir le meilleur hockey de sa jeune carrière est Nathan Beaulieu. Défenseur le plus utilisé des deux équipes (25:46) Beaulieu a récolté des passes sur les deux buts du Canadien. Il a été victime d’un jeu sensationnel de James Van Riemsdyk qui a offert le but gagnant en cadeau à Matt Hunwick. Mais dans l’ensemble Beaulieu a offert du jeu solide.

« Je n’ai jamais obtenu autant de temps d’utilisation en matchs préparatoires. Ça me ravit, car je veux prouver à la direction de l’équipe que je suis en mesure de relever ce genre de défi. Je veux contribuer offensivement tout en étant un joueur complet », a indiqué Beaulieu qui aimerait bien obtenir le mandat d’évoluer en compagnie de Shae Weber au sein du premier duo de défenseurs du Canadien.

Cela dit, qui ne voudrait pas jouer avec Weber?

Dimanche à Toronto, il a toutefois rempli du bon boulot en compagnie de Greg Pateryn. « On a déjà joué ensemble avec le club-école et nous avons toujours obtenu du succès. Nous sommes deux défenseurs aux styles complètement opposés. Alors on se complète bien. Je ne sais pas avec qui j’évoluerai une fois en saison, mais je tiens à profiter du camp pour prouver que je suis en mesure d’assumer plus de responsabilités. Je suis prêt à passer à un autre niveau. »

Condon : situation précaire

Campé dans une situation précaire alors que tout semble indiquer qu’Al Montoya sera l’adjoint de Carey Price en début de saison, Mike Condon a connu sa meilleure sortie du camp d’entraînement.

Cela dit, sa performance de 28 arrêts sur les 31 tirs des Leafs n’est pas de nature à compliquer la décision finale. Condon ne pouvait rien sur le but de la victoire. Et bien qu’il n’ait pas été faible sur les deux premiers, il a été déjoué par des tirs qu’il se devait de stopper afin de mousser ses chances d’amorcer l’année à Montréal.

« Exception faite du résultat final, je suis quand même satisfait de mon match. J’ai retrouvé un certain rythme en cours de partie. C’était positif. Je n’ai pas aimé les deux premiers buts. Sur le deuxième, j’ai reçu 10 livres de neige dans le visage ce qui m’a compliqué la tâche », a plaidé Condon.

Lorsqu’on lui a demandé s’il croyait que sa performance face aux Leafs militerait en sa faveur dans l’analyse finale qui sera faite par les membres de l’état-major, Condon a esquivé la question. « Je ne me préoccupe pas de cet aspect. Je viens à la patinoire chaque jour dans le but d’effectuer le plus d’arrêts possible. Je m’occupe de ce que je peux contrôler c’est tout. »