Une chance que la direction du Canadien a gâté ses partisans en honorant les membres des équipes féminine et masculine de hockey rentrés de Sotchi couverts d’or.

Car au-delà de cette cérémonie qui a permis d’ovationner comme il se devait de l’être tous les médaillés, le premier match suivant la trêve olympique est loin d’avoir fait oublier la beauté des matchs disputés lors des Jeux de Sotchi. Et je ne parle pas ici des matchs opposant les puissances mondiales de hockey. Je parle des bien anonymes matchs opposant les Lettons aux Autrichiens, aux Suisses qui nous ont offert de bien meilleures performances que celle offerte par le Canadien et les Wings mercredi soir.

Simonac que c’était moche.

En passant, les craintes reliées aux possibles réactions négatives des fans du Canadien et de P.K. Subban à l’endroit de l’entraîneur-chef Mike Babcock ne se sont pas avérées.

Tant mieux!

Comme il fallait s’y attendre, P.K. et Carey Price ont été chaudement applaudis. Ovationnés même. Mais la plus belle ovation a été offerte à Marie-Philip Poulin – « Pou » comme l’appellent ses coéquipières – la Sidney Crosby du hockey féminin. En fait non : on devrait simplement dire la Marie-Philip Poulin du hockey féminin, car elle trône sur son sport et qu’il serait non seulement injuste mais irrespectueux de la comparer ainsi.

Mais lorsque Mike Babcock a été présenté à la foule, malgré le fait qu’il dirigeait l’ennemi mercredi soir et malgré le fait qu’il ait confiné P.K. Subban sur la galerie de presse dans les matchs qui voulaient dire quelque chose, les partisans du Canadien l’ont aussi ovationné.

Pas même un ou deux hurluberlus pour gâcher la fête. Bon! Il y en avait peut-être un ou deux, mais les 21 271 autres amateurs de hockey avaient compris que l’occasion était choisie d’honorer nos médaillés canadiens et non les joueurs du Canadien.

Après cette belle cérémonie, il y a eu le match!

Ou le semblant de match.

Manque de cohésion, manque d’implication, manque de tout. Surtout du côté du Canadien qui n’a pas fait grand-chose en première, qui n’a rien fait en deuxième et qui a attendu les cinq dernières minutes de la troisième période pour se mettre à jouer. Du moins un peu.

Malgré la piètre qualité du spectacle, malgré la défaite de 2-1 encaissée en prolongation, le Canadien a sauvé la mise dans ce match.

Meilleur joueur de son camp, le capitaine Brian Gionta a permis au Canadien de soutirer un point en nivelant les chances avec quelques secondes à faire en temps réglementaire.

Venu en relève à Carey Price, Peter Budaj a disputé une bonne rencontre. Il a réalisé plusieurs bons arrêts et a fait ce que tout gardien doit faire : donner une chance de gagner à ses coéquipiers. L’ennui pour Budaj et les partisans du CH, c’est que les coéquipiers du gardien slovaque ont bêtement échappé cette chance de gagner.

Bien qu’il n’ait pas été en mesure de contribuer à l’attaque, Alex Galchenyuk a démontré de belles choses sur la glace, prouvant qu’il est remis de la fracture au poignet qui l’a gardé à l’écart du jeu au cours des six dernières semaines.

Tomas Plekanec a une fois encore prouvé qu’il est le meilleur joueur de centre du Canadien.

À part ça?

Pas grand-chose.

Pacioretty et Desharnais ont passé beaucoup de temps sur la patinoire, mais ils sont loin d’avoir offert des résultats proportionnels à ce temps d’utilisation.

P.K. Subban, avec une vilaine pénalité, une couverture défensive ratée – Josh Gorges doit plaider coupable lui aussi sur ce jeu – qui a mené au but gagnant des Wings, et quelques élans excessifs qui ont plu aux partisans sans toutefois rien donné de concret sur la patinoire, a donné raison à Mike Babcock et les hommes de hockey d’Équipe Canada de lui préférer les autres membres de la brigade défensive à Sotchi.

Rappelé à la place de Nathan Beaulieu, Jarred Tinordi a réalisé que les choses allaient pas mal plus vite dans la Ligue nationale que dans la Ligue américaine. Je ne suis pas prêt à lui lancer la pierre cela dit. Il a passé tellement de temps dans les mineures qu’il a perdu l’habitude de se démarquer dans la LNH qu’il avait développée à la fin de la dernière saison.

On va donc lui donner du temps.

De la liste des conclusions positives à tirer de la rencontre de mercredi, la plus importante est que le Canadien pourra se reprendre dès ce soir et faire oublier le triste duel qu’il a livré aux Wings.

Le seul ennui : le Canadien devra se reprendre face à Sidney Crosby et aux Penguins de Pittsburgh qui trônent au premier rang de l’Association Est.

Peut-être que les Penguins seront ankylosés comme le Canadien l’était hier. Peut-être…

Chiffres du match

1 : Brian Gionta a enfilé son 243^e but en carrière mercredi soir face aux Wings. Il s’agissait toutefois de son tout premier but en carrière aux dépens d’un gardien des Red Wings. Il faut dire que le capitaine du Canadien disputait son septième match seulement contre Detroit en carrière. Avec ce but, Gionta a maintenant au moins un but contre 29 des 30 équipes de la LNH. Il est toujours en quête d’un but aux dépens des gardiens des Flames de Calgary qui l’ont blanchi en 13 duels…

2 : Le Canadien s’est contenté de deux tirs en période médiane mercredi soir. Et encore! Car le premier, obtenu après 12 min 31 s de jeu, était un petit ballon inoffensif provenant du centre de la zone des Wings, un tir que le gardien Jimmy Howard a capté comme s’il jouait au baseball. Limité à deux tirs au deuxième tiers, le Canadien a été chahuté et même hué à quelques occasions…

3 : Limité à deux tirs en 20 minutes en période médiane, le Canadien en a obtenu trois en 4 min 32 s de jeu en prolongation…

6 : Brian Gionta a dominé les joueurs des deux équipes avec six tirs cadrés lors du match de mercredi…

72 : Pavel Datsyuk a réalisé quelques beaux jeux encore hier. L’excellent joueur de centre des Wings a aussi dominé le cercle des mises en jeu remportant 13 de ses 18 duels pour une efficacité de 72 %...

335 : Avec une passe sur le but égalisateur de Brian Gionta, Andrei Markov a récolté sa 27^e passe de la saison, sa 335^e en carrière avec le Canadien. Une passe qui lui a permis de rejoindre Claude Provost au 17^e rang des meilleurs passeurs de l’histoire du Tricolore…