Les meilleurs joueurs se lèvent
Canadiens dimanche, 13 déc. 2015. 00:21 dimanche, 15 déc. 2024. 03:33MONTRÉAL - Les canons offensifs du Canadien se faisaient bien tranquilles depuis quelque temps. Au cours de la série de quatre défaites dont l’équipe espérait se sortir avec la visite des Sénateurs d’Ottawa, seulement trois buts avaient été inscrits par des joueurs qui faisaient partie de la formation au début de la saison régulière.
Sven Andrighetto et Daniel Carr font de l’excellent boulot depuis qu’ils ont été rappelés de la Ligue américaine et Paul Byron s’avère une brillante trouvaille depuis qu’il a été réclamé au ballottage par Marc Bergevin. Mais le Canadien sera dans le trouble tant et aussi longtemps que des joueurs de leur acabit seront leurs principaux pourvoyeurs d’attaque.
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« Tu as besoin de tes bons joueurs pour gagner des matchs, ils doivent faire la différence. C’est vrai pour n’importe quel club », rappelait avec justesse Therrien après la victoire de samedi.
Contre les Sénateurs, Max Pacioretty et Tomas Plekanec, qui étaient de nouveau réunis sur un même trio, ont montré la voie à suivre. Le capitaine a été crédité de huit des 42 tirs au but de son équipe, marquant avec l’un d’eux son 14e but de la saison. Plekanec n’a peut-être pas mis fin à sa propre léthargie – aucun but à ses 15 dernières rencontres – mais il a préparé le but de son ailier gauche, a lui-même lancé cinq fois au filet adverse et a joué un rôle crucial sur les unités spéciales en toute fin de rencontre.
« La chose que je retiens, c’est que nos leaders ont monté leur jeu d’un cran », a tout de suite souligné l’entraîneur Michel Therrien après la rencontre.
« Même si on éprouvait certaines difficultés à remporter des matchs dernièrement, on ne jouait quand même pas mal. Le résultat n’était pas toujours de notre côté, mais on faisait beaucoup de bonnes choses. C’est pour ça que personnellement, honnêtement, je n’étais pas découragé. »
Pacioretty, qui s’était autoflagellé sur la place publique pour ses récentes contre-performances, était satisfait de la réponse des troupes.
« Les jeunes nouveaux jouaient avec beaucoup d’énergie, mais certains gars plus vieux, moi le premier, ne faisaient pas leur part. Ce soir, contre un rival comme Ottawa, c’était le moment idéal pour se prendre en main. »
Pacioretty note que le Canadien a fait l’erreur de s’éloigner de sa formule gagnante dernièrement et que les résultats négatifs qui en ont découlé ne seront pas vains.
« Je suis récemment tombé sur une citation que j’ai bien aimée. ‘Pour gagner, il faut d’abord savoir comment perdre’. Ça m’a accroché parce que je sais qu’on a appris beaucoup de nos quatre défaites précédentes. On l’a démontré ce soir. Bien sûr, ce n’était pas parfait. En deuxième période, on s’est fait brasser un peu. Mais on peut certainement bâtir là-dessus. »
Beaulieu en feu
De retour dans la formation après avoir été laissé de côté jeudi contre les Red Wings de Detroit, Nathan Beaulieu a joué comme un gars qui avait des choses à se faire pardonner. Dès ses premières présences, il était clair que le jeune défenseur avait de l’énergie à dépenser et qu’il n’entendait pas ménager ses réserves.
« Pour des raisons évidentes, j’étais frustré et j’ai joué avec un peu plus de feu dans l’estomac ce soir. […] Je savais que c’était un gros match pour moi », a affirmé Beaulieu, qui avait fait parler de lui pour les mauvaises raisons en début de semaine quand les images de sa soirée d’anniversaire s’étaient retrouvées sur Internet.
« Je ne veux plus vraiment en parler, c’est derrière moi maintenant. Ce sont des choses qui risquent d’arriver dans le cours d’une saison. L’important, c’est la façon dont on réagit à de tels incidents. »
Beaulieu a joué sans retenue. Il a régulièrement pris en charge la relance de l’attaque, a fait d’excellentes lectures de jeu, notamment sur des chances ratées par David Desharnais et Dale Weise, et a lui-même décoché quatre tirs au but.
« L’une de ses forces, c’est son coup de patin. Il doit être agressif avec et sans la rondelle. C’est ce à quoi on s’attend de lui, a commenté Therrien. L’important, c’était sa façon de réagir et il a bien réagi. Il doit maintenant continuer de bâtir là-dessus. »
« Je crois qu’il a été notre meilleur joueur ce soir, a statué Pacioretty. De jouer aussi bien après avoir été forcé de passer son tour, ça en dit beaucoup sur sa force de caractère. Il mérite une bonne tape dans le dos. »