Limité à un but, Subban excelle tout de même
Canadiens lundi, 14 déc. 2015. 15:45 dimanche, 15 déc. 2024. 07:28BROSSARD, Qc - À pareille date la saison dernière, P.K. Subban affichait déjà huit buts à son compteur, alors qu’il a été limité à un seul but en 31 rencontres depuis le lancement du calendrier 2015-16.
La plupart du temps, une telle finition offensive inquiéterait l’état-major du Canadien et soulèverait plusieurs critiques de la part de ses partisans. Cependant, le Tricolore a connu un merveilleux début de saison et Subban est parvenu à contribuer autrement.
À lire également
Même s’il a hâte de faire bouger les cordages une autre fois, Subban se situe tout de même au troisième rang des pointeurs de sa troupe (derrière Tomas Plekanec et Max Pacioretty) avec 21 points.
Plus mature, à 26 ans, Subban ne se soucie pas tant du chiffre qui persiste dans la colonne des buts de sa fiche puisqu’il est satisfait de son rendement global. Il dit se tenir loin de la frustration.
« Bien sûr, j’aimerais que plus de rondelles se retrouvent dans le filet, mais je ne voudrais pas changer ma manière de jouer. Je ne suis pas inquiet, les occasions étaient présentes et j’ai aussi préparé des buts. Je me concentre plus sur mon jeu d’ensemble. Et qui sait, peut-être que je vais compter au prochain match », a commenté Subban avec réalisme.
« Il faudrait demander à Michel (Therrien), s’il veut que je modifie quelque chose, il me le dira certainement », a-t-il ajouté en souriant.
Subban le sait bien, son entraîneur apprécie ses prestations et Therrien l’a confirmé durant son point de presse.
« P.K. accomplit beaucoup de choses sur la patinoire en commençant par ses nombreuses minutes à contrer les meilleurs trios adverses, il fait un bon boulot à ce chapitre. Je ne suis pas inquiet pour lui, la production viendra », a-t-il déclaré.
« Il doit se concentrer à aller chercher des chances de marquer. Nous en avons parlé un peu dernièrement pour déterminer comment l’aider dans ce sens. Parfois, il veut trop en faire », a émis Therrien comme piste de solution.
Mais, dans l’ensemble, Therrien ne peut que se réjouir de l’évolution de son pur-sang.
« Il s’améliore tous les ans, il est devenu un joueur très dominant dans les deux sens de la patinoire et c’est l’enseignement qu’on essaie de faire avec lui. Autant qu’il peut être une menace offensive, autant qu’il peut se mesurer au meilleur joueur adverse sans vouloir lui concéder une chance de marquer. Sa compréhension du jeu s’est améliorée, on est content de son développement », a assuré le pilote du CH.
Nul doute, Subban a pu ajuster ses atouts aux exigences de la LNH en profitant d’une stabilité bénéfique auprès d’Andrei Markov.
« Quand j’évolue avec Andrei, je sais comment il va penser et se placer. À un certain moment cette saison, on formait le duo avec le plus de points; notre production a été assez constante depuis quelques années », a exposé Subban dont le partenaire russe retire tout autant de dividendes à partager la patinoire avec lui.
Le dossier de la stabilité a été abordé avec Subban puisque le Canadien a tenté diverses expériences au cours des derniers matchs. Le numéro 76 est loin de critiquer cette réalité du hockey professionnel.
« Parfois, c’est une bonne chose de rendre les joueurs inconfortables. Le fait de présenter d’autres combinaisons soumet aussi des aperçus différents aux adversaires. C’est normal de faire des changements quand les résultats ne sont pas là, mais ce l’est aussi de se sentir plus confortable avec certains joueurs », a-t-il résumé.
Quelques minutes plus tard, Therrien a évidemment été questionné sur ce sujet ce qui a mené à une discussion particulièrement amusante.
Lorsque le collègue Martin McGuire lui a proposé que les joueurs aiment sans doute la stabilité sur leur unité, Therrien s’est lancé dans une comparaison qui a ouvert la porte à une réplique plutôt comique.
« Tu serais surpris! C’est comme un couple, parfois il survient de petites chicanes à l’interne, mais ça revient par la suite. Quand la chimie descend, il peut se créer de petites tensions et c’est normal parce que les athlètes veulent bien jouer.
« Tu tentes des expériences et les joueurs aussi veulent voir des expériences. Ils veulent voir si le gazon est plus vert chez le voisin », a comparé l’entraîneur.
« Comme les couples? », a donc répondu le collègue de la radio en faisant rire l’assistance.
À l’étranger, pour toujours
Cette stabilité risque d’être testée prochainement alors que le Canadien entamera une interminable séquence de huit matchs sur les patinoires adverses après ses rencontres de mardi et jeudi contre les Sharks et les Kings.
De l’extérieur, on peut donc croire que ces affrontements contre San Jose et Los Angeles deviennent cruciaux pour amasser des points avant de passer beaucoup de temps dans l’avion nolisé du club.
« Pour toujours », a rigolé Therrien pour décrire la série de parties à l’étranger qui attend son groupe.
Heureusement, le Canadien pourra revenir à Montréal à deux occasions pour Noël et le Jour de l’An ce qui agrémentera le tout. Mais ça ne veut surtout pas dire que le défi des prochaines semaines s’annonce plus facile alors que le Tricolore disputera ses cinq prochaines parties contre des rivaux de l’Association ouest.
Jusqu’à présent, le CH s’est contenté d’un dossier de 4-4 contre les formations de l’Ouest, mais Therrien ne croit pas à la supériorité de celles-ci.
« Premièrement, ma perception est que c’est beaucoup plus difficile d’accéder aux séries dans l’Est que dans l’Ouest en raison du plus grand nombre d’équipes dans notre association. J’ai toujours pensé qu’on est un peu défavorisé tant que ça ne sera pas équilibré », a répliqué Therrien en marquant un point à ce sujet.
Le recours à la « simplicité volontaire »
Afin de recommencer à multiplier les victoires, le Canadien devra retrouver son aplomb sur le jeu de puissance qui n’a pas touché la cible depuis cinq rencontres (0 en 16).
Sans surprise, le Tricolore a profité de cette journée d’entraînement pour travailler sur ses unités spéciales. Tomas Fleischmann et Lars Eller ont alterné sur la première vague de l’avantage numérique auprès de Max Pacioretty et Tomas Plekanec.
Le passage à creux de l’unité sous la responsabilité de Jean-Jacques Daigneault serait très simple à surmonter selon Subban qui domine pour la production montréalaise en supériorité numérique avec 10 points.
« Je suis dans la LNH depuis six ans et c’est la même, même, même histoire qui se répète saison après saison. Il y aura des moments que les beaux tic-tac-toes vont fonctionner et la foule va s’en réjouir. Mais pour avoir de la constance, il faut s’habituer à encaisser des coups de bâton devant le filet. La rondelle finira par pénétrer dans le filet, peu importe la façon. Ce sont les buts que nous avons besoin entre les tic-tac-toes », a suggéré le puissant tireur.
Non loin de lui dans le vestiaire, Pacioretty a surtout ciblé les ennuis au niveau de l’exécution.
« Il faut vraiment déployer une meilleure exécution, on a essayé de travailler là-dessus. On joue ensemble depuis un certain temps donc on peut plus facilement se parler et corriger certains trucs. Le fait d’avoir un esprit ouvert et une communication efficace nous aidera à sortir de cette torpeur », a conclu le capitaine.