MONTRÉAL - Selon un vieux slogan anglais, « practice makes perfect » (l'entraînement rend parfait). Au cours des trois prochains jours, les joueurs du Canadien auront l'occasion de s'approcher le plus possible de cet idéal inatteignable avant d'aborder une séquence de trois matchs en quatre soirs qui s'annonce difficile.

Après son revers crève-coeur de 3-1 samedi aux mains des Penguins de Pittsburgh, une formation talentueuse, soit, mais qui cherche encore ses repères et qui n'est certes pas invincible, le Tricolore ne reprendra le collier que jeudi, alors qu'il sera l'hôte des Blackhawks de Chicago.

Comme si un match contre les champions en titre de la coupe Stanley n'était pas déjà assez ardu, la formation montréalaise devra se rendre dans la Ville des Vents trois jours plus tard après avoir fait escale à St Louis, la veille.

D'ici là, le Canadien passera les trois prochaines journées au Complexe Bell de Brossard, où il tentera de trouver les solutions qui lui permettront de freiner une vertigineuse glissade. Une glissade provoquée en partie par des blessures à des éléments-clé de sa formation, à un calendrier difficile en décembre et à des performances pas toujours inspirées.

« Lorsque vous êtes au coeur de séquences de deux matchs en autant de jours, vous n'avez pas la chance de vous concentrer sur les aspects que vous voulez améliorer, ou même travailler à l'extérieur de la patinoire et recevoir les traitements nécessaires, faisait remarquer Max Pacioretty à la veille du match contre les Penguins. Lorsque vous jouez si souvent, c'est difficile de prendre bien soin de votre corps. »

En 15e position

Au lendemain de son neuvième gain en autant de matchs, le 24 octobre face aux Maple Leafs de Toronto, le Canadien trônait fièrement au premier rang de l'Association Est, six points devant trois équipes, dont les Capitals de Washington. Aucune formation ne jouait mieux que le Canadien, et bien des amateurs rêvaient déjà à une coupe Stanley.

Onze semaines plus tard, il n'a amassé que 31 points sur une possibilité de 68, une récolte qui lui confère le 15e rang parmi les 16 formations de son association durant cet intervalle. C'est un point de mieux que les Sabres de Buffalo et un de moins que les Blue Jackets de Columbus.

Plusieurs de ces mêmes amateurs qui imaginaient assister à un défilé au centre-ville de Montréal craignent maintenant que leurs favoris n'arrivent même pas à se tailler une place en séries. Surtout que les Bruins de Boston, le Lightning de Tampa Bay et les Sénateurs d'Ottawa, qui ont tous des matchs en main, s'approchent dangereusement.

Le Canadien a eu un mois de décembre chargé avec 14 matchs en 28 jours, dont 6 consécutifs à l'étranger entre les 19 et 29 décembre, tout ça sans les services de Carey Price et Brendan Gallagher, deux de ses pivots.

Gallagher est de retour et Mike Condon se tire admirablement bien d'affaires, surtout depuis le retour du congé de Noël, mais le Canadien n'arrive tout de même pas à aligner les victoires. Il faut reculer à l'avant-dernière semaine de novembre pour retracer deux gains d'affilée de la formation montréalaise.

La confiance et la constance n'y sont plus, des éléments qu'ont d'ailleurs identifié Pacioretty et P.K. Subban, respectivement, dans le vestiaire de l'équipe samedi soir.

Peut-être que ces trois journées à Brossard permettront à Michel Therrien d'apporter les correctifs qui relanceront son équipe. À moins que l'homme au-dessus de lui, Marc Bergevin, ne se serve de ces trois journées pour poser un geste qui aurait les mêmes répercussions qu'un électrochoc.