Le Canadien a certainement un début de saison canon et a même fracassé quelques records de franchise, ce qui n’est peu dire considérant la riche histoire de l’organisation. Après 16 matchs en 2015-2016, le CH avait une fiche de 13 victoires, deux défaites et un revers en surtemps. Un an plus tard, la fiche du CH après 16 matchs est identique.

Bien que les fiches soient les mêmes, nous devons admettre que les deux débuts de saison ont des allures complètement différentes. L’an dernier, c’était une surprise lorsque l’équipe a remporté ses neuf premiers matchs et surfait sur une vague de confiance, sinon de surconfiance tandis que cette saison, les joueurs semblent beaucoup plus réalistes et ne se laissent pas emporter par la vague d’optimisme en se montrant trop confiants. Il y a eu beaucoup plus de victoires remportées « facilement » cette saison que l’an passé. Est-ce que l’équipe se fie encore beaucoup à Carey Price? Certainement, mais la différence est qu’ils en sont conscients cette saison et qu’ils ont aussi remporté plus de matchs sans avoir eu nécessairement besoin de Price.

La présence de Price est tellement rassurante pour une équipe que je crois fortement que Price pourrait amener n’importe quelle équipe de la LNH en séries. Cependant, le CH est un assez bonne équipe que Price peut non seulement les amener en séries, mais il peut leur permettre d’aspirer aux grands honneurs, ce qui ne serait pas le cas avec des équipes telles que la Caroline, Buffalo, Calgary et autres.

Plusieurs adversaires de Price ont fait des commentaires très intéressants depuis deux saisons. On se rappelle tous des commentaires de Ken Hitchcock, qui mentionnait que lorsqu’on joue contre Price, on dirait qu’on commence le match en tirant de l’arrière 1-0. Je parlais aussi à un ami qui est dans un groupe d’entraîneurs de la LNH et il me mentionnait que les joueurs de son équipe ne parlaient que de Carey avant le match, tellement qu’il a dû se fâcher et leur mentionner qu’il est dans la même ligue qu’eux. Ceci démontre clairement que Price est dans la tête des joueurs adverses avant même que le match débute.

Comme Mike Babcock l’a mentionné lors de la Coupe du monde : « Price ne tourne pas un rien en quelque chose », c’est-à-dire qu’il ne se complique pas la vie sur la glace. La grosse différence avec Price vis-à-vis la plupart des autres gardiens est évidente lors de la séquence de 5 ou 6 matchs cette saison où le CH s’est fait dominer et a eu besoin de Carey pour gagner les matchs. Au lieu d’avoir une séquence de deux victoires et quatre défaites (ou encore 1-5), le CH s’en est sorti avec une fiche de cinq victoires et une défaite. Ses performances ne permettent pas à l’équipe d’avoir de longues séquences difficiles lorsque l’équipe ne joue pas très bien car toutes les équipes de la LNH auront de mauvaises séquences à un moment donné au courant d’une saison.

Nous devons aussi donner énormément de crédit à Marc Bergevin. Il n’a pas succombé à la tentation de congédier Michel Therrien l’an passé car il veut démontrer une image de stabilité face aux joueurs pour qu’ils comprennent que c’est aussi à eux de se sortir du pétrin et non s’attendre à un changement drastique.

Les acquisitions de Byron via le ballotage, de même que Phillip Danault et Torrey Mitchell au cours des dernières saisons, se sont avérées d’excellente décisions car ces joueurs donnent une profondeur des plus intéressantes à Therrien et son groupe d’entraîneurs. Pour l’instant, le pari quant à la signature d'Alexander Radulov porte fruit. Moi aussi, je n’étais pas certain mais je n’avais pas non plus toute l’information dont Marc disposait pour prendre une décision éclaircie sur le sujet. Je suis convaincu qu’il a contacté plusieurs personnes qui connaissent Radulov et qu’il se sentait confortable à prendre le risque à la suite de sa rencontre avec lui.

L’acquisition de Shea Weber est, après le brio de Carey Price, la plus grande source de succès du CH cette saison. Sa contribution sur la patinoire et dans la chambre est totalement incroyable. Pour avoir parlé à quelques joueurs de l’équipe, plusieurs me mentionnaient qu’ils n’ont rarement vu un joueur avoir une présence comme lui autour d’un groupe de joueurs.

Sans devoir lever la voix, il commande un respect qu’on ne retrouve que chez quelques joueurs dans la LNH. Je suis un de ceux qui ont mentionné que je trouvais que l’équipe manquait quelque peu de leadership l’an dernier et on le voit cette saison que des joueurs comme Weber, Andrew Shaw et même Radulov font une grosse différence au sein de cette équipe. Rappelez-vous qu’il est très facile d’avoir de bons leaders quand tout baigne dans l’huile, mais quand les choses tournent au vinaigre, c’est à ce moment que des individus comme Weber peuvent faire la différence.

Ceci étant dit, la saison est encore très jeune et il reste énormément de chemin à parcourir car une saison dans la LNH est un marathon et non un sprint. Il ne faut pas se le cacher, le CH subira probablement son lot de blessures aussi mais, malgré la même fiche que l’an passé, j’aime beaucoup mieux ce que je vois de cette équipe que celle de la dernière saison.

Je ne vous dirai pas que le CH a autant de profondeur offensive que les Blackhawks de Chicago, les Rangers de New York et les Penguins Pittsburgh, mais le grand égalisateur porte les grosses jambières et s’appelle Carey Price. Certains disent que si on enlève Price, le CH serait moins bon. Eh bien, on peut dire la même chose des Oilers sans McDavid et de plusieurs autres formations aussi!