Merci à Tokarski, mais...
Canadiens vendredi, 23 mai 2014. 16:25 vendredi, 13 déc. 2024. 12:04NEW YORK - Personne n’est dupe dans le camp du Canadien, autant les joueurs que les entraîneurs réalisent que la victoire acquise jeudi soir provient de la performance inspirée de Dustin Tokarski. Cependant, la formation montréalaise considère que ce gain peut revigorer le groupe dans sa série face aux Rangers.
« C’était un match tellement important pour nous, on sent que nous sommes revenus dans la série et que le momentum pourrait avoir changé de côté », a confié Michel Therrien.
« (Dustin) Tokarski a été phénoménal comme (Henrik) Lundqvist l’a été dans le deuxième match au Centre Bell, mais en tant qu’équipe, nous avons des ajustements à effectuer et nous savons que nous devons élever notre jeu d’un cran », a poursuivi l’entraîneur.
Ce troisième match a prouvé que la manière ne compte pas toujours dans le divertissant monde du sport professionnel.
« L’allure d’une série peut changer si rapidement. Nous étions dominants pendant la deuxième partie sans pouvoir obtenir la victoire alors que ce fut l’inverse dans le troisième match. C’est étrange, mais tout ce qui importe c’est le résultat », a convenu Lars Eller qui souhaite ardemment une victoire des Oil Kings d’Edmonton de son jeune frère Mads en demi-finale de la Coupe Memorial face aux Foreurs de Val-d’Or vendredi soir.
« Je suis très confiant envers notre groupe surtout dans l’adversité. Je trouve que nous n’avons pas peur de perdre », a enchaîné celui qui n’a pas été aussi incisif depuis deux matchs.
David Desharnais, dont le trio complété par Max Pacioretty et Brendan Gallagher continue d’orchestrer des menaces offensives, reconnaissait que la récente performance face aux Rangers nécessite des correctifs.
« On veut surtout obtenir un meilleur départ, on jouait trop sur les talons et on a eu besoin de notre gardien pour demeurer dans la rencontre. On se battait pour notre vie dans ce match et ça donne confiance de voir un gardien jouer ainsi », a-t-il confié à propos de Tokarski.
En plus de goûter à une première victoire éliminatoire dans la LNH avec du panache, ce dernier a savouré la traditionnelle « tarte à la crème à raser » lors de son retour dans le vestiaire. Ce geste, gracieuseté de Gallagher, était une façon spontanée de le remercier de son rendement.
« C’est vraiment génial, nous sommes tous très contents pour lui. Il semble être un athlète très humble et c’est bien de le voir connaître du succès », a indiqué Eller à propos de ce gardien sorti de la Ligue américaine de hockey qui s’illustre.
Si la taquinerie amicale dans le vestiaire était agréable à observer, la scène de Peter Budaj qui se précipite pour féliciter Tokarski sur la patinoire était autant révélatrice.
« Je sais que je dirige un groupe de bonnes personnes. Budaj a été un excellent coéquipier et il a rempli de grandes missions pour nous cette saison en allant chercher des victoires importantes. On se sent privilégié de diriger ces joueurs et de miser sur une telle profondeur », a vanté Therrien qui a pris le temps d’expliquer sa décision d’opter pour Tokarski à son capitaine Brian Gionta et à Josh Gorges avant de l’annoncer au groupe.
Une fois de plus, Budaj a démontré à quel point il s’avère un joueur d’équipe. Mais Eller a pris le temps de mentionner qu’il n’est pas le seul à agir de la sorte et qu’on ne peut pas se sentir triste pour ceux qui doivent parfois écoper.
« Plusieurs joueurs doivent patienter sans jouer et nous sommes tous des professionnels donc nous savons que les choses peuvent changer dans le temps de le dire. Je sais que Peter veut voir gagner son équipe plus que tout et nous partageons tous ce but même si ça inclut des sacrifices car tous les joueurs veulent contribuer », a-t-il détaillé.
Une rivalité qui grimpe à vue d’œil
Il demeure impossible de déceler avec exactitude les intentions derrière les gestes de Chris Kreider sur Carey Price et celui de Brandon Prust aux dépens de Derek Stepan, mais les acteurs de la série sont prêts à confirmer que la rivalité ne cesse d’augmenter entre les deux clans.
« Les Rangers n’ont sûrement pas aimé cela (la mise en échec de Prust), mais ce geste a fini par réveiller tous les joueurs. La rivalité contre Boston était plus grande, mais on peut en fabriquer une contre les Rangers avec des matchs comme le dernier », a reconnu Desharnais tout comme l’ont fait Eller et Plekanec.
En fin de compte, les deux équipes doivent composer avec des embûches de taille dans cet affrontement et le caractère devient souvent le facteur qui permet d’identifier le gagnant. À ce sujet, Therrien ne rate jamais une occasion de vanter celui de sa formation.
« Le caractère se bâtit au fil des épreuves d’une saison et notre groupe a démontré sa force. On parvient à contrôler nos émotions et notre caractère commence avec le leadership qui est extraordinaire dans cette équipe », a conclu l’entraîneur qui a pris le temps de souligner les mérites de Marc Bergevin pour sa nomination parmi les trois finalistes au titre de directeur général de l’année.