Pacioretty vs CH : catastrophes évitées
Canadiens lundi, 10 sept. 2018. 09:47 jeudi, 12 déc. 2024. 01:24Toutes les vidéos du tournoi de golf du Canadien
Parce que le Canadien et Max Pacioretty s’étaient conjointement et profondément enfoncés dans un merdier duquel il semblait difficile de sortir gagnant, la transaction qui envoie l’ancien capitaine à Las Vegas permet aux deux clans d’éviter les catastrophes qui les guettaient.
Max Pacioretty obtient une chance en or de relancer sa carrière. Avec des Golden Knights sur la lancée de leur première saison historique, Pacioretty pourra prendre la place de James Neal. À bien des égards, Pacioretty représente une meilleure valeur que Neal. Pour la première fois de sa carrière dans la LNH, Pacioretty profitera de centres de premier plan capables de multiplier passes et occasions de marquer.
Pacioretty devra être meilleur que l’an dernier. Beaucoup meilleur même. Ce qui devrait être très facile à faire compte tenu des coéquipiers qui l’attendent au T-Mobile Arena et d’un entraîneur-chef – Gerard Gallant – qui le connaît bien et qui doit être convaincu d’avoir les outils pour l’aider à atteindre de nouveaux sommets.
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Pacioretty devra fracasser allègrement le plateau des 30 buts, voire flirter avec celui des 40, pour obtenir le contrat dont il rêve pour effacer, du moins en partie, les millions $ qu’il considère avoir perdus avec le contrat « bon marché » – 4,5 millions par année pour six ans – qu’il a signé à Montréal en 2013 et qu’il complètera cette saison.
Pacioretty a refusé une offre de contrat de 36 millions $ pour six ans qui aurait moussé ses chances de poursuivre sa carrière avec les Kings à Los Angeles. Selon des informations dignes de foi, il aurait refusé une offre similaire des Red Wings de Detroit.
Le contrat que reluque l’ancien capitaine du Canadien devra osciller autour de 60 à 65 millions $. C’est beaucoup. Si on tient en compte l’ensemble de ses statistiques, Pacioretty peut oui croire en ses chances d’obtenir un tel contrat. Mais le Pacioretty des deux dernières saisons ne peut justifier pareil salaire.
D’où l’importance pour lui d’utiliser le tremplin que lui offrent les Golden Knights pour faire banco (NDLR : Les Golden Knights ont annoncé en après-midi que Pacioretty a signé une prolongation de contrat de quatre saisons d'une valeur de 28 millions).
Bergevin s'est bien tiré d'affaire
Pour le Canadien, le départ de Max Pacioretty adoucira la rentrée. Il suffisait de voir le visage satisfait du propriétaire Geoff Molson, ce matin, au Club de golf Laval-sur-le-Lac pour comprendre que les péripéties des derniers jours et le fiasco médiatique entourant « l’affaire Pacioretty » étaient très lourds à porter.
Parce que Max Pacioretty a connu une saison misérable l’an dernier, parce qu’il était clair qu’il devait être échangé et le plus tôt serait le mieux, le capitaine n’avait pas une grande valeur.
Max Pacioretty intéressait bien des clubs. Mais la générosité de ces équipes était inversement proportionnelle à leur intérêt. Personne ne voulait faire de cadeau au Canadien. Considérant les circonstances, c’était tout à fait normal.
En obtenant Tomas Tatar, la recrue Nick Suzuki et un choix de deuxième ronde, Marc Bergevin s’est donc très bien tiré d’affaire.
Considérant qu’il joue son avenir avec le CH cette année, il n’avait pas le choix. Bon! Ce n’est pas une transaction sensationnelle pour le Canadien, mais ça demeure une très bonne transaction.
Tatar : un lourd contrat
Tatar a 27 ans. Il est capable de marquer des buts. Pas autant que Pacioretty à son meilleur, mais assez pour combler le vide créé par le départ de l’ancien capitaine.
Tatar est un peu comme Brian Savage qui a déjà défendu les couleurs du Canadien. Il est considéré comme un marqueur de 30 buts, mais il n’a jamais atteint ce plateau alors qu’il en a enfilé 29 en 2014-2015 lors de sa saison la plus productive à Detroit.
Tatar est donc un bon joueur. Il débarque toutefois à Montréal avec un mauvais contrat. Son salaire – 5,3 millions $ sous le plafond cette année et pour deux saisons supplémentaires – est démesuré par rapport à ce qu’il apporte.
Tatar n’a rien cassé avec les Knights en séries au point qu’il a été laissé de côté plus souvent par Gerard Gallant qu’il a été inséré au sein de la formation.
Ça en dit long.
Ce mauvais contrat, le CH peut l’assumer parce que le club est riche et parce que le plafond n’est pas encore un carcan considérant que l’équipe sera en reconstruction cette année si on n’a pas peur des mots.
La pièce maîtresse
Ce qui nous amène à Nick Suzuki qui est LE gros morceau dans la transaction. Suzuki est à l’image de la nouvelle génération des joueurs de la LNH. Pas très grand ; pas très lourd ; rapide ; talentueux. En prime, Suzuki – 13e sélection du repêchage de 2017 par les Golden Knights – est un vrai joueur de centre. Une denrée trop rare à Montréal. Il a fait la pluie et le beau temps dans les rangs juniors. Ça ne l’assure pas d’une brillante carrière dans la LNH. C’est vrai. Mais disons qu’il a tous les atouts pour réussir.
Non seulement est-il bon, mais il pourrait se tailler une place dès cette année à Montréal. Et s’il y arrive, ça donnera plus de temps à Jesperi Kotkaniemi de poursuivre son développement. Du temps dont il aura besoin.
Avec Suzuki, Kotkaniemi et Ryan Poehling, le Canadien peut enfin présenter des candidats potentiels au poste de centre numéro un dans un avenir plus ou moins rapproché.
Et ça, c’est certainement un bon coup, un rare peut-être, mais un bon coup quand même de Marc Bergegin.
Sans oublier le deuxième choix ajouté par les Golden Knights.
Cette transaction retiendra toute l’attention aujourd’hui. C’est normal.
Mais la réalité rattrapera rapidement Marc Bergevin qui doit renflouer sa ligne bleue en raison de la perte de Shea Weber jusqu’aux Fêtes. Car sans Weber pour tenir à bout de bras une brigade défensive déjà démunie, les chances du Canadien d’être encore dans la course aux séries à Noël oscillent entre minces et nulles.
On y reviendra...
Le capitaine maintenant parti, qui remplacera Pacioretty?
Si Shea Weber était en grande forme et en santé, c’est vers lui que je me tournerais. Le seul autre qui puisse assumer ce rôle est à mes yeux Brendan Gallagher. À moins que le Canadien décide encore de jouer sans capitaine. Ce qui n’est pas grave dans les faits, mais qui l'est beaucoup pour l’image. On verra.
Ça commence raide, mais ça recommence enfin.
On reconnecte bientôt.