Il se pointe à l’horizon la possibilité pour le Canadien de participer aux séries éliminatoires de la saison 2019-2020. Qui aurait cru la chose possible au début du mois de mars?

 

On peut d’abord se demander si le plan proposé par les dirigeants de la LNH est parfait. À cet égard, la réponse est naturellement non. Il y aura toujours des pour et des contres à toutes les propositions avancées. Selon la perspective que l’on adopte, certains seront en faveur et d’autres y seront complètement opposés. Par exemple, des équipes étaient sur une lancée, à quelques points seulement du Canadien et avec quelques matchs en main au moment où la saison a été arrêtée, pensent-ils qu’ils l’auraient devancé si la saison s’était poursuivie normalement? Si rien n’était arrivé, croient-ils qu’ils auraient eu une chance réelle de participer aux séries? Sans aucun doute.

 

De son côté, le Canadien est dans une situation différente, puisqu’on leur laisse miroiter la possibilité d’être dans les matchs de fin de saison. Toutefois, cette occasion favorable peut également, d’une certaine façon, devenir un piège. Ainsi, plusieurs ont l’impression que l’équipe avait déjà fait son deuil d’une participation aux séries, ce qui explique probablement qu’ils aient laissé aller des joueurs comme Ilya Kovalchuk. Dans ces conditions, ont-ils les éléments pour aller loin? La réalité ne reprendra-t-elle pas ses droits? Les joueurs se présenteront-ils avec suffisamment de confiance pour créer des remous s’ils croient que la direction a déjà jeté l’éponge? Difficile à dire!

 

Cela dit, nous sommes tous conscients qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres et que la saison ne reprendra peut-être pas de sitôt. Imaginons toutefois pour un instant qu’il devient possible de repartir la machine, malgré la COVID -19, malgré les dangers de propagation, malgré la situation catastrophique qu’a connue Montréal et avec l’accord des organismes de santé communautaire.

 

Cette fin de saison inespérée deviendrait, à mon avis, une véritable deuxième chance offerte au club et aux joueurs du CH. Les dés seront relancés et, sans égard aux statistiques ou aux probabilités, il y a toujours une possibilité de redéfinir l’avenir et de prendre en main son destin. 

 

Voilà l’attitude qui devrait animer tous les joueurs et les dirigeants du Canadien. Ils ont une seconde chance de se faire valoir, de prouver qu’ils sont capables d’aller plus loin. Quand on obtient une seconde chance, on sent l’adrénaline se répandre dans l’organisme et nous rendre plus forts. La confiance en soi augmente. Les joueurs n’ont absolument rien à perdre et c’est souvent alors qu’ils peuvent devenir les plus dangereux. Un stratège militaire a dit un jour qu’il craignait davantage une armée de 300 hommes qui n’ont rien à perdre que celle de 3000 hommes qui ont laissé maison et famille derrière et qui souhaitent seulement y revenir un jour. 

 

C’est pourquoi il arrive souvent des surprises lors de confrontations sportives sans lendemain. On l’a vu souvent non seulement au hockey, mais aussi dans plusieurs sports. Quand les joueurs s’amènent trop confiants sur le terrain ou sur la glace, sous-estimant l’armée moins forte de l’adversaire, cela peut leur jouer des tours. Ils peuvent baisser leur garde et perdre leur invincibilité. Parallèlement, les joueurs des équipes, comme celle du Canadien, n’ont effectivement rien à perdre ou à craindre. S’ils perdent, tous les experts diront que la logique a été respectée. S’ils gagnent, ils deviennent des héros qui dépassent les espérances des fans. 

 

Alors si jamais le hockey reprend; si jamais il y a des séries éliminatoires, il est possible que nous assistions à des surprises. Le CH fera-t-il partie de ces équipes Cendrillon?

 

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