Les Sabres de Buffalo représentaient l’adversaire idéal dans le cadre du retour de Carey Price devant le filet de son équipe et du retour du Canadien devant ses partisans.

 

Rien pour aider des Sabres qui en arrachent davantage que le Canadien depuis le début de la saison – ça vous donne une idée de la liste des ennuis qui minent cette équipe –, ils avaient joué vendredi soir alors que le Canadien se reposait.

 

Les circonstances étaient donc plus que favorables pour le Tricolore et son gardien numéro un.

 

« Le Carey Price qu'on est habitué de voir »

Pas question ici de minimiser la victoire de 3-0 ou le premier jeu blanc de la saison de Carey Price, son 40e en carrière. Car si les conditions étaient favorables, encore fallait-il en profiter. Imaginez une seconde le mélodrame s’il avait fallu que Price accorde de mauvais buts et que le Canadien soit battu par une des rares équipes plus creuses que lui au classement.

 

Peu importe l’adversaire, on doit reconnaître que le Canadien a disputé un match honnête – je suis convaincu que Claude Julien n’a pas apprécié les 23 revirements dont ses joueurs se sont rendus coupables – et que son gardien a été solide face aux 36 tirs cadrés – sur les 78 tentés – des Sabres. De ces 36 tirs, dix, peut-être 12, se sont traduits par de vraies bonnes occasions de marquer. Non! Price n’a pas réalisé de miracles. De fait, il n’a pas eu à le faire. Mais devant tous ces tirs, Price semblait solide, en contrôle et surtout confiant. Et dans le cas de Carey Price – contrairement au jeune Charlie Lindgren qui se bat beaucoup plus avec la rondelle et accorde beaucoup plus de rebonds généreux – c’est quand tout semble facile – et parfois trop pour lui donner le crédit qui devrait lui revenir – qu’il est au sommet de son art.

 

D’où la satisfaction que cette victoire, aussi courte soit-elle, doit apporter au gardien, à ses coéquipiers, à la direction de l’équipe et à leurs partisans.

 

Outre les 36 arrêts qu’il a réalisés, l’aisance, la vitesse et la précision des déplacements latéraux tout comme la qualité des remises en direction de ses coéquipiers étaient rassurantes samedi. Que ce soit en raison de la blessure « mineure » qu’il cachait depuis le début de l’année ou non, Price était beaucoup plus approximatif dans tous les aspects de son jeu en début de saison. Avec les résultats qu’il a connus et qui ont ouvert la porte à un autre vaudeville qui a viré le Tout-Montréal à l’envers...

 

L’ironie dans tout ça, c’est que Price, aussi bon soit-il dans ses relances en direction de ses coéquipiers – Mike Smith des Flames de Calgary et Price sont certainement les meilleurs de la Ligue à ce chapitre – s’est rendu coupable d’un dégagement intercepté par les Sabres qui ont ensuite marqué alors qu’ils évoluaient à six contre cinq.

 

ContentId(3.1255115):Canadiens : Evander Kane passe près de gâcher le jeu blanc de Carey Price (LNH)
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Ce but n’aurait rien changé au cours du match.

 

Mais parce que les arbitres l’ont finalement refusé en raison d’une obstruction imputée à Sam Reinhart aux dépens du gardien du Canadien, Price a retrouvé le jeu blanc qu’il avait momentanément perdu.

 

Était-ce la bonne décision?

 

Oui. En ce sens que Reinhart a bel et bien poussé Price qui glissait vers l’extérieur de son demi-cercle et que ce contact a retardé, voire compromis, son déplacement vers la droite qui aurait peut-être pu lui permettre de faire l’arrêt aux dépens d’Evander Kane. Mais si les arbitres ont sévi contre les Sabres sur ce jeu, pourquoi avoir fermé les yeux sur l’impact beaucoup plus évident et sévère provoqué par Rasmus Ristolainen dans une poussée vers le filet du Canadien en début de match?

 

Anyway!

 

Le Canadien a gagné et Carey Price a réalisé un jeu blanc de surcroît samedi. Grand bien leur fasse.

 

Cette troisième victoire consécutive aux dépens des Sabres cette année – la première en tirs de barrage lors du premier match de la saison (but décisif de Jonathan Drouin) la deuxième en prolongation (but de Max Pacioretty) – était importante pour deux raisons : ne pas gaspiller les points disponibles contre un adversaire aussi vulnérable; profiter d’un match « facile » pour retrouver ses repères et sa confiance en vue des matchs plus difficiles qui s’en viennent, à commencer par lundi, avec la deuxième visite en deux semaines des Blue Jackets de Columbus avant de croiser Ottawa et Detroit dont le Tricolore devra se rapprocher avant de les dépasser pour s’accrocher à ses chances d’accéder aux séries.

 

Mes observations sur cette 5e victoire du CH en 12 rencontres disputées au Centre Bell

  1. Byron relance Drouin et Galchenyuk
  2. Petry, le héros oublié du match de samedi
  3. Une promotion pour Hudon?
  4. La vraie valeur de Ryan O’Reilly

 

Chiffre du match : 7 – à l’image du Canadien, les Sabres en arrachent cette saison en avantage numérique. Blanchis samedi, les Sabres n’ont marqué que 10 buts en 75 occasions cette saison. Ils sont avant-derniers dans la LNH avec une efficacité de 13,33 %. Mais il y a pire : en plus de se contenter de seulement 10 buts, ils en ont accordé un septième à cours d’un homme samedi alors que Paul Byron a marqué au terme d’une échappée. Les Islanders de New York ont eux aussi accordé 7 buts en supériorité numérique, mais ils en ont marqué 18. Mince consolation, mais consolation quand même...

 

Byron relance Drouin et Galchenyuk

 

Paul Byron n’a certainement pas les qualités de marqueur de Max Pacioretty, mais un fait demeure : avec le rapide et combatif Byron à leurs côtés, Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk ont réussi à secouer la torpeur offensive des derniers matchs passés en compagnie du capitaine.

 

Est-ce la faute du capitaine? Je n’irais pas jusque-là. Car le manque de complicité remarqué lors des trois matchs disputés par le soi-disant « gros trio » ne peut être attribuable qu’à un seul des membres. Mais il est clair que Byron a apporté un ingrédient qui manquait cruellement au sein de ce trio : de la vitesse et de l’implication. L’impact positif de Byron ne s’est pas seulement traduit par le deuxième but du Canadien alors que Galchenyuk a su profiter d’un rebond – le 27 a enfin foncé au filet avec conviction – sur un tir de Byron. On l’a remarqué à plusieurs occasions alors que ce trio a été plus menaçant que samedi dernier contre Toronto et sur la route à Dallas et Nashville.

 

Bon! On dira avec raison que les Sabres sont misérables défensivement en comparaison aux Stars et aux Preds, mais quand même. On a revu un Drouin impliqué et créatif samedi. On a revu un Galchenyuk plus intéressé.

 

Les résultats ont suivi.

 

Petry, le héros oublié du match de samedi

 

Le Canadien est un moins bon club de hockey avec Shea Weber sur la touche que solidement ancré à la ligne bleue. C’est évident.

 

Mais bien qu’il soit impossible de remplacer un Weber, Jeff Petry a démontré lors des deux derniers matchs qu’il était au moins en mesure de prendre les bouchées doubles et de minimiser les conséquences de cette lourde perte.

 

Petry a marqué le premier but du match samedi. Un but un brin chanceux, car c’est le défenseur Rasmus Ristolainen qui a fait dévier le tir dans la lucarne. Mais Petry a su maximiser ses chances de réussite avec un tir puissant, bas et précis.

 

ContentId(3.1255131):Le Canadien n'est pas tombé dans le piège contre les Sabres
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On connaît les qualités offensives de Petry.

 

Mais c’est en défensive qu’il s’est signalé encore samedi. Pour un troisième match de suite, Petry a été le défenseur le plus utilisé par Jean-Jacques Daigneault. Vous direz que c’est normal puisque Petry est le deuxième défenseur du CH derrière Weber. Et c’est vrai. Mais avec les erreurs, revirements, pertes de rondelle en zone défensive, batailles perdues que Petry avait multipliés depuis le début de la saison plusieurs anticipaient – on ne pouvait leur en vouloir – une catastrophe avec la perte de Weber.

 

La tenue de Petry qui s’est réveillé au bon moment a permis d’éviter le pire jusqu’ici.

 

Samedi contre Buffalo, Petry a passé 24 :16 sur la patinoire. C’est moins impressionnant que ses 29 et 27 minutes à Nashville et Dallas, mais Petry quand même passé neuf des 20 minutes de la troisième période sur la patinoire.

 

Ce qui est énorme.

 

On peut comprendre et accepter les sélections de Price, Drouin et Galchenyuk à titre de trois étoiles. Mais Jeff Petry avec sa performance de samedi et en dépit les quatre revirements à sa fiche aurait pu avoir une place au sein du tiercé gagnant…

 

Une promotion pour Hudon?

 

Paul Byron accomplit de l’excellent boulot depuis qu’il est avec le Canadien. Ti-Paul a surpris tout le monde – même Bob Hartley son ancien coach à Calgary et plus ardent supporteur – avec ses 22 buts l’an dernier. Il a une fois encore samedi fait la preuve qu’il mérite du temps d’utilisation, car avec ses mains et sa vitesse il peut transformer les échappées qu’il obtient en but.

 

En plus, il est combatif, solide malgré sa petite taille, même teigneux lorsque c’est nécessaire.

 

Tout ça est bien beau.

 

Mais sans rien enlever aux qualités de Byron, je me demande si le Canadien n’aurait pas intérêt à donner une chance à Charles Hudon de se faire valoir en compagnie de Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk.

 

Hudon n’a que deux buts cette année alors que Byron en affiche six. Et Hudon a marqué ses deux buts au cours d’un même match contre les Sénateurs d’Ottawa.

 

Hudon effectue aussi du boulot solide au sein du trio «défensif» du Canadien en compagnie de Tomas Plekanec et Brendan Gallagher qui est la bougie d’allumage du Tricolore.

 

Mais je me demande vraiment si le Canadien ne serait pas gagnant d’inverser les rôles de Hudon et Byron. Depuis cinq, six, dix parties, Hudon génère beaucoup d’attaque sans toutefois arriver à marquer. Peut-être qu’une fois entouré de joueurs comme Drouin et Galchenyuk les points viendraient et que le Canadien pourrait compter sur un premier trio capable de prendre les choses en mains sur une base plus régulière.

 

Et Byron, qui est toujours efficace, serait certainement en mesure de compléter les mandats défensifs en compagnie de Plekanec qui est d’ailleurs son partenaire en désavantage numérique.

 

Parce que le Canadien a gagné samedi contre les Sabres, je serais bien surpris que Claude Julien remanie ses trios dimanche en vue du match de lundi.

 

Mais lorsque le Canadien aura besoin d’une nouvelle étincelle pour relancer son attaque, peut-être que cette combinaison, l’une des rares à ne pas avoir été tentées cette année, mériterait de l’être.

 

La vraie valeur de Ryan O’Reilly

 

Les Sabres de Buffalo devraient être bien meilleurs qu’ils ne le sont depuis le début de l’année. Surtout offensivement.

 

Surtout qu’ils comptent sur le meilleur joueur de centre de la LNH pour gagner des mises en jeu. Bon! Gagner les mises en jeu n’assure pas toujours une victoire. On l’a vu samedi. Mais ces victoires assurent toujours le contrôle de la rondelle.

 

À ce chapitre, Ryan O’Reilly a fait plus que sa part samedi. Non seulement a-t-il disputé plus de la moitié des mises en jeu déposées lors du match – 32 des 61 – mais il a remporté 25 d’entre elles pour un taux de réussite de 78 %. Dommage pour lui, ses coéquipiers n’ont pas su en profiter davantage.

 

Avec 367 mises en jeu gagnées (597 disputées), le gros joueur des Sabres domine la LNH devant Sidney Crosby qui est deuxième avec 323 mises en jeu gagnées (604 disputées). Malgré une efficacité impressionnante de 61,5 %, O’Reilly est devancé par Antoine Vermette qui domine la LNH avec un rutilant 63,3 %.

 

Avec de telles statistiques aux cercles de mises en jeu et ses 16 points (six buts) en 24 matchs, O’Reilly pourrait être un joueur sollicité autour de la LNH par des équipes qui recherchent un centre solide et capable de produire… comme le Canadien. Mais son lourd contrat – il écoule la 2e de sept saisons à un salaire moyen de 7,5 millions $ sous le plafond – a de quoi refroidir les ardeurs des clubs intéressés.

 

Bon dimanche…

 

 

 

fghf

« Je me sentais bien »
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