BROSSARD – À moins d’un revirement de situation, les partisans du Canadien pourront savourer une rare nouvelle réjouissante puisque Carey Price s’attend à effectuer un retour à l’action avant la conclusion de la saison actuelle. Les gens doivent se consoler comme ils le peuvent à travers cette pénible saison et cette possibilité vient ajouter quelques rayons de soleil sur l’entourage du Tricolore.

Price, qui semblait vraiment de bonne humeur, est venu rencontrer les médias quelques minutes après avoir bloqué des lancers pour la première fois depuis sa deuxième blessure de la saison qui est survenue le 25 novembre.

Ouvert et généreux dans ses propos, il s’est réjoui de la récente étape de sa remise en forme.

« Je respecte le processus de ma guérison comme il se doit. Bien sûr, le chemin a été très long et les progrès ont été effectués très lentement, mais je sens que j’ai emprunté un virage positif dans les dernières semaines et que je me dirige dans la bonne direction. Le fait que je puisse patiner avec tout mon équipement le prouve », a confié le gardien de 28 ans.

Price a grandement apprécié se dresser devant les tirs de David Desharnais, un autre qui a ainsi repris l’entraînement avec son équipement.

« Ça faisait du bien! Je n’avais pas reçu de lancers depuis quoi, trois mois... Le fait de pouvoir effectuer de vrais exercices sur la glace, c’est un grand bonheur pour moi », a-t-il révélé avec un sourire approprié.

En se basant sur les sensations agréables retrouvées sur la patinoire et l’absence de pépins physiques, le numéro 31 se voit défendre le filet de son équipe avant la conclusion du calendrier régulier (le 9 avril).

« Je suis pas mal confiant, je ne vais pas fixer de date, mais ça regarde pas mal bien si l’on se fie aux progrès actuels », a jugé avec soulagement Price qui a été nommé parmi les trois gardiens de l’équipe canadienne pour la Coupe du monde de hockey.

Lorsqu’une blessure à long terme affecte la pièce maîtresse d’une organisation sportive, il est inévitable que tous les scénarios soient proposés et critiqués par les observateurs, les analystes et les fans. Mais, en ce qui le concerne, Price, par sa nature compétitive, a toujours souhaité revenir en 2015-16.

« C’est mon but depuis le tout début de la blessure, ça n’a jamais été mon plan de ne pas revenir cette saison. Notre position au classement ne change rien, j’aime jouer au hockey et je veux reprendre ma place le plus tôt possible. Ce n’est pas une question de me protéger, je veux jouer et je préfère que ça arrive plus tôt que tard », a lancé le futur papa avec conviction.

Price, qui n’avait pas rencontré les médias depuis le 15 décembre, ne veut donc rien savoir du scénario prudent d’attendre à la saison prochaine afin d’éliminer tous les risques physiques.

« Je vais devoir revenir au jeu cette saison ou la saison prochaine. J’ai juste hâte de recommencer et me replonger dans cet esprit compétitif », a noté Price.

Les craintes du milieu du hockey demeurent justifiées étant donné que Price s’est blessé à deux occasions cette saison. Après la mésaventure initiale du 29 octobre à Edmonton, Price a repris d’assaut le filet moins d’un plus tard, le 20 novembre. Le coup fatidique est finalement survenu trois matchs plus tard, le 25 novembre.

« C’est vrai que je suis revenu rapidement (la première fois), mais je ne pense pas que ma blessure est nécessairement liée avec la première. En regardant ce qui s’est produit, j’aurais pu me blessure même si j’avais été à 100% de mes capacités », a répondu Price qui était entouré d’un imposant cercle médiatique.

La blessure du 25 novembre a imposé un processus de remise en forme nettement plus long et complexe. Son absence, qui devait durer un minimum de six semaines, s’est transformée interminable séjour sur la liste des blessés. Malgré tout, il ne changerait rien au processus qui a été suivi.

« Non, je pense que notre personnel médical a accompli tout un travail et ils m’ont donné l’occasion d’essayer de revenir le plus rapidement. Ils ont été d’un grand support avec moi et je dois les remercier. Ils ne m’ont jamais imposé de pression. Même dans les moments difficiles, ils m’ont supporté et ça signifie beaucoup à mes yeux », a souligné le gardien étoile.

Un flou persiste sur sa blessure

En raison du rideau opaque dressé par le Canadien au sujet de la blessure de Price, les détails de son problème physique demeurent nébuleux. D’abord, selon ses dires, la deuxième blessure est d’un « type différent » de la première.

Questionné à quelques occasions sur les possibilités d’une opération à la deuxième blessure pour s’assurer d’en arriver à un résultat plus durable, Price a écarté cette option.

« Non, ce ne l’était pas. C’est simplement que cette blessure est difficile pour un gardien. C’est la seule façon de l’expliquer, ça n’a jamais été une option de passer par une opération. Il y a seulement le temps qui permettra de bien guérir », a-t-il précisé.

Par contre, il a mentionné quelques minutes plus tard que des opérations ont déjà été effectuées pour des blessures semblables.

« Vers le début, j’ai décidé de ne pas me diriger vers l’opération. Des opérations ont déjà eu lieu avant, mais ma vision des choses était que je voulais revenir le plus rapidement possible. À mes yeux, six semaines ce n’est pas si long, mais les progrès ont été plus lents », a-t-il expliqué.

Au sujet de cette progression pas assez rapide au goût des fervents du Tricolore, Price avait cette hypothèse.

« Les prévisions sont déterminées au début d’une blessure donc elles sont basées sur des blessures précédentes. La nature de ma position a rendu ma remise en forme difficile », a fait remarquer Price en ajoutant que l’organisation n’avait peut-être pas vu de blessure identique par le passé.

Chose certaine, Price a assuré qu’il n’a pas subi de recul dans son « chemin de croix ».

« Non, mais j’en suis arrivé à un plateau à un certain point et je me demandais pourquoi ça ne passait pas à la prochaine étape. Il fallait persévérer et ça rapporte depuis quelques semaines », a-t-il admis.

Quant aux images captées par RDS alors qu’il peiner à patiner en contournant le filet, Price a ajouté ceci.  

« Ce qui n’avait pas été expliqué, c’est que c’est survenu à la fin d’une séance de 45 minutes donc j’étais à bout de souffle », a réagi Price, en riant, même si la séquence semble démontrer un inconfort à la jambe droite.  

À travers tous ces nuages qui ont rendu les derniers mois très pénibles, Price s’est attardé à ne pas se laisser affecter par les réactions émotives des partisans.

« Ce fut très difficile, mais j’ai voulu garder la même mentalité que durant les matchs, celle de me concentrer sur mon but et c’est ce qui m’a poussé. Mes coéquipiers, ma famille et ma femme ont été très utiles. Le fait que ma femme vive une première expérience de grossesse a aidé pour se détacher un peu de ça », a exposé Price.

Une guérison physique, mais mentale également

Les athlètes de pointe comme Carey Price doivent se retrouver au sommet de leurs capacités physiques pour s’illustrer, mais le mental joue également un rôle déterminant. D’ailleurs, Price a souvent fait référence à l’aspect psychologique dans son point de presse frôlant les 20 minutes.

« C’était le but dès le départ, je voulais revenir avec une confiance à 100% et non autour de 90%. On souhaite s’assurer que je puisse tout donner sur la patinoire et ne pas me retenir dans mes actions. Si tu es bloqué mentalement, même à un petit degré, tu ne peux pas jouer à ton meilleur », a confié le gardien auréolé individuellement la saison dernière et collectivement aux Jeux olympiques de Sotchi.

Puisqu’il a déjà été blessé par le passé, Price n’a pas ressenti le besoin de contacter d’autres gardiens qui ont vécu une expérience semblable. Tout de même, il appréhendait le retour avec l’équipement complet et c’est pourquoi il a tenu à s’entraîner dans un environnement privé au Centre Bell.

« C’était juste pour avoir la tête en paix. Quand tu reviens d’une blessure de trois mois, la dernière chose que tu veux, c’est être observé par de nombreuses personnes. Je voulais que ce soit un peu contrôlé et que je puisse seulement jouer au hockey sans me casser la tête. C’était bien de pouvoir remettre l’équipement et se sentir lourd comme un vrai gardien. Ce n’était pas la séance la plus agile de ma part et c’est pourquoi je voulais un environnement contrôlé », a détaillé le vrai meneur du CH.

Depuis qu’il a renoué avec son armure, Price n’a pas encore poussé à fond et il ignore quand il sera en mesure de participer à un entraînement complet avec les siens. En attendant, il s’est permis une petite plaisanterie quand un collègue a cherché à savoir où il se classait sur une échelle de 1 à 10 pour son état physique.

« Je ne sais pas, quelque part entre 3 et 7. Si j’étais à 10, je vous le laisserais savoir », a répliqué un Price souriant en se laissant volontairement une grande marge de manœuvre.

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