Tel qu’indiqué lors de ma dernière chronique, le Canadien s’améliore de match en match et il en a encore fait la preuve jeudi. Le CH a joué son meilleur match de la série malgré une défaite de 1-0 en prolongation. C’était le premier match de la série où Boston ne dominait pas la majeure partie du match et cela est de bon augure pour la suite. Certes, les Bruins ont touché trois poteaux hier soir au Centre Bell, mais s’ils ont touché ces poteaux, c’est aussi parce que Carey Price les force à tenter d’être encore plus précis dans leur lancer parce qu’ils savent qui ne se fera pas battre d’un tir faible.

J’ai remarqué depuis le deuxième match que plusieurs joueurs adverses semblaient hésiter avant de lancer lorsque Price leur fait face et voit la rondelle, ce qui est devenu intimidant pour eux. On a eu droit à un match très serré hier et le but gagnant n’est pas vraiment la faute à personne. Un mauvais bond sur la rampe et du bon travail acharné des attaquants bostonnais, puis le match se termina.

Même si Rask a réussi un blanchissage hier soir, je le trouvais quand même un peu chancelant puisqu’à quelques occasions, il effectuait l’arrêt mais regardait derrière lui en pensant que cette rondelle s’était peut-être faufilée sous son bras. En discutant avec notre collègue Martin Biron, je lui demandais si le fait de voir Price effectuer tous ces arrêts à l’autre bout de la patinoire - surtout en connaissant sa fiche face au CH - pouvait lui entrer dans la tête et lui mettre encore plus de pression. Martin a répondu par l’affirmative. Alors que plusieurs parlaient d’un duel de gardiens avant le début de cette série, force est d’admettre que Price a nettement le dessus sur Rask jusqu’à maintenant. Ce blanchissage peut définitivement insuffler une dose de confiance à Rask, mais il est clair qu’après quatre matchs, Price semble beaucoup plus en contrôle et en confiance devant son filet que Rask peut l’être.

Maintenant, qu’est-ce que le reste de la série nous réserve? Chose certaine, une des deux équipes fera face à l’élimination en revenant au Centre Bell lundi prochain. Boston a repris l’avantage de la glace pour cette courte série 2-de-3 et l’effort déployé lors du prochain match pourrait dicter la suite de la série, surtout sur le plan psychologique chez les deux formations. Si Boston réussit à battre le Canadien de façon convaincante, leur confiance sera à l’apogée et le CH pourrait se questionner sur l’opportunité manquée lors du quatrième match. À l’inverse, si Montréal remporte ce match et revient à Montréal avec la chance d’éliminer Boston, je crois sincèrement qu’ils les achèveront en six.

Je crois que la différence à ce stade-ci de la série sera marquée par celui des deux premiers trios qui se réveillera en premier. Le trio de Krejci, bien qu’il ait multiplié les attaques lors des deux premiers matchs, tarde à produire à son rythme habituel et nous savons tous que le trio de Desharnais devra en donner plus pour donner une chance à son équipe de l’emporter. Ceux qui croient que Pacioretty ne travaille pas ont tort puisqu’il n’y a pas un joueur à ce stade des séries qui décide de ne pas travailler. Ça ne veut pas dire que le joueur joue bien, mais de penser qu’un joueur soit frustré et qu’il décide de ne pas travailler est une insulte envers l’athlète.

Donc, demain soir, surveillons ces deux trios de gros canons. L’équipe qui l’emportera sera probablement celle pour laquelle ses meilleurs attaquants se sont levés.

Sur une note personnelle, je veux offrir mes plus sincères sympathies à Martin St-Louis et sa famille à la suite du décès de sa mère France. Pour avoir connu les parents de Martin durant notre temps ensemble au secondaire (Collège Notre-Dame) ainsi qu’avec le Lightning de Tampa Bay, je peux vous dire que c’était une dame extraordinaire. Les parents de Martin sont un exemple de ce que des parents de jeunes hockeyeurs doivent être. Jamais ils ne poussaient Martin à jouer et à faire quoi que ce soit, mais ils le supportaient à 100 % dans tout ce qu’il décidait de faire et le supportaient toujours lorsque tous lui disaient qu’il était trop petit pour réussir à partir de l’âge de 15 ans. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui étaient pareils avec moi et je me suis toujours compté chanceux. Alors, mes sympathies à toute la famille St-Louis, 63 ans, c’est beaucoup trop jeune!

Sur ce, bon match à tous.