MONTRÉAL – À la suite de son premier et dernier match avec le Canadien de Montréal, John Scott n’a pas pu s’empêcher d’être émotif surtout qu’il pourrait s’agir de la fin de la carrière de ce père de quatre jeunes enfants.

Le grand patineur de 33 ans était extrêmement reconnaissant envers les dirigeants du Canadien qui lui ont accordé le privilège d’enfiler le prestigieux uniforme à une occasion.

À la suite d’une performance remarquée par les spectateurs, Scott s’est présenté devant les médias en ressentant une grande dose d’émotions.

« On ne sait jamais, ça pourrait être mon dernier match. C’est pourquoi je suis émotif, j’essayais de bloquer le tout jusqu’à la fin de la rencontre et maintenant je dois gérer le tout », a-t-il expliqué.

À ses pieds, Scott avait pris le temps de soigneusement plier son chandail numéro 22 du Tricolore.

« J’ai demandé de l’avoir, je tenais à ce chandail. Ce sera l’un des souvenirs spéciaux dans mon sous-sol. C’est le Canadien, l’une des plus grandes organisations. Ce sera assurément un beau chandail à regarder », a exprimé Scott.

« Pourtant, en grandissant, je détestais le Canadien en tant que partisan des Bruins. Mais tu finis par comprendre l’histoire de ce club et tu regardes partout autour de toi et tu vois tous les grands joueurs qui ont porté ce chandail. C’est probablement la plus grande organisation du sport et j’en fais maintenant partie, c’est plutôt cool », a poursuivi le géant qui a séduit plusieurs amateurs cette année.

Bien sûr, Scott n’aura pas épaté personne par ses aptitudes de hockeyeur, mais il en a vraisemblablement touché plusieurs par qualités humaines.

« On a entendu une tonne de belles choses à propos de lui, il a toujours été un bon coéquipier. Sylvain Lefebvre n’avait que de bons mots pour lui. Il a toujours conservé la bonne attitude et c’est ce qu’il a fait avec nous même s’il a été dans notre entourage brièvement. On a tous apprécié sa présence », a exprimé Michel Therrien.

« C’est une histoire cool, il a traversé beaucoup de choses. C’était bien aussi de voir que la foule réalisait ce qu’il avait vécu. Je sais qu’il va se rappeler de ce souvenir toute sa vie. Ce match était un peu comme la cerise sur le gâteau. C’est spécial de jouer au Centre Bell et ce support transporte l’expérience à un tout autre niveau », a convenu Max Pacioretty.

« Une soirée spéciale pour John Scott »

« Il a vécu toute une année, c’est un bon coéquipier et un homme fort aimable. Il a finalement eu l’occasion d’enfiler le chandail du Canadien et je suis certain que c’était spécial pour lui », a fait remarquer Brendan Gallagher.  

Puisqu’il n’a pas vu sa famille depuis deux mois, Marc Bergevin a offert à Scott de rentrer à la maison au lieu de retourner à St. John’s pour compléter la saison avec les IceCaps. Scott a évidemment accepté cette proposition.

« J’ai choisi de rentrer au Michigan pour aller aider ma famille. Ils ont beaucoup de nouveaux joueurs avec les IceCaps, je ne crois pas qu’ils vont me manquer », a déclaré celui qui a cumulé 544 minutes de punition en 286 parties dans la LNH.

Si jamais sa carrière se terminait sur cette note, Scott retirerait tout de même beaucoup de fierté de son aventure dans la LNH.

« Le fait d’avoir joué pendant huit ans dans la meilleure ligue... J’ai pu me trouver une niche comme un attaquant défensif. J’ai aussi joué pour plusieurs équipes et ça m’a donné la chance de connaître plusieurs merveilleuses personnes », a identifié Scott sur ses plus grandes sources de fierté.

Son année très particulière a fait ressortir le côté humain du sport professionnel. Scott est heureux de cette tournure puisqu’il s’agit de la chose la plus importante pour lui.

ContentId(3.1179223):Canadiens: John Scott, 10 secondes, moins 1!
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« Nous sommes des humains en fin de compte. Les gens nous placent sur des piédestaux comme des humains parfaits, mais nous ressentons tous des émotions comme eux. C’est vrai que ce ne fut pas l’année la plus facile et que j’ai surmonté quelques épreuves, mais il faut passer par-dessus ça. Je suis payé pour jouer au hockey, ce n’est certainement pas si terrible », a témoigné le gentil gaucher.

À propos du côté humain, Scott a savouré l’occasion de jouer ce match contre une légende comme Jaromir Jagr.

« On s’est un peu parlé pendant l’échauffement, mais après il fallait faire notre travail, ce n’était plus le temps de se faire des amis. C’est un grand ambassadeur pour ce sport », a salué l’homme fort qui a également piqué quelques brins de jasette avec le toujours comique Roberto Luongo durant la rencontre.

Au plan sportif, Scott ne s’imaginait jamais pouvoir entamer le match sur la patinoire et il aurait voulu que son premier tour sur la glace ne soit pas teinté par un but de l’adversaire. Au moins, son trio a trouvé le moyen de se reprendre.

« Évidemment, on ne veut jamais concéder un but dès notre  première présence. Mais il fallait rebondir et on a pu le faire à mon avis », a jugé Scott qui a failli récolter une passe quand il a envoyé Paul Byron en échappée.

Tard en troisième période, Scott s’est retrouvé à un endroit familier quand il a été envoyé au banc des punitions pour une pénalité de bâton élevé et non de bagarre. En quittant le cachot, il n’avait qu’une chose en tête.  

« Je voulais sortir pour qu’on puisse envoyer un meilleur joueur pour marquer et se rapprocher au pointage », a conclu Scott en pensant encore aux autres.