BROSSARD – Le monde du sport fait parfois drôlement les choses.

C’est certainement la pensée qui a traversé l’esprit de Ben Scrivens quand il a découvert que son casier dans son nouveau vestiaire était situé directement à côté de celui de son « bon ami » Brendan Gallagher.

La relation de proximité des deux athlètes remonte déjà à quelques années alors que Gallagher évoluait avec les Bulldogs de Hamilton et Scrivens avec les Marlies de Toronto dans la Ligue américaine de hockey.

Les échos de l'entraînement du CH

Toujours dans les pattes du gardien adverse, Gallagher avait été impliqué dans une confrontation avec Scrivens en novembre 2012

Ce sujet intrigant était demeuré dans l’ombre depuis l’arrivée de Scrivens, mais le gardien s’est assuré d’y faire allusion de manière sympathique devant les journalistes qui s’interrogeaient sur son accueil au sein du Tricolore.

« C’est bien, tout le monde m’a bien accueilli, même Gallagher. Je ne savais pas quelle serait sa réaction, nous avons eu nos affrontements dans les mineures et nous sommes maintenant voisins de casiers. S’il m’a bien accueilli, tout le monde le fera », a-t-il lancé en riant.

Scrivens ne sera donc pas trop dépaysé mardi à Philadelphie s’il doit se démener contre des joueurs un peu trop insistants des Flyers (la quatrième équipe la plus punie de la LNH).

« J’aime jouer là-bas, j’apprécie évoluer dans les arénas où les partisans sont intenses. Les amateurs sont intimidants à Philadelphie, ça rend le tout plus spécial », a confirmé Scrivens.

Malgré le brio de Mike Condon durant la Classique hivernale, ce n’était qu’une question de temps avant de revoir Scrivens devant le filet montréalais. Il avait mérité un autre départ sans trop tarder en raison de sa prestation d’entrée de jeu avec le Canadien contre les Panthers en Floride.

« Je suis excité de pouvoir retourner devant le filet, je pense que j’ai connu un bon premier match. Mike joue bien et l’équipe a justement besoin que les deux gardiens effectuent le boulot. Il a mis un peu de pression sur moi et j’espère en faire autant mardi. La compétition sera utile », a souligné Scrivens, qui semble entretenir une bonne relation avec Condon.

Nul doute, le gardien albertain a gagné des points à sa première sortie et son expérience de la LNH a certainement été utile pour son adaptation immédiate.
 

« Il a très bien fait en Floride, je l’ai trouvé confiant et bien placé pour stopper la rondelle. C’était un match un peu difficile pour nous, notre troisième en quatre soirs donc je m’attends à ce que notre équipe lui offre un meilleur effort », a témoigné Michel Therrien.

Comme l’a aussi rappelé l’entraîneur, les gardiens peuvent s’imbriquer bien plus facilement dans une nouvelle organisation n’ayant pas à assimiler tous les rouages d’un système collectif.

Le sort de Scrivens dépendra davantage de son rendement à moyen terme et de celui de Condon en prévision du retour de Carey Price.

Ceci dit, il a prouvé qu’il tenait à s’intégrer rapidement dans son nouveau marché. À preuve, il a entamé son allocution devant la presse avec une phrase en français.

« Je suis content de jouer demain (mardi) à Philadelphie », a-t-il déclaré dans un français plutôt intéressant.

« J’ai pris des cours par le passé à l’université, mais je suis rouillé. Je peux me servir d’une application sur mon téléphone pour me replonger un peu dans le bain. Mais je suis seulement capable de parler au présent (ce qui n’est pas mauvais pour un athlète). Je veux d’abord me concentrer à pouvoir commander de la nourriture », a expliqué Scrivens en riant.

Difficile de déloger Barberio

Même s’il appartient au Canadien depuis plus longtemps, Mark Barberio essaie de gagner sa place avec l’équipe un peu comme Scrivens.

Le défenseur de 25 ans a dû patienter pendant trois mois avant de pouvoir disputer un premier match régulier avec le Canadien. En trois sorties depuis son rappel, le Montréalais a connu nettement plus de hauts que de bas et surtout dans le dernier match au Massachusetts.

Barberio sait que son poste n’est pas assuré, mais il appréciera sans doute les commentaires de son entraîneur à son endroit.

« Je n’ai pas de raison de le déloger de la manière dont il se comporte sur la patinoire, il patine bien, il effectue une bonne première passe et il est très responsable dans son jeu. Il se comporte très bien et on est très satisfait de son rendement », a admis Therrien.

Après deux saisons à se battre plus souvent qu’autrement pour une place dans la formation du Lightning de Tampa Bay, Barberio est loin de se faire des idées.

« Ce n’est qu’un match. Ma mentalité ne change pas, je veux continuer de gagner un poste avec l’équipe. Je veux mériter ma place pour la prochaine partie. Le Canadien me donne une chance, je veux la saisir et je sais que ma présence n’est pas assurée pour le match suivant », a précisé le gaucher qui se débrouille bien à droite.

Avec 106 matchs de saison régulière dans la LNH au compteur, Barberio a compris plusieurs choses pour le bien de la suite de sa carrière.

« La chose la plus différente, c’est que je joue un style plus calme. Avant, j’étais un peu trop excité ou énervé sur la patinoire. Cet été et au camp d’entraînement, je me suis dit que je jouerais de manière plus calme sans trop me compliquer la vie sur la patinoire et ça va mieux ainsi », a confié le numéro 45.

« Quand tu arrives dans la ligue, tu veux parfois en faire un peu trop », a-t-il avoué.

Barberio n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour se familiariser avec la brigade défensive du Tricolore, et ce, même s’il évolue avec le peu bavard Alexei Emelin.

« Il me parle en anglais, ça marche bien », a conclu Barberio en trouvant la question amusante.