Shea Weber est toujours capitaine du Canadien
Canadiens vendredi, 24 sept. 2021. 10:22 jeudi, 12 déc. 2024. 18:06Orphelins de capitaine depuis le départ de Ryan McDonagh en 2018, les Rangers de New York en nommeront un cette année. C’est du moins le souhait du nouveau directeur général Chris Drury qui a lui-même porté le «C» sur son chandail des BlueShirts entre 2008 et 2011 et qui tient à compter sur un capitaine dès cette saison.
Le nouvel entraîneur-chef Gerard Gallant a même indiqué que ce nouveau capitaine sera nommé avant le début de la saison.
À Buffalo, c’est tout le contraire qui arrive : parce qu’il est clair qu’il ne pourra rebâtir une équipe qui a besoin de nouvelles fondations tant elle est moribonde depuis trop d’années autour de son jeune joueur vedette qui tient à quitter Buffalo, le nouveau directeur général des Sabres Kevyn Adams a décidé de retirer le «C» du chandail de Jack Eichel.
Adams veut rebâtir avec des joueurs qui veulent porter le chandail des Sabres et tient à ce que son capitaine soit non seulement présent, mais qu’il ait l’intention de l’être longtemps.
Même si cinq autres clubs – les Coyotes, les Flames, les Blue Jackets, le Kraken et les Sénateurs – n’ont pas encore cousu de «C» sur le chandail d’un de leurs leaders, l’importance d’un capitaine est indéniable.
Surtout si ce capitaine est présent, imposant, dominant.
Parce que l’avenir de Shea Weber à court terme est miné par une blessure qui le contraindra à rater la saison qui s’amorce, parce que son avenir à long terme avec le Canadien est plus menacé encore, plusieurs amateurs considèrent que la direction aurait dû nommer un nouveau capitaine dès cette année.
Je ne suis pas d’accord.
Contrairement aux Rangers qui n’ont pas de capitaine depuis trois ans et aux Sabres qui en avaient un qui ne voulait rien savoir de son équipe et de sa ville d’adoption, le Canadien a un capitaine. Et un bon. Il s’appelle Shea Weber.
Je sais : Shea Weber brille par son absence. Il est non seulement hors de la patinoire, mais il est loin du vestiaire où il impose le respect depuis son arrivée à Montréal en 2017. Où il assume son rôle de grand leader depuis sa nomination à titre de 30e capitaine de l’histoire du Tricolore dès la saison suivante.
Shea Weber est même très loin du vestiaire et de ses coéquipiers. Il est rentré à Kelowna rejoindre sa famille après avoir échoué ses examens médicaux. Pour le moment, l’état-major n’a pas de plan précis quant à son utilisation.
Pourrait-on le rapatrier à Montréal pour encadrer ses jeunes et moins jeunes coéquipiers? Sa présence, son expérience et son leadership pourraient les aider à composer avec les moments plus difficiles qui marqueront sans l’ombre d’un doute une saison qui s’annonce ardue en raison du retour aux paramètres «normaux» des divisions, des associations et des critères pour se hisser en séries. Surtout après l’accession du Tricolore en finale de la coupe Stanley l’été dernier. Une accession qui gonflera les espoirs et les attentes des partisans cette saison.
La présence de Weber autour de l’équipe l’aiderait à assumer son rôle de capitaine. C’est clair.
Car Weber n’est pas seulement un leader sur la patinoire où il s’est toujours donné à fond en faisant fi des blessures et des aléas des longues saisons. Il est aussi un leader dans le gymnase où il se défonce – où se défonçait – quotidiennement incitant ses coéquipiers, jeunes et vieux, à y mettre un peu plus d’entrain en matière d’entraînement hors glace.
Mais Weber, malgré l’air bourru qu’il dégage en entrevue, est aussi et peut-être surtout un grand rassembleur. À la moindre occasion, pour un party d’équipe, pour regarder des matchs de la NFL ou simplement pour avoir une discussion entre quatre yeux, le domicile du capitaine était un point de rendez-vous prisé des joueurs.
Kelowna, c’est loin de Candiac pour inviter la «gang» à assister au duel entre les Steelers et les Broncos qui seront à Pittsburgh le 10 octobre.
Mais même s’il jette l’ancre à Kelowna, Weber pourra quand même assumer d’une façon ou d’une autre son leadership.
En fait, il pourra simplement s’assurer de superviser la progression du groupe de leaders qui ont appris à ses côtés lors des cinq dernières années.
À commencer par Brendan Gallagher.
Gallagher est le dauphin de Weber. De fait, si Weber n’avait pas été acquis par le Canadien dans l’échange qui l’a amené à Montréal en retour de P.K. Subban, Gallagher serait sans doute devenu le 30e capitaine de l’histoire après le départ de Max Pacioretty.
D’ici à ce qu’il devienne le 31e, il pourra peaufiner, l’art d’être un leader, d’être un rassembleur, d’être l’ancrage d’une équipe.
Ce n’est pas rien que Dominique Ducharme a confirmé jeudi, dès la première journée du camp d’entraînement, que Gallagher serait le seul à porter un «A» à tous les matchs qu’il disputera.
Les autres membres du groupe de leaders alterneront selon que les matchs seront disputés au Centre Bell ou sur les patinoires. Selon les blessures aussi.
Car pour l’instant, Paul Byron qui occupe une place de choix au sein du groupe de leader – il ne faudrait jamais oublier que l’état-major lui a donné un «A» en compagnie de Gallagher, dès la nomination de Weber comme capitaine – est blessé. Il pourrait revenir au jeu après les Fêtes seulement.
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Le Canadien confirmera le groupe de leaders au cours des prochaines heures. Peut-être des prochains jours.
Derrière Gallagher, on peut s’attendre à ce que Jeff Petry et Paul Byron gardent leur place. On sait déjà – Dominique Ducharme l’a confirmé jeudi – que Nick Suzuki est prêt à faire son entrée au sein du groupe de leader. Une belle manière de le préparer à prendre de plus en plus de place autant sur la glace que dans le vestiaire. Ben Chiarot, Joel Edmundson, Tyler Toffoli seront aussi du groupe au sein duquel l’état-major sélectionnera les joueurs qui hériteront des «A».
Quand ils auront besoin d’un brin de conseil ou de deux brins de courage pour prendre la parole et secouer le groupe, les leaders pourront se regrouper et se demander : Shea ferait quoi dans cette situation? Et s’ils ne sont pas convaincus de la réponse, ils pourront directement joindre leur capitaine qui saura «tracer le chemin» comme le faisait Robin la Fusée – mes excuses pour une référence qui trahit mon âge et ma passion pour les dessins animés il y a 50 ans – et comme le font tous les bons et très bons capitaines autour de la LNH.
Car il ne faudrait pas l’oublier : Shea Weber est toujours le capitaine du Canadien. Même blessé, même loin de la patinoire, du vestiaire et du gym, il demeure un grand capitaine.