MONTRÉAL – Avec la visite de Connor McDavid au Centre Bell, on pouvait prévoir un affrontement électrisant, mais ironiquement, il aura fallu attendre jusqu’aux tirs de barrage pour assister à un but et le Canadien s’est incliné 1 à 0.  

 Les spectateurs, dont nombreux enfants, ont espéré un but de leurs préférés jusqu’à la conclusion, mais ce sont les Oilers d'Edmonton qui ont profité de l’occasion pour filer avec le triomphe en fusillade malgré l’excellente tenue du gardien Al Montoya. Leon Draisaitl aura été l’unique buteur de cette séance alors que Cam Talbot a stoppé Alexander Radulov, Paul Byron et Max Pacioretty.

 En vertu de ce résultat, le CH a subi une quatrième défaite depuis cinq rencontres. Vaincu la veille par les Capitals de Washington, le Tricolore s’est contenté d’un point dans le traditionnel week-end du Super Bowl.  

 Loin de se soucier du spectacle en priorité, Michel Therrien a vu ses protégés limiter les menaces de McDavid. Bien sûr, le meilleur pointeur de la LNH a réussi quelques séquences impressionnantes, mais Montoya a fermé la porte à quelques reprises face à lui dont sur une échappée en prolongation.

 D’ailleurs, Montoya a ajouté un deuxième blanchissage en 2016-17 malgré la défaite. C’est donc dire qu’il a réussi deux jeux blancs à ses deux seuls départs au Centre Bell  - sur un total de 14 - cette saison. 

ContentId(3.1217072):Les tirs de barrage Oilers-CH
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« C’est cruel comme manière de perdre, on a été dans le coup jusqu’à la fin. On vient de traverser une grosse séquence et c’est quand même un gros point qu’on a obtenu », a commenté Montoya.

 Le diamant des Oilers a provoqué non pas une, ni deux, mais bien trois punitions – parfois douteuses - au cours de la partie. Par contre, les spécialistes du Canadien en infériorité numérique ont tenu le coup de belle manière. À cinq contre cinq, le trio de Tomas Plekanec, Artturi Lehkonen et Andrew Shaw ainsi que la paire de Shea Weber et Alexei Emelin ont relevé le défi avec brio face au numéro 97 qui était porté par plusieurs amateurs.

 « J’ai trouvé que notre niveau de compétition a été bon, on jouait contre une autre équipe de haut niveau, un club pesant avec beaucoup de talent et de vitesse. On vient de disputer deux matchs contre deux très bonnes équipes et il ne faut pas oublier que c’était notre quatrième match en six jours », a tenu à préciser Therrien.  

 « Quand t’affrontes un McDavid, un joueur de l’élite qui est spécial comme on a tous pu le voir, c’est toujours un défi. Weber et Emelin ont été excellents tout comme le trio de Plekanec qui a joué contre lui la plupart du temps », a-t-il ajouté.

 En cette journée du Super Bowl, Weber ne s’est pas éternisé devant les médias, mais il est venu commenter sa confrontation avec McDavid.  

 « C’est un défi plaisant, il est évidemment très bon. Ça demeure une question de lui enlever du temps et de l’espace », a réagi Weber qui ne voulait surtout pas risquer de critiquer les arbitres pour les infractions contre le joyau d’Edmonton.

Le point de presse de Michel Therrien

 À l’image du Tricolore, les Oilers ont songé à leurs responsabilités défensives avant tout dans cet affrontement canadien si bien qu’ils ont haussé leur rendement à 16-9-5 sur les patinoires adverses.

 « C’est une équipe bien différente de par le passé, ils sont en mesure de bien se comporter défensivement et c’est pour ça qu’ils obtiennent du succès cette saison », a convenu Max Pacioretty.

 Au bilan, Montoya mérite une grande part du crédit ayant résisté face aux talentueux Oilers alors que sa présence devant le filet avait inquiété plusieurs partisans. Therrien a respecté son plan de ne pas utiliser Carey Price pour deux duels lors de journées consécutives et il a certainement évalué le fait qu’il s’agissait d’un troisième match en quatre jours pour sa troupe.

 Difficile de dire si cette raison a provoqué le manque de cohésion et de production  offensive du clan montréalais. Therrien et ses adjoints devront toutefois se poser la question puisque le Canadien a été limité à moins de 30 lancers pour la cinquième fois en six parties (moyenne de 22,83 lancers durant cette séquence).

 « Ils ont joué une bonne partie défensivement et on a fait la même chose. Monty a réussi de gros arrêts et je suis très content de l’effort de l’équipe dans l’ensemble, mais il faut trouver une manière de marquer », a déclaré Phillip Danault qui s’était blessé légèrement la veille.  

 Le rendement d’Alexander Radulov a été un reflet de ces ennuis alors que le Russe a commis plusieurs passes erratiques qui auraient pu être très coûteuses. Aussi étonnant – ou inquiétant – que ça puisse paraître, c’est Alexei Emelin qui a dominé la colonne des tirs de son club avec quatre.

 « C’était un match très serré dans l’ensemble, ça n’arrive plus si souvent durant la saison régulière dans la LNH de nos jours. C’était plus comme un match de séries âprement disputé », a constaté Alex Galchenyuk qui a hâte de retrouver son aplomb.

 Tout de même, le CH peut se vanter de présenter un dossier de 6-3-2 dans le deuxième volet de ses séries de deux parties en autant de journées. De leur côté, les Oilers ont gagné cinq de leurs six plus récents matchs à Montréal.

« Nous devons trouver les moyens de marquer des buts »

Dès les premières secondes de la partie, une confrontation entre Andrew Shaw et Patrick Maroon a laissé croire que la robustesse serait du rendez-vous. Par contre, le climat s’est rapidement calmé.  

 Laissé de côté la veille au profit de Sven Andrighetto, David Desharnais a repris sa place dans la formation et il a failli venir à bout de Talbot. Notons qu’Andrighetto s’est bien débrouillé avec ses partenaires Torrey Mitchell et Jacob De la Rose alors que ce fut au tour de Brian Flynn de céder son tour.

 Mardi soir, le Canadien poursuivra son calendrier régulier avec une confrontation à Denver contre l’Avalanche du Colorado qui en arrache.